Initié par les professionnels de la relation client, le label Responsabilité Sociale entend avoir plus envergure appuyé par la toute jeune association ALRS. Son président, Fabrice André, veut se rapprocher des professionnels RH
ALRS : Association pour la promotion et le développement du Label de Responsabilité Sociale. Créée il y a deux ans, cette association veut faire entendre parler d’elle. Elle porte haut et fort le label Responsabilité Sociale crée par l’AFRC (Association française de la relation client). Fabrice André, son président, explique : «La réflexion sur la responsabilité sociale a vu le jour en 2006 lorsqu’il y avait beaucoup de polémiques autour de la délocalisation des centres d’appel. Il y a eu une volonté à l’époque de l’ensemble de la profession d’écrire les canons de la responsabilité sociale. » L’AFRC a donc élaboré avec le syndicat de la profession un label destiné à évaluer la responsabilité sociale des entreprises. Ce label se découpe en fait en trois : un label pour les centres internes, un label pour les prestataires et un label pour les donneurs d’ordres. En tout, une petite trentaine de labels ont été attribués. De ce travail est née l’ALRS, association qui a pour missions aujourd’hui de recevoir les candidatures et de réaliser un audit. Elle a d’ailleurs mis en place un comité de labellisation. Une douzaine de critères sont étudiés comme la non-discrimination à l’embauche, l’intégration, la formation, le suivi de carrière, l’intégration des travailleurs handicapés… Le comité de labellisation regroupe des représentants du patronat, des représentants des salariés et des institutionnels comme l’Etat ou l’ANDRH (Association Nationale des Directeurs de Ressources Humaines).
Une mission RH ?
« Il n’y a pas un seul métier qui s’est engagé sur les pratiques sociales dans l’entreprise, affirme le président. C’est pourquoi nous souhaitons fédérer plusieurs initiatives. »
Ainsi le métier de la relation client dispose de son propre label RSE mais sera prêt le cas échéant à aider à ce qu’il puisse s’étendre à d’autres métiers. Fabrice André appuie : « Les centres d’appel représentent un secteur à fort emploi où se posent des questions d’externalisation et de délocalisatios. Mais la question de la responsabilité sociale est une vraie question qui mérite d’aller plus loin encore dans la réflexion. Nous avons eu de nombreux échanges avec l’Etat qui envisage de s’appuyer sur notre modèle pour servir plusieurs autres secteurs. Les professionnels RH sont également fortement impliqués dans la RSE car leurs pratiques sont aussi évaluées. »
Par mi les préconisations pour pouvoir candidater au label de l’ALRS, un donneur d’ordre par exemple ne doit pas avoir plus de 40% de son activité hors du territoire français. Le label mesure même la RSE de l’entreprise établie à l’étranger. « Nous remarquons que les prestataires qui possèdent le label responsabilité Sociale permettent de diffuser les bonnes pratiques sur un bassin d’emploi », se satisfait Fabrice André. Le label est donné pour trois ans à l’issue d’un audit, qui varie de quelques jours à un mois selon la taille de l’entreprise.
Lors de l’audit, chaque entreprise nomme un référent, souvent un professionnel RH placé auprès du directeur de la relation client. La RSE est un sujet très actuel mais les entreprises n’ont pas toutes prévu encore de poste dédié en interne. De nombreuses entreprises comme Canal+ ou Orange ont franchi le pas de la labellisation. Cependant reste encore à l’association à faire certifier son label par une autorité de normalisation telles que l’Afnor…
Christel Lambolez