Après le passage forcé au télétravail pendant le confinement, certaines entreprises ont été si satisfaites des résultats obtenus qu’elles ont décidé de démocratiser le travail à distance pour de bon. D’une possibilité, le télétravail est en passe devenir une norme… mais ce n’est pas le cas dans toutes les entreprises.
Télétravail : de l’exception à la norme
Des chiffres encourageants pour l’avenir du télétravail : vers sa généralisation ?
Si le télétravail a été instauré avec plus ou moins de réussite dans l’ensemble des entreprises, les chiffres témoignent d’un certain engouement aussi bien côté RH que côté salariés. Le croisement d’une étude Malakoff-Humanis et d’une étude Anact-Aract a ainsi démontré qu’entre 84 et 88 % des salariés ayant dû se plier au télétravail souhaitaient poursuivre ce mode de travail au maximum par la suite.
87 % des collaborateurs affirmaient ainsi “disposer d’un équipement numérique suffisant” pour mener à bien leurs missions en remote et 78 % des répondants ont apprécié d’avoir ‘la possibilité d’adapter leurs horaires pour répondre à des contraintes personnelles”.
Les planètes semblent donc alignées pour continuer à démocratiser le télétravail, le faisant passer de quelques jours de temps en temps à la moitié du temps de travail.
Les risques d’un échec du télétravail
Parmi les entreprises qui ne risquent pas d’adopter de sitôt le télétravail comme une norme, il y a bien sûr toutes celles qui l’ont subi pendant la crise. Les organisations mal préparées, en retard sur leur transformation digitale ou dont la culture était trop axée sur le présentéisme ont souvent rencontré des difficultés de mise en place et de suivi.
Les collaborateurs de ces mêmes entreprises ont par ailleurs généralement mal vécu l’expérience, qui a même pu se révéler traumatisante dans certains cas… surtout chez les jeunes.
Pourtant, un grand nombre d’entreprises décident de démocratiser le télétravail, notamment sur la base du volontariat. Quelles sont-elles ?
Dans quelles entreprises généralise-t-on le télétravail après la crise ?
Du télétravail occasionnel au télétravail généralisé, il n’y a parfois qu’un pas… que certaines entreprises ont déjà franchi.
Le groupe français PSA fait partie des grands noms de l’économie qui mettent peu à peu l’ensemble de leurs collaborateurs au télétravail permanent (ou au moins majoritaire). Ici, ce ne sont pas moins de 80 000 employés hors production qui vont pouvoir en bénéficier.
The Family, la société parisienne qui investit chaque année dans des centaines de start-ups, a également quitté ses bureaux pour miser sur le 100 % remote.
Justement, parmi les start-ups françaises, un certain nombre ont décidé de démocratiser le télétravail, comme Pricemoov par exemple.
Outre-Atlantique, les géants des GAFAM s’y mettent aussi et n’y vont pas avec le dos de la cuillère : Google et Facebook ont notamment annoncé instaurer le télétravail généralisé jusqu’à 2021.
Les exemples sont encore nombreux… mais tous ne sont pas aussi parlants que celui de la Maif.
La Maif, un cas d’école dans la démocratisation du télétravail
La Maif est l’un des groupes pionniers dans l’adoption du télétravail généralisé post-crise du Covid-19, comme il l’a affirmé dans un communiqué.
Fort du succès du télétravail pendant la crise et des leçons apprises, la Maif va donc franchir le pas. L’immense majorité des 7 500 collaborateurs de l’entreprise vont ainsi pouvoir user du télétravail jusqu’à 3 jours par semaine à partir de la rentrée 2020.
Si la demande est importante chez les collaborateurs, elle n’est cependant pas universelle. Chacun peut donc adapter son mode de travail pour plus de liberté et de flexibilité.
Pour les salariés, le télétravail passe donc de la contrainte relativement bien vécue au volontariat.
Quelles seront les conséquences du télétravail globalisé sur l’économie et les entreprises en général ? Comment est-ce que cela participe déjà à leur transformation ? Tout reste à découvrir. Une tendance à suivre de très près, donc.
Brice SCHWARTZ