La cooptation, qu’est-ce que c’est ?
La cooptation est un mode de recrutement basé sur la recommandation des connaissances de son réseau. Le principe est très développé aux Etats-Unis où il est apparu il y a déjà plus de vingt ans.
En France, de nombreuses entreprises comme les SSII ainsi que certains grands noms de l’industrie française disposent d’un système interne de cooptation.
Depuis peu de temps, des sites de recrutement en ligne basés sur ce principe voient le jour sur la toile, signe du succès de la cooptation. Tour d’horizon de cette méthode.
Avantage pour l’entreprise :
Le recrutement peut représenter un coût conséquent pour une entreprise. Particulièrement lorsque le besoin porte sur un poste à hautes responsabilités. Recruter par la cooptation représente surement le mode de recrutement le moins onéreux, puisqu’il diminue le travail de recherche de l’entreprise et permet d’éviter de faire appel à des cabinets de recrutement.
Ce processus évite par la même occasion à l’entreprise d’avoir à trier parmi des centaines de CV et lui permet donc de pouvoir consacrer plus de temps à recevoir les candidats présélectionnés. Le tri effectué est largement qualitatif parce que le coopteur va avoir pour ambition motrice de ne pas décevoir par sa recommandation. C’est alors un véritable filtre naturel qui s’opère : « Les meilleurs recommandent les meilleurs ». Cette première sélection rend la cooptation particulièrement efficace.
De plus, passer par le réseau diminue considérablement le temps nécessaire pour dénicher les meilleurs profils. On considère qu’il faut de 2 à 3 semaines pour constituer une short-list des candidats les plus pertinents en cooptant, contre 8 à 10 semaines en passant par un cabinet de recrutement classique.
Finalement, la cooptation c’est plus rapide, plus qualitatif et moins coûteux.
Avantage pour le coopteur :
L’avantage pour le coopteur est d’abord de pouvoir occuper le rôle de dispensateur d’opportunités professionnelles. Il va tout simplement rendre service à son réseau en proposant des offres pertinentes à ceux qu’elles sont susceptibles d’intéresser. Devenir coopteur, c’est devenir la source de l’information, et c’est très valorisant pour soi-même.
Au-delà de ce sentiment personnel, la cooptation représente un avantage économique pour le coopteur. En effet, ce système prévoit une prime de cooptation en retour d’une recommandation débouchant sur un recrutement.
La cooptation pose un problème d’éthique pour les Français :
La France est un pays très méritocratique. C’est par nos aptitudes et capacités que l’on peut accéder à la réussite. Dès lors, la vision de la recommandation pour obtenir un poste est très rapidement perçue de façon négative et assimilée à un passe-droit. Cependant, cooptation et copinage sont radicalement différents !
Le principe de la cooptation est de mettre en relation avec l’entreprise la personne que l’on considère comme la plus performante à un poste et ce, en favorisant les recherches au sein de son réseau. Il ne s’agit pas de recruter ou de faire recruter ses connaissances sous le nom du lien affectif. La personne recommandée sera présélectionnée puis retenue uniquement pour ses capacités et parce qu’elle est entièrement capable de répondre aux attentes du recruteur. Il est important de souligner que quelle que soit la personne qui recommande, si le profil du coopté ne correspond pas, il ne sera pas retenu.
Ensuite, parce que les Français ont un rapport particulier à l’argent, la cooptation pose un problème moral. Une cooptation réussie engendre une gratification reversée à la personne qui a recommandé le candidat retenu. En France, cette gratification est souvent mal perçue. Le but de la cooptation n’est pas de gagner de l’argent en utilisant ses amis ou son réseau. Le but et d’aider à la fois l’entreprise qui recrute mais aussi les personnes de son entourage qui recherchent un emploi et dont les qualifications correspondent au poste proposé.
Au-delà de la vision monétaire, la cooptation pose pour certains une question d’équité. « Ce n’est pas juste pour les personnes qui n’ont pas de réseau », pourrait-on penser.
Il faut élargir la vision que l’on a du mot. Par « réseau », il faut aussi bien entendre réseau professionnel que réseau personnel. Sa famille et ses amis constituent déjà un réseau en soi. Une recommandation peut venir de n’importe où et pas nécessairement d’un ancien employeur. En somme, tout le monde dispose d’un réseau, certes plus ou moins grand, mais dont le potentiel existe bel et bien. Des sites de cooptation en ligne aident à exploiter ce potentiel de manière optimisée.
Un exemple qui concilie cooptation et éthique : Keycoopt
Lancé en février dernier, le site de cooptation en ligne keycoopt représente un bon exemple du respect de l’éthique dans ce genre de pratique.
Keycoopt se définit lui-même comme étant une plateforme de recrutement collaborative basée avant toute chose sur la relation humaine. Le site dispose d’une charte éthique coopteur/client/candidat qui vise à affirmer et formaliser les notions de confiance, respect mutuel et de relation directe. Ces trois notions représentent d’ailleurs la base des échanges entre Keycoopt et ses coopteurs.
Pour éviter l’effet « passe-droit », la charte stipule qu’un coopteur qui recommande un candidat de son entreprise ne sera pas rémunéré. La prime sera alors directement reversée à une association partenaires de Keycoopt.
De plus, avec ce service la cooptation n’a pas comme point central l’argent. En effet, le coopteur qui se voit gratifié de la prime de recrutement de 750€ peut décider de la reverser à une des associations partenaires de Keycoopt : l’UNICEF, l’Ecole de la Deuxième Chance, Handicap International. Dans ce cas Keycoopt ajoute même 250€ à ce reversement.
Cette notion éthique a déjà séduite plus de 3000 coopteurs depuis le lancement de la plateforme en janvier dernier.