La crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19 a entraîné un effondrement sans précédent du marché du travail, mais celui-ci a repris des couleurs depuis le début de l’année 2021. C’est ce que montrent les chiffres qui font état d’une hausse du recrutement mais aussi d’une hausse de l’intérim, un indicateur intéressant de la dynamique économique du pays, même s’il ne représente que 2 à 3 % du travail salarié.
Hausse du recrutement : de plus en plus d’embauches en 2021
Selon les données communiquées cette semaine par l’Urssaf, plus de 2,2 millions d’embauches auraient été effectuées au 2ème trimestre 2021. Après la reprise du début de l’année, autour de 5 %, la hausse serait dorénavant de 16,9 %. Un tel pourcentage est même historique puisqu’il est supérieur au niveau le plus haut jamais enregistré (15,2 % au dernier trimestre 2019).
Il est particulièrement intéressant de noter que cette augmentation concerne tous les types de contrats, les CDD (+12,9 %) comme les CDI (+21,3 %), et toutes les entreprises, les TPE (+ 25,9 %) aussi bien que les entreprises de 20 salariés ou plus, la hausse est plus modérée (+10,6 %).
Hausse de l’intérim : le travail temporaire en plein essor
Selon les chiffres officiels de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), 754 900 personnes occupaient un emploi intérimaire à la fin du mois de mai 2021, une hausse de 0,04 %, identiques à celle du mois d’avril.
Ce deuxième trimestre 2021 s’inscrit donc dans la continuité du premier trimestre, où la hausse était réelle (+ 2,6 %) mais inférieure à celle du dernier trimestre 2020 (+ 6,3 %). Les experts se montrent donc optimistes sur la poursuite de cette hausse de l’intérim, notamment suite à la levée des mesures de restrictions et à l’arrivée de l’été, des vacances scolaires, des périodes généralement favorables à l’emploi.
La carte des chiffres par région en témoigne d’ailleurs puisque dans la région PACA, les chiffres de l’intérim sont déjà supérieurs à ceux du premier trimestre 2020. Derrière, les Hauts-de-France et la Normandie s’en sortent également très bien, tandis que la région la plus touchée est l’Île-de-France.
▶︎ Les secteurs en hausse
En ce qui concerne les secteurs, la plus forte hausse du travail temporaire se produit assez logiquement dans le domaine de la santé. Les infirmiers et les aides-soignants restent très demandés dans les hôpitaux, les cliniques et les Ehpad, tandis que les techniciens de laboratoire et les préparateurs en pharmacie font eux-aussi partie des profils les plus recherchés.
Les services à la personne sont eux-aussi en plein essor, qu’ils concernent la santé, avec l’assistance des personnes fragiles ou dépendantes, ou plus largement tous les métiers exercés à domicile. Enfin, les autres secteurs très demandeurs en travail temporaire sont, d’une part, le BTP, dont l’activité est tributaire de l’évolution des chantiers, et d’autre part le transport et de la logistique. Ce secteur doit ainsi faire face au boom récent du e-commerce, les différents confinements ayant favorisé la vente en ligne, comme à la reprise en force de l’industrie agro-alimentaire.
Eric Graziano