Un choc, un séisme ! Le couperet est tombé, les Britanniques ont voté à 51,8% en faveur d’une sortie de leur pays de l’Union Européenne. Les pro Brexit ont gagné obligeant David Cameron a cédé son fauteuil dans les trois mois à venir. Le Brexit aura-t-il des conséquences sur les 350 000 Français qui bossent actuellement en Grande-Bretagne ou ont envie d’y partir travailler ? Vos questions, nos réponses.
Faudra-t-il un permis de résidence pour s’installer en Angleterre ?
Avec le Brexit, la logique voudrait que les conditions de résidence des Français et des autres Européens s’alignent tout simplement sur celles des étrangers en provenance des pays hors Espace Economique Européen. A savoir que pour un séjour de plus de six mois, posséder une carte de résidence valable 5 ans serait impératif. « Après ces cinq années, il faut demander une carte résident permanent. Et douze mois après la réception de cette carte permanente, il est possible de faire la demande pour acquérir la nationalité britannique », précise le site expatassure.com. En outre, il faut payer une taxe de 1000 livres. Jusqu’à présent, l’appartenance de la France et du Royaume-Uni à l’UE dispensait les Français de toute formalité administrative pour s’établir en Grande-Bretagne. Depuis l’annonce du référendum, les demandes de nationalité ont augmenté de près de 20%.
Faudra-t-il un permis de travail ?
Comme la Suisse, la Grande-Bretagne pourrait en effet imposer la détention d’un permis de travail à ses ressortissants étrangers. Communautaires ou pas, avec peut-être des règles de quotas en fonction de la provenance des personnes. Pour l’instant, rien ne dit que les Français n’y seront pas soumis. Ou que les permis de travail ne seraient délivrés que pour des métiers en tension. Des conditions de revenus minima pourraient également subordonner le renouvellement d’un permis de travail
Faudra-t-il un visa pour se rendre en Grande-Bretagne ?
Lorsque l’Angleterre sera effectivement (concrètement) sortie de l’Union Européenne, la politique en termes de visa va sans doute évoluer. Toutefois, il y a peu de risque que les Français qui souhaitent partir travailleur au Royaume-Uni, ou continuer d’y travailler, en pâtissent directement. Indirectement, c’est une autre paire de manche. En effet, si l’accord à venir entre les Anglais et l’UE conserve tout de même le marché unique, il devrait y avoir peu de conséquences sur le marché de l’emploi britannique et ses quelque 3 millions d’emplois liés aux exportations. Les Britanniques pourraient conserver leurs emplois actuels et les Français seraient toujours les bienvenus, notamment à la City. En revanche, si les négociations accouchent d’un retour aux barrières douanières, il y aurait un impact pour les entreprises anglaises exportatrices et donc sur l’emploi. Des milliers de salariés britanniques pourraient se retrouver sur le carreau et en concurrence avec des Français eux-aussi candidats. Pas sûr que dans cette hypothèse, la balance penche en faveur des arrivants de l’hexagone.
Quels sont les impacts du Brexit sur la retraite des expatriés Français ?
Jusqu'à présent, un Français qui part à la retraite après avoir effectué tout ou partie de sa carrière à Londres (ou ailleurs dans le Royaume) perçoit une pension identique à celle à laquelle il aurait pu prétendre s’il avait toujours travaillé en France. Les négociateurs seront évidemment attentifs à ne pas pénaliser les Français expatriés avant le choc du Brexit. En revanche, pour ceux pour passeront la Manche post Brexit, les règles restent à écrire et ce type de traitement n’est pas forcément garanti.
Quid des impôts ?
Dans ce domaine, le Brexit n’aura que peu d’incidence. En effet, la fiscalité ne fait pas partie des prérogatives de l’UE. La France et le Royaume-Uni ont conclu des accords bilatéraux pour éviter la double imposition de leurs ressortissants. Donc à court terme, peu de changement à prévoir.
Sylvie Laidet