Félicitations ! Vous faites partie du million d’auto entrepreneurs déclarés en France ! Mais il n’empêche que vous cherchez à changer de job ou vous êtes sans emploi et donc en recherche active d’un nouveau boulot salarié. Et évidemment, vous êtes tenté de mettre en avant votre activité d’auto entrepreneur car vous êtes fiers de vous. Mais attention, en fonction des secteurs d’activité mais aussi de la typologie des sociétés visées, cette expérience de « chef d’entreprise », sera plus ou moins bien perçue. Explications de cette actualité RH.
Si vous êtes en transition professionnelle : autrement dit en recherche d’emploi active mais sans job, alors mentionnez votre activité d’auto entrepreneur sur votre CV peut être opportun. « Cela va permettre au candidat d’expliquer comment il booste son chiffre d’affaires, quelle stratégie il déploie pour acquérir du business… », illustre Grégory Herbé, co-fondateur et PDG de MyJob.Company. Plus trivialement, cela démontre que vous n’avez pas les deux pieds dans le même sabot. Et que, chômage ou pas, vous avez des idées et savez les mettre en œuvre. Une énergie positive et constructive très appréciée des recruteurs.
Si vous postulez dans un secteur classé confidentiel : comme des activités liées à la défense, à la sécurité informatique, ne faites pas trop le malin. « Dans ces secteurs, être auto entrepreneur, par exemple sur un créneau de développeur informatique, est très mal perçu par les recruteurs. Voire carrément interdit. Les contrats de travail proposés par les employeurs mentionnent souvent cette interdiction. A charge pour le candidat sélectionné d’apporter la preuve qu’il cesse cette activité parallèle en justifiant par exemple la radiation de son auto entreprise », insiste-t-il.
Si votre activité d’auto entrepreneur est minime : qui plus est, si elle est complètement déconnectée du poste visé, inutile d’en faire état. Vous pourriez semer le doute dans la tête du recruteur qui légitimement s’interrogerait sur votre investissement à 100% dans votre futur job.
Si votre activité d’auto entrepreneur « matche » avec le poste visé : « un commercial dans le secteur du chauffage qui affiche une activité parallèle de petit bricolage, dépannage, etc, doit mettre en avant son activité d’auto entrepreneur. Ce candidat pourrait éventuellement assurer un service après-vente de niveau 1. Pour le recruteur, c’est un plus à ajouter sur la fiche de poste », argumente Grégory Herbé.
Si vous postulez dans une grande entreprise : alors là, vous marchez sur des œufs. Même s’ils s’en défendent souvent, les recruteurs de ces hyper structures apprécient les candidats « normés ». Qui ne sortent pas du cadre. Donc, pour évitez de vous fermer la porte d’un entretien, ne mentionnez pas votre auto activité sur votre CV. Sondez le recruteur lors du rendez-vous et s’il vous paraît « open » sur le thème de l’entrepreneuriat, lâchez l’info. Mais étayez vos propos. Détaillez les nouvelles compétences acquises et les nouveaux talents décelés grâce à cette expérience. Comment entendez-vous concilier les deux sans que cela n’empiète sur votre job salarié.
Si vous postulez dans une start up : évidemment que les recruteurs (souvent les fondateurs eux-mêmes donc de purs entrepreneurs) seront davantage réceptifs à votre profil d’auto entrepreneur. Toutefois n’allez pas croire, que ce sera free style pour autant. « Dans les start up, on cherche des « Yes Man », donc des candidats débrouillards, qui ont des idées et passent à l’action. Mais on ne peut constituer de bonnes équipes uniquement avec ce type de profils. Il nous faut également des collaborateurs qui appliquent ce qu’on leur demande de faire sans tout remettre en question sans cesse », argumente le PDG de MyJob.Company. Donc en entretien, modulez quand même votre appétence pour l’entrepreneuriat.
Si votre activité d’auto entrepreneur risque de vous « coûter » le poste : en résumé, plutôt que de vous embaucher comme salarié, le recruteur vous proposera le « job » mais sous forme de prestations de service, donc en se servant de votre statut d’auto entrepreneur. Si vous pensez que le risque existe et que vous êtes décidé à rester (ou redevenir) salarié, ne parlez pas de votre auto entreprise.
Sylvie Laidet