Reconnu comme le laboratoire leader en cancérologie, en France mais aussi à l’international, le groupe Roche Pharma France vient de signer la charte de Cancer@Work qui vise à accompagner au mieux ses collaborateurs touchés par la maladie. L’occasion de prendre le pouls de la politique RH de l’entreprise. Rencontre avec Marie de la Roche Kerandraon, DRH de Roche Pharma France et Ahmed Amroun le Directeur des Relations Sociales de l’entité.
Quels sont les grands axes de votre politique RH ?
Chez Roche, notre politique RH vise à créer les conditions optimales pour que chaque collaborateur développe ses compétences, ses champs d’action et mette à profit tout son potentiel. Aussi notre politique RH s’articule autour de trois axes. Dans un laboratoire comme le notre, où l’essence même de notre activité est d’améliorer les conditions de vie des personnes malades, le bien-être a une place prépondérante. Ensuite, nous attachons une importance majeure à l’évolution de carrière et à la culture managériale.
Concernant le bien-être, qu’avez-vous mis en place ?
De manière très tangible, avant d’emménager dans les nouveaux locaux dans lesquels nous sommes maintenant depuis deux ans, nous avons sondé nos collaborateurs concernant cette implantation. En réponse à leurs attentes, nous avons notamment mis en place des services de type conciergerie d’entreprise et une salle de sports. En parallèle, nous avons signé un accord sur le travail à distance qui permet à la quasi-totalité de nos collaborateurs de profiter d’une journée de travail à domicile par semaine.
Pour plus de liberté et afin de faciliter cette démarche nous avons aussi instauré une journée sans réunion, le vendredi. Nous avons également signé un partenariat avec une crèche dont bénéficient actuellement 25 de nos collaboratrices. En direction de nos collaborateurs de terrain, je pense notamment aux visiteurs médicaux qui effectuent beaucoup de kilomètres, nous avons refondu de manière globale notre politique de flotte automobile. Aujourd’hui, nos véhicules proposent des garanties optimales en matière de sécurité, de confort, et tous sont équipés de boites automatiques. Et puis, comme nous l’avons fait l’année dernière nous organiserons en septembre prochain une semaine du bien-être. Au programme : massage, prestation avec dermatologue, conférences sur la prévention du stress et des risques psychosociaux…
D’ailleurs sur ce dernier thème, suite à un diagnostic des RPS dans l’entreprise, nous allons décliner un plan d’action, dont des formations à destination des managers. En ce sens, nous avons également mis en place depuis le 1er juillet un observatoire du stress en partenariat avec notre service de médecine au travail.
Qu’en est-il de l’évolution de carrière et de la culture managériale ?
Nous souhaitons que nos collaborateurs soient aux commandes de leur évolution de carrière. Aussi avons-nous une transparence totale sur les ouvertures de postes. Ils ont aussi accès à de multiples outils, comme l’opportunité de faire des "Vis ma vie", l’accès à des forums métiers, 3 à 4 fois par an (…). Concrètement, si en 2011, 60 % de nos collaborateurs ont bénéficié de la mobilité interne, ils étaient 66 % en 2012 et 72 % en 2013. De son côté, la culture managériale est un axe sur lequel nous investissons fortement. L’année dernière, plus de 800 jours de formation autour de cette thématique ont été prodiguées à 200 managers. De plus, à la fin de cette année tous nos managers auront réalisé un 360° afin d’observer leur "leadership commitment". Il s’agit pour eux d’avoir un retour sur leur posture managériale par le biais d’un questionnaire anonyme, auquel répondent leurs responsables hiérarchiques, leurs pairs et aussi leurs collaborateurs.
Cet outil leur permettra de mieux connaitre leurs points forts mais aussi leurs points de développement. Par la suite, ils pourront, s’ils le souhaitent, bénéficier de l’accompagnement d’un coach pour progresser et s’améliorer. Toujours sur la question de la culture managériale, nous venons également de créer le poste de Directrice Conduite du Changement. Son rôle est de mettre l’Homme au cœur de la réflexion sur nos grands projets de changements. Un travail de fond pour améliorer notre culture et notre organisation dans la durée.
Vous venez de signer une convention de mécénat avec Cancer@Work, quel en est le principe ?
Parce que Roche Pharma est le premier laboratoire en France et au monde en matière d’oncologie et parce que l’acceptation de la fragilité est source de performance collective, il nous paraissait essentiel d’avoir une démarche exemplaire sur la question du cancer, au cœur même de notre entreprise. Si par le passé, nous prenions chaque situation au cas par cas, nous souhaitons aujourd’hui élaborer un véritable plan d’action sur le sujet. La charte de Cancer@Work, que nous avons récemment signée, nous engage dans le cadre d’un programme établi sur trois ans. La première année vise la sensibilisation via des conférences, des enquêtes sur les attentes de nos collaborateurs (…).
La seconde année est consacrée à l’élaboration d’actions concrètes et la troisième pérennise notre démarche dans le temps. L’idée est de faire évoluer les représentations et les savoirs liés au cancer en entreprise, d’accompagner aux mieux nos collaborateurs touchés par la maladie et de favoriser, face à ce type de situation, les bons comportements et les bonnes pratiques managériales.
Gérald DUDOUET