A quelques semaines des prochaines élections présidentielles, Myrhline passe le programme des principaux candidats à la loupe pour identifier ce qui changerait pour les DRH en cas de victoire de l’un ou de l’autre. Après François Fillon et Emannuel MACRON, gros plan aujourd’hui sur ce que le socialiste Benoît Hamon ambitionne pour les entreprises côté temps de travail, salaire, égalité professionnelle …
Une réduction du temps de travail
Exit les 35 heures si le candidat socialiste est élu. En effet, il entend remplacer « la loi travail par une nouvelle loi, qui en concertation avec les partenaires sociaux, encouragerait la poursuite de la réduction collective du temps de travail sur la base du volontariat et par la négociation », argumente-t-il. Il souhaiterait, entre autres, la création « d’un droit inconditionnel au temps partiel accompagné d’une compensation salariale ». Les entreprises y seraient incitées par une carotte financière sans doute financée par une réaffectation du CICE.
Un statut de l’actif
Que l’on soit salarié ou travailleur indépendant, Benoît Hamon souhaiterait que tout le monde bénéficie d’un socle de protection du Code du travail et du régime de Sécurité sociale. Bref, un statut social unique de l’actif.
Un CICE sous condition
Pour le candidat socialiste pas question de continuer à verser le CICE sans contrepartie. Aussi, s’engage-t-il « à l’établissement de contreparties réelles et négociées, en termes d’emploi, de recherche, d’innovation, ou de réduction du temps de travail, au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi dans les entreprises de plus de 50 salariés ».
Une taxe « robot » créée
L’automatisation et la digitalisation des entreprises est enclenchée et va dans le sens de l’Histoire. Aussi pour répondre aux mutations du travail, Benoît Hamon, envisagerait une contribution sociale sur les robots. Ce que l’on résume à une taxe robot. Kezako ? Une contribution versée par les entreprises dont la robotisation rime avec diminution des effectifs. « Cette contribution alimentera le Fonds de transition du travail, dont la mission sera de créer autant d’emplois nouveaux que ceux qui disparaîtront, et de financer la formation des salariés à ces nouveaux métiers », précise-t-il. Les entreprises dont la robotisation s’accompagne d’une hausse des effectifs en seraient dispensées.
Une augmentation du SMIC
Pour permettre à ceux qui en vivent de vivre mieux, Benoît Hamon augmenterait le smic et les minima sociaux. Et encouragerait la négociation entre partenaires sociaux sur les salaires, l’encadrement des contrats précaires, la reconnaissance des qualifications et l’amélioration des conditions de travail. De longues séances de négociations à prévoir pour les DRH et leurs équipes.
La formation professionnelle révisée
Si Benoit Hamon est élu, chaque actif pourrait bénéficier d’un droit à un an de congé formation pour acquérir une diplôme ou une qualification. Après le DIF, le CPF, le CIF, voici peut-être le DCF !
Le burn out reconnu maladie professionnelle
Ce syndrome d’épuisement professionnel serait reconnu comme maladie professionnelle, et les entreprises invitées à engager des actions de prévention sur le sujet. Les entreprises responsables de ce syndrome seraient condamnées.
Un plan santé sport au boulot
Faites du sport ! C’est en substance l’un des messages du candidat socialiste à cette présidentielle. Pour encourager les Français à se bouger, il entend lancer un grand plan sport-santé. « Sur le modèle du crédit impôt recherche, je créerai un crédit d’innovation sociale dont les entreprises effectuant de la prévention pourront bénéficier », indique-t-il.
Les conseils d’administration plus paritaires
« Nous renforcerons la démocratie en entreprise », évoque-t-il dans son projet pour la France. Pour cela, les salariés représenteraient la moitié des membres votants des conseils d’administration des grandes entreprises et des entreprises de taille intermédiaire. Et le candidat socialiste d’ajouter « je conforterai la démocratie sociale et maintiendrai le paritarisme ».
L’égalité professionnelle sous surveillance
Comme Emmanuel Macron, Benoît Hamon entend se saisir du sujet des inégalités salariales entre les femmes et les hommes en renforçant les contrôles et les sanctions contre les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations sur le sujet. Lui aussi, publierait la liste des entreprises hors des clous. Il souhaiterait aussi « mobiliser les partenaires sociaux pour aboutir à des accords revalorisant les rémunérations des métiers majoritairement occupés par des femmes ». Plus largement, il entend mettre sur pied un « corps de contrôle anti-discriminations ». Ainsi la discrimination à l’adresse serait incluse comme critère d’évaluation des politiques publiques. « Pour lutter contre les plafonds de verre, des objectifs de recrutement de diplômés issus des quartiers seront assignés au service public de l’emploi », illustre-t-il.
Un congé paternité rallongé
Pour répondre à l’attente des jeunes parents et favoriser le partage des tâches parentales, il ferait passer le congé paternité à six semaines dont 11 jours obligatoires.
Sylvie Laidet