Télécom Ecole de Management dévoile une étude qui montre la nécessité de mieux accompagner les salariés dans la transformation numérique des organisations.
L’étude, intitulée « Numérique et évolution des compétences des salariés », a été réalisée par une équipe des étudiants de Télécom Ecole de Management (TEM) et dirigée par Emmanuel Baudoin, responsable de la majeure Management des Ressources Humaines à TEM. Effectuée dans le cadre du projet « Pour un grenelle du Numérique » de la société CGI et de la publication du livre blanc « le numérique est une chance à saisir pour la France », l’étude a été menée auprès de 255 salariés de différents secteurs.
90% des salariés sont impactés par le numérique dans leur métier et compétences
Le numérique est désormais très présent dans le monde du travail. Cette enquête le confirme : plus de 90% des personnes sondées estiment que le numérique a un impact majeur sur leur métier et leurs compétences.
L’impact du numérique est différent en fonction des métiers. L’enquête identifie 4 catégories principales :
- les métiers au cœur du numérique, qui existent uniquement grâce au numérique et sont nés de son avènement, notamment d’internet ;
- les métiers transformés par le numérique, dont le contenu et/ou les compétences requises pour l’exercer sont modifiées par le numérique ;
- les métiers potentiellement transformés par le numérique, ceux dont l’activité principale ne change pas mais pour lesquels le numérique permet d’améliorer la gestion de l’activité ou constitue une opportunité à l’avenir ;
- les métiers menacés par le numérique, qui tendent à être remplacés par des outils numériques.
L’étude identifie également 4 compétences numériques clés : les TIRM
- T pour compétences techniques. Les compétences techniques, par exemple la capacité à utiliser les fonctionnalités d’un logiciel ;
- I pour compétences informationnelles : savoir rechercher, traiter, qualifier l’information sur le web ;
- R pour compétences relationnelles : savoir communiquer avec les différents outils numériques (l’e-mail, les réseaux sociaux, la visioconférence…) ;
- M pour compétences métacognitives : la capacité d’un individu à analyser ses compétences pour trouver des axes d’amélioration. (« Je n’arrive plus à traiter mes e-mails au jour le jour, quelle stratégie je mets en place ? »).
Les salariés privilégient l’autoformation pour pallier l’insuffisance de formation et d’accompagnement des entreprises
Malgré l’omniprésence du numérique, l’étude révèle que les dispositifs d’accompagnement mis en place pour développer les nouvelles compétences ne sont pas toujours adaptés aux salariés ou sont insuffisantes dans leur contenu. Ainsi, 95 % des personnes interrogées utilisent l’autoformation pour développer leurs compétences, 91,7% passent par l’échange avec leurs collègues, et « seulement » 52,5% ont recours aux formations en entreprise.
« L’étude démontre très clairement l’impact de la révolution numérique sur les métiers. Aujourd’hui l’entreprise doit travailler non seulement sur la formation mais surtout sur l’accompagnement de ses salariés pour leurs permettre de s’adapter aux nouvelles pratiques de travail », explique Emmanuel Baudoin, responsable de la majeure Management des Ressources Humaines à TEM, qui a coordonné l’étude.
Un rôle à jouer pour les entreprises et l’Etat
L’entreprise et l’Etat ont un rôle primordial à jouer pour aider les salariés à intégrer les nouvelles compétences numériques. L’équipe de TEM propose les axes d’actions suivants :
- Permettre aux étudiants et salariés d’accéder à un socle de base de compétences numériques plus important que celui d’aujourd’hui comme maitriser la bureautique, la communication via les mails ou encore la recherche d’informations sur les moteurs de recherche, l’utilisation des réseaux sociaux ou des logiciels de visioconférence, assurer la maitrise de certains logiciels métiers.
- Utiliser le dispositif du CPF, Compte Personnel de Formation, pour renforcer l’offre des formations permettant le développement des compétences numériques auprès des salariés.
- Améliorer la communication sur les métiers au cœur du numérique pour attirer les nouveaux talents et notamment les femmes.
- Rendre la formation plus efficace en s’adaptant aux personnes aujourd’hui exclues du numérique par manque d’accès aux outils ou par manque d’un environnement stimulant, aussi bien les salariés que les étudiants.
« La France doit faire mieux quant à l’assimilation des compétences numériques. Notre pays est en retard sur ces nouvelles pratiques alors qu’elles constituent un facteur de croissance et de bien-être des salariés», conclut Marisa Berlenga, étudiante en Management des Ressources Humaines à TEM, et membre de l’équipe ayant réalisé l’étude.