Relation au travail : la crise sanitaire amène de nombreux professionnels à repenser leur trajectoire personnelle au travail et donner davantage de sens à leur quotidien.
La relation à au travail évolue, symbolisée par la recherche de sens au quotidien et marquée par les conséquences de la crise sanitaire. Alors que certaines personnes ont perdu leur emploi du jour au lendemain, d’autres ont remis en question l’intérêt du leur et certains ont dû assurer des jobs essentiels dans des conditions difficiles. Pour ceux dont l’activité professionnelle a continué, le télétravail a été mis en place avec plus ou moins de facilité, certaines personnes appréciant ce changement d’organisation, d’autres beaucoup moins.
Une remise en question de l’utilité de son travail
Le confinement a été un moment clé pour certains professionnels qui ont remis en question l’utilité de leur job. En effet, des études mettent en avant le fait que près de 17% des cadres ont perdu de l’intérêt pour leur travail entre juillet 2019 et juillet 2020. La question du sens est pour beaucoup devenue centrale.
Cette réflexion n’est pas sans rappeler un article publié en 2013 dans le magazine Strike! par l’anthropologue américain et militant anarchiste David Graeber et intitulé « Le phénomène des jobs à la con ». Un « Bullshit Job » était selon lui un emploi rémunéré qui est si totalement inutile, superflu ou néfaste que même le salarié ne parvient pas à justifier son existence. Il a étayé cette notion dans un livre paru en 2018 et qui a bien évidemment pris tout son sens au moment du confinement.
Un besoin de renouveau dans la relation au travail
Le changement d’habitudes et la potentielle perte de repères que le confinement a entraînés a parfois donné lieu à des envies de nouveaux projets, de reconversions. Ainsi, 20% des actifs ont réfléchi pendant cette période à lancer un projet alternatif, loin du métier actuellement exercé.
Cette remise en question fait écho à un mouvement grandissant ces dernières années : une critique du travail en lien avec l’écologie de la part des jeunes actifs, une volonté de s’éloigner du modèle de croissance infinie pour mieux utiliser les ressources d’un monde fini. À ce titre, Vincent Liegey, essayiste et conférencier militant pour la décroissance, expliquait être « de plus en plus sollicité par les élèves des grandes écoles, critiques vis-à-vis du système de production. Un fossé se creuse entre eux et les entreprises, qui ont le sentiment de faire des efforts alors que ces étudiants y voient du green washing. »
Relation au travail : Quand la crise touche tout le monde
Si le besoin de renouveau se manifeste chez de nombreux professionnels, c’est surtout parce que les périodes de transition sont bien mieux acceptées en période de crise. Le chômage, dans la pensée collective, ne touche généralement pas celles et ceux qui travaillent bien. Or, il représente à l’heure actuelle une opportunité de rebondir, de changer de voie, de se renouveler.
Ce changement de perception est important car il encourage davantage de professionnels à transformer une situation vue comme un échec il n’y a pas si longtemps en opportunité.
La rédaction de myRHline