Les employeurs en parlent depuis le second trimestre 2017, et ce début d’année semble confirmer la tendance. Force est de constater que la difficulté des dirigeants à recruter peut représenter un réel frein au développement des entreprises. Quelles en sont les principales causes ? Comment remédier à cette situation ?
Le retour à la croissance pouvait laisser présager d’une augmentation massive des embauches, et pourtant, les employeurs peinent à recruter malgré un taux de chômage encore très élevé.
Dans un contexte de retour progressif au plein emploi, les candidats se montrent plus exigeants quant aux propositions de postes qui leurs sont faites. Ils prennent plus facilement la liberté de décliner une offre car ils ont davantage confiance en l’avenir.
Pas facile pour nos recruteurs qui, face à cette pénurie de main d’œuvre, se voient dans l’obligation de prolonger voire même parfois d’abandonner leurs processus de recrutement.
Une étude récemment menée par Pôle Emploi revèle que « le nombre de projets d’embauche abandonnés faute de candidats se situe entre 200 000 et 330 000 postes en 2017”.
Cette problématique est générale, mais touche tout particulièrement les PME et ETI qui estiment à 57% « manquer de talents pour grandir » dans une enquête de Bpifrance Le Lab.
Cette tendance représente un véritable obstacle pour les sociétés, et principalement pour les PME en croissance, qui ont besoin de recruter des talents aux compétences clés afin de se développer et de pérenniser leurs activités dans le temps.
Les recruteurs ont également leur part de responsabilité dans cette problématique massive. La plupart d’entre eux favorisent les profils juniors qui présentent l’avantage d’offrir une main d’œuvre moins onéreuse, adaptable, et avec en sortie d’école, des approches et techniques souvent à la pointe de la modernité. Le paradoxe, c’est que les chercheurs d’emploi séniors peinent quant à eux à retrouver du travail.
Dans le cas d’une embauche réussie, la difficulté à fidéliser les collaborateurs est également un frein majeur au développement. En effet, la frilosité ressentie en période de crise s’estompe désormais, et les salariés n’hésitent plus à répondre favorablement à une opportunité professionnelle qui se présente à eux.
Il n’existe pas de solution miracle dans ce cas de figure. Les entreprises doivent tout miser sur leur image à l’externe en développant leur marque employeur.
Il s’agira ici de proposer aux candidats des avantages qui leur donneront envie de s’engager sur le long terme. L’idée étant de motiver et impliquer les potentielles recrues en leur offrant un accompagnement et des possibilités d’évolution au mérite.
Il devient essentiel de favoriser une relation de confiance et un management collaboratif dans lequel les salariés se sentiront impliqués et valorisés.
Les employeurs doivent par ailleurs apprendre à recruter des profils séniors, plus coûteux, mais dont le bagage professionnel et l’expérience peuvent être très bénéfiques et formateurs pour l’entreprise.
Camille Mouchot