Cooptation, réseaux sociaux, annonces sur sites spécialisés (…), comment les recruteurs mènent-ils leur recherche de nouveaux collaborateurs ? Quelles sont, à leurs yeux, les caractéristiques inhérentes à un profil à même de les séduire ? Zoom sur la grande enquête sur le recrutement en 2015, réalisée par RegionJob.com.
En 2015, pour trouver le candidat idéal, les recruteurs utilisent en priorité les jobboards, soit les sites internet spécialisés dans l’emploi, pour 87 % d’entre eux. Une suprématie en totale harmonie avec les candidats, qui sont 90 % à utiliser ce mode de recrutement. Parallèlement les services publics de l’emploi à l’instar de Pôle Emploi et de l’Apec redorent leurs blasons auprès des recruteurs. En effet, alors qu’ils n’étaient plébiscités, qu’à 58 % par ces derniers en 2013, ils sont aujourd’hui 77% à les solliciter pour dénicher la perle rare. Une hausse sans doute en lien avec la réduction des budgets recrutement qui incitent les entreprises à se tourner vers des solutions gratuites. Une conjoncture qui influe également sur le recours aux cabinets de recrutement dont l’utilisation est passée de 47 % à 32 % de 2010, à aujourd’hui. De son côté la presse écrite, comme vecteur d’annonces d’emplois semble vivre ses dernières heures. Pour preuve, entre 2010 et 2014, la part des recruteurs, utilisant ce canal a été divisée par deux, passant de 24% à 12 %. Par ailleurs les réseaux sociaux et les sites carrières des entreprises sont utilisés par la moitié des entreprises. En outre, plus d’un tiers des entreprises proposent un système de primes à leurs collaborateurs qui cooptent des profils intéressants.
53 % des entreprises utilisent les réseaux sociaux dans le cadre de leurs recrutements
A ce jour près de deux tiers des entreprises disposent d’un espace RH ou carrière sur le site de leur entité. Si elles y diffusent en priorité leurs postes à pourvoir, auxquels les candidats peuvent postuler directement en ligne, ces vitrines ont aussi vocation à présenter leur société, leurs valeurs ou leurs métiers. Par ailleurs, les réseaux sociaux utilisés par 53 % des entreprises et longtemps considérés comme LA nouvelle source de recrutement, ont permis à seulement à 29 % d’entre elles d’embaucher un candidat. En complément de ces outils, 7 % des entreprises – essentiellement des grands groupes et des entreprises du CAC40 – utilisent également des techniques innovantes, à l’instar d’applications mobiles dédiées au recrutement. Des applis qui pour la moitié de ces entités les amènent à pouvoir un peu moins de 10% du volume total de leur recrutement. Si les supports à même d’accompagner les entreprises dans leurs embauches sont donc variés et exhaustifs, il n’en demeure pas moins que 82 % d’entre elles éprouvent des difficultés à recruter certains profils. En tête de fil : les commerciaux, les ingénieurs et les informaticiens.
Pour 63 % des recruteurs de multiples expériences courtes sont un élément négatif
Quand on demande aux recruteurs les éléments les plus négatifs dans une candidature ou sur un curriculum vitae, ils citent d’abord de multitudes expériences courtes (63 %), des périodes non renseignées dans le CV (51 %) et des changements de cœur de métiers récurrents (47 %). Mais un CV trop long peut aussi jouer en défaveur d’un candidat (39 %). En revanche, avoir fait carrière dans une seule entreprise est rarement cité comme un élément négatif. En ce qui concerne les éléments les plus attractifs d’une candidature, les recruteurs sont surtout attentifs aux expériences professionnelles (71%) mais aussi extra-professionnelles (29%). De son côté la lettre de motivation est jugée très importante pour seulement 16 % des recruteurs et moyennement importante pour 56 % d’entre eux. A noter que plus de la moitié des employeurs sont souvent amenés à contacter les anciennes entreprises où les candidats ont travaillé par le passé pour prendre des renseignements sur leur profil. Enfin concernant les éléments de personnalité les plus importants pour les recruteurs la motivation (87 %), le dynamisme (73 %) et une bonne présentation (42%) apparaissent comme déterminants.
Gérald Dudouet