Dans le cadre de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », le congé individuel de formation (CIF) sera bientôt remplacé par un compte personnel de formation (CPF) de transition. Une mesure parmi tant d’autres au profit de la reconversion professionnelle des salariés.
Adoptée début septembre 2018, la réforme sur l’apprentissage, l’assurance chômage et la formation professionnelle vise à prévenir et lutter contre le chômage en incitant les salariés à sécuriser leur parcours professionnel. Au coeur des évolutions proposées par la loi, la disparition du congé individuel de formation (CIF) au profit du compte personnel de formation (CPF) de transition se positionne particulièrement dans l’ère du temps.
Un dispositif centré sur la transition
Simplifier l’accès à la formation, tel est l’objectif de la loi sur l’avenir professionnel. L’évolution majeure dans ce sens est la conversion du CPF, qui ne sera plus alimenté en heures mais en euros, rendant le dispositif plus lisible pour les bénéficiaires. Ces derniers pourront désormais gérer leur formation de façon individuelle grâce à une application mobile permettant notamment de comparer les offres de formation et d’y souscrire.
Autre chamboulement porté par la réforme : la disparition du CIF au profit du CPF de transition à compter du 1er janvier 2019. Ce dernier devrait néanmoins reprendre les principes de base de son prédécesseur. En effet, le CPF de transition professionnelle permettra toujours au salarié de s’absenter de son entreprise afin de suivre une formation de longue durée dans le but de se reconvertir. L’accès au dispositif sera soumis à des conditions d’ancienneté dans l’entreprise déterminées par décret et conditionné à la mobilisation des crédits CPF du salarié, complété par des ressources issues de la contribution des entreprises à la formation. Enfin pour avoir accès à la formation, il devra obtenir l’aval d’une nouvelle instance créée par la loi : la commission paritaire interprofessionnelle régionale.
Des leviers de transition multiples
Dans la même veine et pour marquer une véritable volonté d’encourager la reconversion, la nouvelle loi ouvrira le droit à l’assurance chômage aux salariés, et cela même en cas de démission, à condition qu’ils « poursuivent un projet de reconversion professionnelle nécessitant le suivi d’une formation ou un projet de création ou de reprise d’entreprise ».
La période de professionnalisation qui existait déjà depuis 2004 sera pour sa part remplacée par le dispositif Pro-A de promotion par l’alternance avec pour objectif final, une promotion interne ou une reconversion.
9 personnes sur 10 envisagent une reconversion
La reconversion professionnelle ne fait plus peur. Au contraire, elle est encouragée. Il faut dire que la question s’inscrit dans l’ère du temps. En effet, depuis quelques mois, enquêtes, reportages et sondages se multiplient pour mieux comprendre ce phénomène qui pousse les salariés à vouloir changer de cap. Selon une étude du groupe AEF pour Nouvelle vie professionnelle réalisée en 2017, 9 personnes sur 10 auraient déjà envisagé une reconversion. Une tendance qui touche toutes les catégories socioprofessionnelles et tranches d’âge. En effet, la génération Y n’est pas épargnée. En quête de sens et à la recherche de métiers à fort impact social, 69% des moins de 30 ans auraient déjà envisagé une reconversion. Ces évolutions légales devraient donc réjouir bon nombre de salariés.
Mathilde SALLE DE CHOU