Si pour les générations plus anciennes, il était logique de trouver un emploi et d’essayer de le conserver toute sa vie, pour les nouvelles générations, c’est une toute autre histoire. Les 15-34 ans ne croient plus beaucoup à l’idée d’un travail unique et se tournent vers le Job Hopping.
Les difficultés dont ils ont pu témoigner en observant leurs aînés ont laissé place à un nouveau paradigme. Si autrefois, la sécurité provenait de l’employeur qui offrait un CDI, ce n’est plus suffisant aujourd’hui.
La sécurité doit venir du fait de se prendre en main, d’être capable de gérer le risque et de multiplier les expériences pour avoir de multiples compétences afin de ne jamais se trouver à cours de travail. C’est du moins l’un des arguments des Job Hoppers, comprenez par là ces personnes qui changent très régulièrement de travail.
Côté employeur, il est facile d’imaginer que ce manque de fidélité peut donner des cheveux blancs, mais pourtant, tout est loin d’être mauvais dans cette pratique. Avec un soupçon d’adaptation, cela peut même devenir un plus pour certaines entreprises.
Pourquoi les jeunes font du Job Hopping ?
Selon une étude de Vlerick Business School, 46% des jeunes souhaiteraient rester moins de 3 ans chez leur premier employeur et 22% veulent changer régulièrement d’emploi. Les milléniaux changeraient aussi 3 fois d’emploi en 5 ans, en moyenne.
Mais qu’est-ce qui les pousse à se lancer si souvent dans une nouvelle recherche d’emploi ? Quelques pistes :
- Un salaire en moyenne 50% plus élevé en fin de carrière ;
- La possibilité d’essayer de nombreux jobs ;
- Un réseau de contacts plus large ;
- Une gestion du risque plus grande ;
- Un C.V. plus impressionnant.
Des arguments qui sont loin de laisser tout le monde indifférent.
Une tendance qui peut gêner les employeurs
Si pour les Job Hoppers, la pratique semble rentable, pour les entreprises, la chanson n’est pas la même. Qui dit nouvelle embauche, dit frais RH, formation, prime éventuelle de bienvenue, etc. Pour la trésorerie de la boîte, embaucher une nouvelle recrue tous les 3 ans pour couvrir un même poste est une catastrophe.
La peur de brûler les finances à la vitesse grand V, le manque de fidélité – qui reste une valeur cruciale pour la plupart des employeurs – et le sentiment de vivre avec une épée de Damoclès sont les principaux facteurs qui gênent les employeurs. Sans oublier le fait que le Job Hopping est presque vu comme un virus : l’idée pourrait s’infiltrer dans les esprits de salariés autrefois fidèles au poste.
Le Job Hopping n’a pas que des défauts pour les entreprises !
Alors oui, vu comme ça, le Job Hopping fait peur. Mais il ne sert à rien de lutter contre l’inévitable : la tendance tire à la hausse, mais elle est loin d’être si négative.
Embaucher un Job Hopper, c’est aussi bénéficier d’un panaché de compétences. Le talent d’un débrouillard risque d’apporter un nouveau regard sur votre activité et de vous aider à développer votre entreprise. Avec ses différentes expériences, l’adepte du Job Hopping prend aussi ses marques beaucoup plus rapidement qu’un salarié classique et est généralement plus autonome. Sa capacité d’intégrer une équipe est aussi améliorée grâce à ses antécédents. En clair : le Job Hopper est aussi une merveilleuse opportunité.
Le déploiement de cette tendance doit vous rappeler l’importance qu’il convient d’accorder à la fidélité de vos ressources humaines. Avec une qualité de vie au travail optimale, en faisant appel à une conciergerie digitale par exemple, le Job Hopper aura peut-être envie de poser ses valises un peu plus longtemps ! Et vos salariés seront moins tentés de s’en aller. Vous verrez, sur le long terme, le Job Hopping vous apportera beaucoup.
Virgil Dablon