Assené par l’importance de l’e-réputation, on en oublierait de soigner son image non-virtuelle, son look. Pour évoluer au sein de l’entreprise, relancer sa carrière ou simplement retrouver un emploi, pourquoi ne pas passer par la case relooking ? Et si l’habit faisait le moine…témoignages.
Superflu et superficiel ?
Une nouvelle coupe de cheveux, une tenue anti-complexe et des couleurs adaptées au teint : une séance de relooking a tout pour plaire à la gente féminine. Les hommes, s’ils viennent davantage à reculons ou en souriant, sont ceux qui repartent les plus convaincus de l’intérêt de prendre soin de soi et de son image. Parole d’experte. Qu’il s’agisse de trouver un (autre) emploi ou d’évoluer au sein de l’entreprise, la première raison qui motive les clients de ce type de coaching est une prise de conscience : « on est vu avant d’être entendu », explique Cynthia Cohen-Peres, fondatrice du Bureau d’image(1).
« La moitié de nos clients viennent pour des raisons professionnelles », poursuit-elle. Parmi eux, plusieurs profils : de la jeune chef d’entreprise qui veut crédibiliser son image auprès de ses partenaires au salarié qui, malgré ses 10 ans d’ancienneté, n’arrive pas à se défaire de son image de stagiaire.
Lorsqu’elle s’est confiée aux mains et au regard de sa coach en image, il y a deux ans, Astrid venait « d’avoir une petite fille. Je ne savais plus comment m’habiller, portais toujours du gris ou du noir pour me fondre dans la masse », témoigne-t-elle. Lorsqu’il s’agit de se mettre en valeur, le psychologique est aussi important que le physique. « L’un ne va pas sans l’autre. Derrière un look « no-look », insipide, se dissimule un complexe », poursuit Cynthia Cohen-Peres. Pour Astrid, qui a retrouvé du travail en tant que conseillère juridique dans une banque, il s’agissait d’une prise de poids liée à sa grossesse ; pour Sophie, attachée commerciale dans l’hôtellerie, de sa « petite taille ».
Confiance en soi
Peu importe l’objectif de départ, « personnel ou professionnel, l’un rejaillit sur l’autre », établit la coach en image. « Réconciliée avec les vêtements », Sophie qui « ne portait que du noir et jamais d’accessoires » ose désormais le rose fushia et « se maquille différemment ». Aujourd’hui, « j’ai gagné en assurance ». Un sentiment utile pour une attachée commerciale, « clairement lié à mon changement de style », affirme-t-elle.
En recherche d’emploi, Astrid recherchait un style « jeune cadre dynamique ». Elle a également troqué le tailleur noir « à la Super Nanny », plaisante-t-elle, pour la couleur, « du orange au vert canard », même si « en tant que conseillère juridique, je ne peux pas me permettre trop d’excentricité ». Vêtue « d’une petite robe et d’un blouson romantico-chic, pour la touche de modernité », elle se sent « plus en adéquation avec son âge » (34 ans). Ce « revirement de situation » lui a permis d’acquérir plus de confiance en elle. « Quand on est bien dans ses vêtements, poursuit-elle, on prend plus facilement la parole ».
Image de l’entreprise
D’un point de vue personnel, le but d’un relooking est clair : « être plus à l’aise et se construire une meilleure estime de soi », traduit la coach. Au-delà du bien-être des salariés et donc de leur performance, leur offrir une séance de relooking est un moyen de valoriser l’image de l’entreprise. Les principaux intéressés sont les entreprises de services, de prêt-à-porter, de l’hôtellerie-restauration ou encore les supermarchés.
« Nous intervenons auprès des entreprises dans le cadre de formations professionnelles : présentation, image de soi, auto-maquillage, manucure, mais aussi au niveau comportemental et gestuel », explique la fondatrice du Bureau d’Image. C’est d’ailleurs dans le cadre d’un Plan de Formation qu’Astrid a bénéficié, avec le reste du personnel de l’hôtel, de sa séance individuelle de relooking. « En termes de tenue vestimentaires, on ne sait pas forcément comment faire, alors que c’est un détail important lorsqu’on est en contact avec le client et que l’on représente l’entreprise », témoigne l’attachée commerciale.
Et le look DRH ?
« Les métiers des RH font partie de ceux qui ont peu de liberté vestimentaire », commence l’experte en image. A éviter donc : les couleurs et l’originalité. Son conseil : « Sortez des marques de costumes et de tailleurs classiques qui font paraître 10 ans de plus. Tout se joue sur la coupe. Recherchez la modernité et la petite – je dis bien : petite – touche de couleur, dans la cravate pour les hommes ou le foulard pour les femmes ».