Selon les résultats de l’enquête conduite par le cabinet Bearing Point en partenariat avec l’IFOP et rendu public en avril dernier, 93 % des DRH interrogés se déclarent à l’origine des démarches de professionnalisation. Reste à identifier les leviers dont dispose le DRH et le rôle que ce dernier doit occuper afin de garantir une digne évolution aux métiers de l’entreprise. Le DRH, peut-il se cantonner à un rôle d’animateur ou au contraire doit-il initier les démarches de professionnalisation ? Eclairage
« Parce que les entreprises évoluent dans un environnement mouvant, il devient impératif d’inscrire la logique métier dans la durée. Car c’est par cette pérennité des métiers que passera la capacité à innover des organisations », réaffirme le Colonel Francis Pollet, conseiller RH du cabinet militaire et Adjoint air du ministre de la Défense. Mais, comment le DRH doit-il se positionner dans les démarches de professionnalisation ? Est-il leader où à l’inverse n’intervient-il qu’en tant que fonction support ? « Bien que le DRH soit reconnu pour sa contribution à la sécurisation des talents, son rôle dans la mise en place des démarches de professionnalisation reste protéiforme », affirment les experts du cabinet Bearing Point. Ce que cela signifie ? Le rôle du DRH est clairement flou et dépend de plusieurs facteurs, selon qu’il se situe à l’origine de la démarche ou selon les aspects qu’il sera amené à déployer. Parfois cantonner à une fonction d’encadrement, il peut également s’imposer comme un véritable support aux métiers et accompagner les démarches engagées directement sur le terrain.
Cette recherche d’équilibre entre la fonction RH et les métiers est loin d’être aboutie comme le confirme les experts : « le rôle de la fonction RH est encore étonnamment fort dans le domaine de l’animation des filières. En effet, 66 % des DRH affirment être à l’origine de la création et de l’animation de filières métiers ».
DRH garant du cadre méthodologique ?
Les responsables métier ont une mission claire : assurer la montée en compétences de l’ensemble des collaborateurs sur leurs métiers. Leur rôle consiste à avoir une vision prospective du métier autrement dit, à cerner les futurs besoins en compétences, animer le métier dans un environnement plus ou moins internationalisé, remonter les bests practices sans oublier la nécessité de mettre en place des indicateurs de performances.
Le DRH, quant à lui, doit s’imposer comme le garant de la méthodologie appliquée par les responsables métiers, car son rôle consiste avant tout à mettre en place des pratiques à fortes composantes RH parmi lesquelles : la gestion de la mobilité, des compétences, la formation ou la gestion de carrière. Le Colonel Francis Pollet confirme sans détour l’importance du rôle du RH en tant que catalyseur et garant de la professionnalisation. « La professionnalisation ne doit pas devenir un tunnel. C’est pourquoi le rôle du DRH est fondamental. Car c’est à lui de définir l’angle à donner aux parcours professionnel des collaborateurs via des outils comme l’Intranet ou encore les réseaux sociaux. Le DRH porte la responsabilité de susciter des vocations mais aussi de permettre aux salariés de se projeter dans le métier le plus adapté à ses compétences. Et malgré ce que l’on semble croire, cela ne coule pas toujours de source »,
Emilie Vidaud