PhoneHouse veut aussi mieux connecter ses salariés. Ne serait-ce pas le comble pour une entreprise qui prône le « connected world » auprès de ses clients de ne pas connecter ses salariés ? C’est ainsi qu’est né, en juin dernier, le réseau social interne Connect de PhoneHouse. Bilan positif : le réseau est devenu un outil de communication interne indispensable et a fait tomber les barrières hiérarchiques… du moins sur l’écran.
Un outil de mesure du climat social
Le réseau social interne Connect de PhoneHouse a ouvert ses portes aux salariés en juin 2011. Aujourd’hui, la quasi-totalité d’entre eux y ont créé un profil, soit 1455 sur 1500. Ils y ont créé 83 groupes et 242 sujets. Le réseau enregistre, 6 mois après sa création, plus de 119 000 visites. Ces chiffres nous sont donnés par la DRH elle-même de PhoneHouse, Marie-Hélène Plainfossé, qui est aussi directrice de la communication. Elle garde l’œil sur Connect et ce qui s’y passe en continu, ou presque. De quoi se rapprocher de chacun des salariés et se tenir au fait du climat social qui règne dans l’entreprise. « Je m’y connecte automatiquement, dit-elle. Faire passer l’information via Connect est devenu un réflexe. On n’envoie presque plus de mails, à part en one to one ». Le réseau social interne signe donc la fin du mail groupé et devient un outil RH incontournable. « C’est aussi un moyen de trouver plus facilement l’information », ajoute Marie-Hélène Plainfossé. Dans sa forme et ses fonctionnalités de recherche, Connect ressemble d’ailleurs davantage, compare-t-elle, à Google qu’à Facebook.
Pour gérer ce nouveau mode de communication interne, PhoneHouse n’a pas recruté de Community Manager. Ce sont trois personnes en interne qui s’en chargent, ainsi que la DRH. « Je m’y investis beaucoup », confirme-t-elle. Si, pour fonctionner, un tel projet doit être impulsé et soutenu par la hiérarchie, c’est ensuite aux salariés de le prendre en main. « Les groupes sont lancé à leur initiative. Ils concernent généralement l’entreprise directement », précise Marie-Hélène Plainfossé. Elle prend l’exemple d’un groupe créé en septembre dernier sur le paiement en trois fois sans frais, qui réunit 64 membres. Les échanges sont aujourd’hui principalement professionnels. La DRH avait informé les salariés que des groupes pouvaient être créés qui n’auraient rien à voir avec l’entreprise elle-même. Mais Connect reste avant tout professionnel et les salariés ne semblent pas – encore – avoir envie de partager leur passion pour la pêche ou le scrabble avec leur management.
Quand les salariés deviennent membres d’un réseau
Le modèle du réseau social, inspiré des réseaux publics, généralistes ou spécialisés, diffère du mode réunion ou de l’Intranet. Les salariés sont souvent, déjà, des utilisateurs de réseaux sociaux dans leur vie personnelle et sont familiarisés avec cette information spontanée, commentée. « A l’ère de l’Intranet, l’information était unidirectionnelle. Avec Connect, l’échange est multidirectionnel, explique la DRH. Les salariés ont d’ailleurs été surpris, au départ, de voir le Président poster des vidéos, la direction en général participer aux forums. Nous l’avons créé pour ça, pour avoir plus d’échanges ».
C’est un signe fort envoyé à l’ensemble de l’entreprise. La hiérarchie devient accessible, à condition que celle-ci – encore une fois – s’implique dans le réseau. « Nous leur montrons que nous sommes présents, nous pouvons répondre directement à leurs questions, parfois même à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, continue Marie-Hélène Plainfossé. Ils peuvent émettre des commentaires négatifs sur une décision, alors qu’ils n’auraient jamais envoyé un mail à la DRH pour le faire ».
Autre atout RH du réseau social : fluidifier l’information entre les sites. PhoneHouse est composé d’un ensemble de sites et de boutiques. Ainsi, un collaborateur dans le Sud de la France peut partager la demande d’un client avec l’un de ses confrères du Nord. Et cela en quelques secondes. Le réseau social devient un outil de capitalisation de l’information, des compétences et des savoirs. Il abat les frontières hiérarchiques et entre les services, du moins sur l’écran. « Les salariés s’y regroupent par intérêts, sans calquer l’organisation de l’entreprise. Un conseiller commercial va se trouver « fan » du Nokia Lumia aux côtés d’un directeur des achats », illustre la DRH.
Sur le réseau social, le salarié devient plus que l’occupant d’un poste de travail ; il est membre du réseau, membre de l’entreprise.
Typhanie BOUJU