La loi pour la « liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018 a réformé en profondeur le système de la formation professionnelle. Certaines entreprises ont y vu un changement, d’autres non ! Une année après, ou en est-on ? Explications !
La loi dite « Avenir » a été promulguée le 5 septembre 2018 et a pour objectif principal d’améliorer l’orientation des choix des salariés en ce qui concerne leur avenir professionnel. A-t-elle rempli son objectif ? A-t-elle également renforcé et accompagné la liberté des individus dans le choix de leur formation ?
Pour rappel, cette Loi comprend des mesures relatives à la formation professionnelle et à l’apprentissage. Mais elle contient également des mesures concernant :
– l’élargissement de l’assurance chômage ;
– l’égalité hommes/femmes ;
– la lutte contre les fraudes au travail détaché ;
– l’emploi des personnes handicapées
Notez-le : certaines mesures de cette loi sont entrées en vigueur en 2019 et d’autres entreront en 2020 !
Tout d’abord, le développement de l’apprentissage reste l’élément le plus positif de cette réforme ! En effet, il a été constaté que les entreprises ont eu davantage recours aux apprentis en 2018 et 2019, que les années d’avant (l’augmentation est de 7.4% en 2018 et 8.4% au premier semestre 2019). De plus, il semblerait que 554 demandes de création de centres de formation d’apprentis ont été formulées depuis le début de l’année !
C’est probablement le seul point positif qui en est ressort ! En effet, il a été constaté par les OPCA que les entreprises poussaient tout de même les salariés à utiliser leur CPF.
De plus, il semble que, d’une manière générale, le conseil en évolution professionnelle ainsi que le CPF n’ont pas beaucoup été utilisés par les salariés. Il reste tout de même encore quelques mois pour évaluer la situation mais nous avons tout de même des craintes à ce sujet.
Aussi, les salariés semblent actuellement perdus non seulement face à cette réforme mais également par rapport au fait que le CPF soit désormais monétisé. En effet, 80% d’entre eux considèrent qu’« ils ne peuvent pas acheter de formation avec ce qu’ils possèdent dans leur compte» même ceux qui sont au maximum. Par conséquent, cela désavantage principalement les salariés mais également les employeurs qui doivent impérativement utiliser leurs fonds propres pour former leurs collaborateurs !
Notez-le : la formation professionnelle est un enjeu de la compétitivité des entreprises !
Attention : il convient de préciser qu’un des principaux textes les plus attendus par les entreprises est celui de la possibilité de conclure un CDD pour plusieurs remplacements mais cette mesure n’a pas encore vu le jour.
Enfin, rappelons que l’ensemble des mesures issues de cette Loi n’ont pas encore vu le jour ! D’ailleurs, une ordonnance de la fin du mois d’aout est venue apporter des nouveautés en ce qui concerne l’apprentissage et celles relatives aux travailleurs handicapés. Nous vous en parlerons un peu plus tard dans un autre article…
En définitive, il reste tout de même des inquiétudes quant à cette réforme. Néanmoins, il est primordial de rappeler que l’année 2019 est une année transitoire. Nous ferons donc le point en milieu d’année prochaine. Affaire à suivre…
Yasmine BELHO