France Compétences vient de publier son rapport d’activité sur l’année 2024. Financement, certifications, métiers émergents : la régulation s’affine, sans pour autant freiner la dynamique de promotion de développement des compétences portée par l’institution.
En matière de formation professionnelle et d’apprentissage, le rôle de France compétences n’a cessé de s’affirmer depuis sa création en 2019. Son rapport d’activité 2024 vient juste d’être publié et met en lumière les ajustements opérés. Ceci dans le but de contenir les dépenses tout en maintenant un haut niveau de qualité et d’accessibilité à la formation professionnelle.
Les financements et l’apprentissage : équilibre sous contrainte
Avec près de 11 milliards d’euros au titre de la masse salariale collectés via l’Urssaf et la CCMSA, et une dotation de l’État en baisse par rapport aux exercices précédents, France Compétences s’est attachée à contenir l’évolution des dépenses tout en poursuivant ses engagements.
Dans un contexte de tension budgétaire, le financement de l’alternance reste par exemple une priorité : 9,4 milliards d’euros ont été consacrés aux contrats d’apprentissage en 2024 permettant à 856 000 jeunes d’intégrer le dispositif dans le secteur privé, en progression de 3,7 %. Et pour cause : l’apprentissage continue de s’imposer comme un levier majeur d’insertion professionnelle, justifiant la mobilisation des opérateurs de compétences (OPCO) et des branches professionnelles.
Ainsi, la question n’est plus vraiment de soutenir l’alternance et l’apprentissage, mais bien d’optimiser les coûts de ces dispositifs. En ce sens, la révision des niveaux de prise en charge (NPEC) a permis de dégager 140 millions d’euros d’économies en 2024. Concrètement, cela suppose de mieux cibler les publics, notamment en priorisant les niveaux de qualification les plus favorables à l’insertion. France compétences entend d’ailleurs poursuivre en 2025 une réflexion sur la méthodologie de détermination de ces NPEC, en concertation avec les branches.
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Certifications et métiers émergents : accompagner les transformations
Si la régulation financière structure le système, elle ne suffit pas à l’adapter au rythme du marché du travail. En 2024, France compétences a enregistré 2 129 dossiers de certifications, ramenant le délai moyen de traitement à 4,2 mois (contre 5,3 mois en 2023). Ce pilotage serré des répertoires, RNCP et RS, conditionne la pertinence des financements publics.
C’est là que la liste des métiers émergents ou en particulière évolution prend toute sa place : actualisée fin 2024, elle compte 16 métiers prioritaires, dont des profils liés à la décarbonation de l’industrie, aux biomédicaments ou encore à l’audiovisuel. En d’autres termes, France Compétences veille à aligner les certifications sur les besoins économiques, avec le soutien de son comité scientifique.
Pour 2025, la dynamique reste tournée vers la stabilisation et la clarification avec, par exemple :
- la poursuite de la refonte de la plateforme « compte CFA » ;
- la préparation de la nouvelle procédure générale de détermination des NPEC (entrée en vigueur prévue à 2026) ;
- l’élaboration de la nouvelle Convention d’objectifs et de performance (COP) 2025-2027.
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