La manipulation est un jeu dans lequel seul le manipulateur maîtrise les règles, tant que la victime ne décide pas du hors-jeu.
Encore faut-il, pour s’en sortir, identifier le manipulateur et se reconnaître en tant que victime.
Au premier abord, le manipulateur est charmant, avenant, attentionné, séduisant. Il porte bien le costume du « collaborateur en or ».
Mais attention, le manipulateur maîtrise parfaitement le jeu de rôle.
Le vocabulaire du manipulateur : décryptage en 8 phrases !
Pour mieux comprendre le mécanisme à l’œuvre, voici les dessous de son mode opératoire :
Il s’intéresse à vous : « Vous savez que vous pouvez tout me dire… »
Le manipulateur entre d’abord en phase redoutable de séduction.
Une période durant laquelle il vous harponne, et scanne toutes les informations utiles à sa stratégie.
Il gagne votre confiance, et vous invite naturellement à vous dévoiler.
Il n’hésite pas à vous complimenter.
Vous pouvez même vous sentir assez flatté pour penser que vous êtes son collègue favori, ou étiqueté « digne de confiance ».
Son but ? Faire de vos points faibles, tels que le manque de confiance ou d’estime personnelle un puissant levier de manipulation.
Il souffle le chaud et le froid : « Je suis ravi de votre travail. Vous êtes parfait. C’est dommage que vous n’ayez pas pensé à corriger tout ça ! »
Cette phrase implique en première intention un compliment, qui a pour but de vous valoriser.
Mais la seconde partie de la phrase vous oblige à douter de la qualité de votre travail.
Ces propos contradictoires insinuent que vous n’êtes pas à la hauteur.
Après chaque flatterie, les critiques deviennent de plus en plus dures avec un effet dévastateur exponentiel pour vous.
Vous pouvez être déstabilisé au point que vous ne saurez plus ce que vous valez.
Au final vous passerez en revue ce que vous pensez devoir vous reprocher.
Il menace, mais tout en en subtilité : « Vous n’avez pas le droit de me décevoir »
Le manipulateur utilise souvent des phrases non terminées qui laissent planer un doute, ou une menace potentielle.
Ce type de phrase suppose que vous êtes tenu à produire du résultat, avec une menace implicite qui n’est pas exprimée.
Vous intégrez inconsciemment la suite de ses propos : « Ne me décevez pas, sinon… » .
Résultat : vous vous mettez en condition pour relever le défi, sans savoir quelles sont exactement les attentes… et les fameuses règles du jeu !
Il ment, sans en avoir l’air : « Je n’ai jamais dit ça, c’est dans votre tête. Vous avez dû l’inventer ! »
Le manipulateur est un menteur invétéré.
Il excelle dans l’art de retourner la situation pour vous faire douter de ce que vous avez entendu.
Vous finirez par douter de ce que vous êtes !
Il peut aller jusqu’à vous humilier publiquement et vous traiter de fou, puis vous féliciter de nouveau. Une arme redoutable pour vous fragiliser et vous décrédibiliser professionnellement.
Il culpabilise : « Vous vous rendez compte de tout ce que j’ai fait pour vous ? Vous me devez au moins ça »
Cette technique vous amène à un haut degré de culpabilisation pour s’assurer que vous redoublerez d’efforts pour le remercier.
Le manipulateur endosse à ce moment précis le rôle de la victime et vous met en position de devoir le sauver.
Il s’appuie sur votre capacité à vous émouvoir, ce qu’il n’a pas.
Il pratique l’autosatisfaction sur votre dos : « Je suis heureux que vous partagiez mes conclusions »
Si vous avez passé des heures sur un dossier, les honneurs lui reviennent toujours.
Le manipulateur s’approprie sans honte le fruit de tous vos efforts.
Toutes les erreurs seront en revanche de votre responsabilité.
Il entretient la confusion, et divise : « on verra », « on m’a dit que », « vous savez ce que j’en pense… »
Le manipulateur est un véritable professionnel du malentendu.
Il donne des ordres évasifs, des repères flous, des injonctions paradoxales, et cultive l’ambiguïté.
Lorsque vous posez une question claire, il répond avec conviction de façon floue, ou change radicalement de sujet.
Il communique souvent par le biais de personnes interposées et divise savamment les équipes.
C’est donc un as de l’esquive.
Ainsi, il ne se dévoile pas, ne s’engage jamais concrètement.
Le terrain est parfaitement préparé pour lui permettre de vous formuler un tas de reproches.
Il vampirise, minimise vos besoins : «Mais… vous partez déjà ? »
Le manipulateur sait pertinemment que vous ne pouvez pas lui refuser de reporter votre départ grâce à votre immense conscience professionnelle.
Vous pensez que vous lui êtes indispensable, et culpabilisez d’oser lui faire défaut.
Il vous en demande toujours plus, et vous acceptez.
Pourtant, il y a comme un malaise, n’est-ce pas ?
Votre intuition a depuis longtemps tiré la sonnette d’alarme.
Mais vous êtes bel et bien entré dans le jeu. Le but est d’apprendre à en sortir !
Pour en savoir plus sur les facons d’améliorer les conditions de travail en entreprise, découvrez les bonnes pratiques QVCT à adopter.
Ombeline CADIERGUE