Nous ne serions pas à la place à laquelle nous sommes si nous n’avions pas été confronté à un recrutement…et que reste-t-il de cette reconnaissance ? J’entends trop de chargé(e)s de recrutement évoquer le fait que « Quand on sélectionne les meilleurs candidats, c’est normal. Mais dès qu’il y a un problème de délai ou d’intégration, on nous tombe dessus ! ». Il est temps de redonner au job de recruteur le statut qu’il mérite : un des métiers les plus impactant et passionnant des entreprises.
#1 – Vous changez la vie des gens…
Le recruteur a ce pouvoir de dire à un candidat : « Je crois en votre candidature et je souhaiterais poursuivre avec vous le recrutement ! ». À le répéter chaque jour, il en oublie la vague d’enthousiasme que cela provoque chez une personne. Ce n’est pas seulement l’idée du travail en lui-même qui anime les candidats, mais aussi le fait de savoir que quelqu’un croit en eux, qu’ils ont de la valeur, qu’ils vont pouvoir dire à leur entourage qu’enfin le vent tourne. Certains d’entre eux ouvriront du champagne, d’autres iront au restaurant, tous s’endormiront avec la perspective d’une vie meilleure.
Problème : pour un « oui », combien de « non » ? Il y a ce qu’on voit, et ce qu’on ne voit pas. Ce qu’on voit, c’est qu’un tas de personnes ont essuyé un refus. Ce qu’on ne voit pas, c’est que la majorité aurait eu des difficultés à faire le job, ce qui explique le motif de refus. Personne n’a envi de se retrouver dans un poste où il n’est pas au niveau, dans lequel il échouera régulièrement. Chacun d’entre nous partage aussi un moment où un refus lui a permis d’accéder à une meilleure opportunité par la suite.
Action : Remerciez en commentaires de l’article (en bas de la page) un recruteur qui vous a un jour dit « non » et vous a permis ainsi d’accéder à une meilleure opportunité. |
#2 – Vous changez la vie des gens…
Non je ne me répète pas : je parle des autres gens, ceux qui vont travailler au minimum 7h/jour avec les personnes que les recruteurs sélectionnent. On grandit à travers ses expériences, on grandit à travers ses rencontres, et un nouveau collègue apporte forcément son lot de richesses à partager. On pourrait penser que « l’effet recruteur » n’a lieu qu’une fois, mais il se diffuse aussi à travers sa capacité à apporter toujours de nouveaux talents pour enrichir le travail des autres.
Problème : le nouveau collègue est parfois un cadeau empoisonné. Certes. Mais on peut apprendre autant (voir plus) d’une personne « difficile ». Qu’est-ce qui pose problème ? Comment pouvez-vous agir dessus ? Imaginez que vous arriviez à dénouer cette situation qui pèse sur tout le monde : vous aurez progressé.
Action : et vous, quel cadeau êtes-vous ? Prenez un moment aujourd’hui pour vous intéresser à vos collègues, dites leur comment vous appréciez de travailler avec eux. On passe tellement de temps ensemble qu’on a parfois l’impression que tout est dit, pourtant quand on questionne les personnes, on est toujours surpris de tout ce qu’elles ont à nous dire.
#3 – Recruteur : n°1 sur l’impact du business!
Le job de recruteur est celui qui a l’impact le plus fort sur la santé de l’entreprise. Inutile de rappeler que c’est par les recruteurs que se renouvellent les ressources de l’entreprise. Combien de personnes peuvent prétendre à voir un rôle qui compte autant au niveau de l’organisation ?
Le recruteur apporte une contribution clé à deux niveaux. D’une part sur la qualité du personnel, en sélectionnant les candidats les plus en phase avec le besoin de l’entreprise. D’autre part sur la réactivité avec laquelle ils vont pouvoir trouver des personnes pour soutenir l’activité.
Problème : cet impact sur le business est rarement reconnu aux recruteurs. Même s’il est mis en avant dans différentes études, le lien reste théorique dans la conscience collective. Simplement parce que sans éléments factuels, les conséquences du travail de recruteur ne sont pas palpables.
Action : en plus de la mesure de turn-over, vous devez créer des indicateurs qui puissent de mettre en avant la qualité de votre travail. Pensez par exemple à mesurer le niveau d’intégration des collaborateurs. Vous pourrez ainsi mettre en avant votre capacité à trouver des candidats qui ravissent les équipes.
#4 – Les 1er ambassadeurs de l’entreprise
Les recruteurs sont souvent les premiers à qui on s’adresse dans une entreprise. Ils sont les promoteurs de la culture de l’organisation. C’est un job où au-delà de la sélection, il faut savoir vendre. Cette dimension est hyper challengeante et stimulante. Cela donne une complémentarité importante à cette fonction.
Problème : encore une fois, ça ne se voit pas, et les recruteurs ne sont pas vraiment reconnus sur cette compétence.
Action : le meilleur moyen de montrer sa capacité à faire vivre une expérience de qualité lors de la phase de recrutement et attirer les personnes, c’est de faire une enquête de satisfaction auprès des candidats…tous les candidats ! Vous pourrez ainsi mettre en avant votre réactivité, votre éthique, votre professionnalisme.
Recruteur est un job clé pour toute organisation, aussi bien au niveau du business que de la qualité du travail au quotidien. Il s’agit par ailleurs d’une activité hyper complète car il faut à la fois savoir sélectionner des candidats et vendre une entreprise.
S’il existe un décalage entre cette réalité et la reconnaissance que reçoit la fonction, c’est parce que les éléments factuels de son impact manquent cruellement. Le meilleur moyen de palier à ça, c’est de mesurer l’activité du recrutement à travers des enquêtes de satisfaction de l’expérience candidat, enquêtes d’intégration, indicateurs de performance (délais, turn-over, …).
Raison bonus : tout le monde veut être votre amis ! ;-)
Simon BARON