Dans l’espace politico-médiatique national, le stress au travail s’invite désormais comme un sujet majeur de santé pour les citoyens et de performance pour les entreprises. Petit à petit cette vulgarisation massive concernant le stress détruit les idées reçues à son sujet et se concentre sur les questions opérationnelles. L’une d’entre elles est le sujet de nombreuses interrogations actuelles : comment le mesurer ?
Face à cette question, de nombreux gestionnaires sont pris au dépourvus. Le stress entend t-on est difficile à mesurer. Les consultants proposent alors des tableaux de bord, des indicateurs, des questionnaires et des études chiffrées de tout type. Mais ces études ont pour principale valeur ajoutée de fournir un éclairage en dernier recours voire à postériori, quand l’incompréhension ne sait expliquer le fait accompli.
A l’opposé des analyses chiffrées il existe une autre solution, bien plus simple et bien moins onéreuse. Il suffirait de lever son regard des tableaux de bord, de le tourner vers les hommes et les femmes qui constituent l’entreprise et de se poser trois questions :
– Est-ce que les salariés viennent au travail ?
– Est-ce que les salariés qui viennent au travail travaillent ?
– Est-ce que les salariés innovent ?
Telle est la proposition. Oublier pour un moment le quantitatif et se recentrer sur le qualitatif. Le questionnaire, ce sont les RH et les responsables d’encadrement locaux (si tenté qu’il y en ait) ! La question initiale n’est plus alors comment mesurer le stress mais comment (apprendre à) l’observer. Apprendre surtout à observer les changements chez les salariés (changements qui rappelons le jouent sur 4 tableaux : la cognition, le comportement, la santé et les émotions). Et devant l’évidence de la plupart des manifestations du stress, cette question est bien plus facile à aborder.
Guillaume Pertinant
Consultant et formateur, Guillaume Pertinant est passionné par la problématique de l’audit et du management social en entreprise. Son sujet de prédilection est l’accompagnement de projets d’amélioration des conditions de travail. Il s’intéresse en particulier à la prévention du stress, de l’absentéisme et de la démotivation ainsi qu’au chiffrage de leur coût économique pour l’entreprise.
Guillaume est ingénieur Télécom, titulaire d’un MBA (EDHEC), coach certifié (IDC Genève) et formé à l’accompagnement de projets d’amélioration des conditions de travail à l’ANACT.