Seniors, en vous préparant à affronter un fort tremblement de terre, vous vous préparerez également à faire face à bien d’autres situations d’urgence : le licenciement, la recherche d’emploi.
Comment anticiper le séisme d’un licenciement ?
La première étape consiste à effectuer un diagnostic de comportement de l’ouvrage -vous- sous l’action sismique et à identifier ses faiblesses, c’est à dire sa vulnérabilité aux séismes notamment aux plans sociaux ou de sauvegarde de l’emploi.
Pour le moment, on ne sait pas anticiper les tremblements de Terre comme on prévoit la météo (et encore !). Mais on sait cartographier les zones à risque et on tente de repérer des signes annonciateurs.
Votre diagnostic de vulnérabilité
- Pas d’augmentation depuis trois ans ?
- Pas de formations récemment ?
- On vous propose un « contrat de génération : on recrée de la dépendance : mon emploi de senior ne tient qu’à un fil…celui de la fidélité du jeune à l’entreprise. Une entreprise qui a des carnets de commandes pleins aura intérêt à garder ses salariés seniors et cherchera de toute façon à embaucher des jeunes.
- On vous demande d’être tuteur. Et vlan, senior égale tuteur… très original. Repenser le mode de transmission des savoirs et des compétences, c’est ce que n’a pas réussi à faire « le plan d’action senior » !
- Votre boss ne vous salue plus : étrange
- On vous regarde en coin à la machine à café : bizarre
- Vous n’avez plus de missions, d’objectifs : étonnant
Le « Kit séisme »
Composez votre kit « séisme » et assurez-vous de savoir où le trouver, qu’il est à portée de main, en pratique près de la porte de sortie de l’entreprise. Afin de ne pas ralentir votre évacuation, il doit tenir dans un sac. Il doit comprendre :
- Les médicaments urgents : calmants, psychotropes…
- Un sac de couchage ou des couvertures si vous vous retrouvez SDF sur le canal Saint Martin
- Des vêtements de rechange pour un éventuel entretien d’embauche : on peut rêver
- Une radio et ses piles de rechange pour écouter les nouveaux chiffres du chômage et de la pauvreté
- Liste des numéros utiles : service d’urgence : le 115, de Pôle Emploi : le 39 49
- Votre CV en français, en anglais et impérativement en chinois
- Une lettre de motivation certes difficile à rédiger car votre seule motivation c’est de retrouver du boulot.
Plan de sauvegarde pendant le tremblement de terre
Si vous êtes à l’intérieur de l’entreprise
Identifiez les endroits les plus sûrs dans chaque pièce de votre entreprise.
Un tel endroit peut se situer sous une table ou un bureau robuste : il faut vous accrocher à votre poste, agrippez-vous à votre fonction.
Faites le dos rond et luttez contre les RPS (risques psycho-sociaux) qui éclatent comme des bombes antipersonnel dans l’entreprise
Plus la distance que vous aurez à parcourir pour vous mettre à l’abri sera courte, plus vous aurez de chance d’éviter d’être blessé. Durant un tremblement de terre, il est difficile, voire extrêmement dangereux de se déplacer d’un endroit à l’autre. Attention au retour d’expatriation et à la mobilité interne vers un placard !
Si vous êtes dans le Public
Essayez de vous réfugier quelque part en faisant attention de ne pas vous faire piétiner car la fonction publique emploie 5 millions de personnes, hors emplois aidés, ce qui représente un salarié sur cinq. On compte aussi 95 000 bénéficiaires d’emplois aidés. Plus les contrats d’avenir à ne pas confondre avec un emploi d’avenir (horizon : 1 à 5 ans).
Que faire après un tremblement de terre ?
Recherche des survivants
Les équipes cynophiles emploient des chiens pour rechercher les blessés présents sous des décombres ; nous, nous sommes allés chercher sous les gravats au Forum Emploi seniors de la Villette, édition 2013.
Et après avoir évacué les survivants, nous les avons examinés pour les classer par ordre de priorité, en fonction de la gravité de leur état. Nous avons trouvé :
Les Décrochés qui sont écœurés et pour lesquels une perfusion de motivation au travail est nécessaire.
Les Désengagés pour lesquels un pansement à l’âme, un signe de reconnaissance peut suffire.
Les Investis qui malgré les fissures se relèveront grâce à la passion de leur métier.
Consignes en cas d’urgence
- Dans les instants qui suivent immédiatement le séisme, le moment où vous recevez votre lettre de licenciement : essayez de rester calme. (Mon conseil personnel : un whisky)
- Si vous avez besoin d’aide, inutile de placer à la fenêtre une pancarte sur laquelle vous aurez écrit « À L’AIDE » en grosses lettres. Mais Traiter le stress post-traumatique : les cellules d’urgence médico-psychologique constituent un dispositif de prise en charge précoce des blessés psychiques. Calmer, soutenir, éviter de trop parler et en général, trois mois après, la victime a eu le temps de se repasser le film de ce qu’elle faisait avant (elle travaillait), puis de sa vie après (rien). Autrement dit, elle a commencé à réécrire son histoire et quand elle parle de l’événement (le licenciement), c’est avec le détachement de celui qui fait un récit personnel (les expériences professionnelles dans son CV).
- Écoutez la radio sur votre poste à piles pour connaître les instructions des responsables syndicaux et politiques ; ils ne vous laisseront pas tomber…
- Si votre entreprise s’est écroulée pensez au télétravail : votre canapé est un lieu de travail sans frontières pour envoyer des milliers de CV-SOS.
Les 4 piliers de la reconstruction parasismique
- Tourner la page : investissez-vous à 100% dans la recherche d’un nouvel emploi ; oubliez vos 25 dernières années.
- N’attendez pas plus de 3 ou 4 mois (le temps de vous remettre du séisme) pour revenir dans le circuit. Plus les jours passent, plus vos chances s’amenuisent.
- Visez les TPE, les PME/PMI qui génèrent 90% des emplois, pas les grands groupes qui travaillent sur la gestion des âges et surtout sur leur image ! C’est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins.
- Soignez votre présentation. La forme c’est le fond qui remonte à la surface.
Des installations publiques très sophistiquées
L’Etat a la responsabilité de protéger les citoyens face aux catastrophes : la construction de digues -les plans de sauvegarde pour l’emploi- (PSE) et de remblais -les plans de reclassement- pour éviter les inondations du marché du travail et les glissements de terrain vers le chômage. De plus, l’Etat a mis en place, dans certaines villes, des aires de rassemblement comme Pôle Emploi ou les Maisons de l’emploi pour les salariés au cas où des entreprises menaceraient de s’écrouler.
Après un séisme, quelques sauveteurs restent sur place pour participer à l’aide humanitaire, en reconstruisant des hôpitaux, des écoles et des abris comme Cadres Seniors Consulting où l’on considère que Le senior est une ressource comme une autre, qu’il est opérationnel immédiatement, c’est le nerf de la guerre ; qu’il dispose d’armes de protection massive c’est-à-dire de compétences, bref, qu’il est « employable » pour la reconstruction.
Cet article m’a été inspiré par tous les salons, dédiés à l’emploi des seniors, auxquels notre cabinet de recrutement a participé en 2012 et 2013 : c’est ce que j’appelle : “L’effet Fukushima”.
Elisabeth LAHOUZE HUMBERT
Consultante RH
http://bug-generationnel.blogspot.com/
www.cadreseniorconsulting.fr