Si l’avenir des entreprises est entre les mains des Millenials, autrement dit, les natifs de la Génération Y, on observe chez eux le pouvoir, les compétences et l’envie d’aller au-delà de leurs capacités, vers des directions parfois inattendues. Ainsi, les entreprises qui comprennent les opportunités offertes par cette génération sont celles qui adoptent un modèle d’intrapreneuriat tirant profit des nombreux atouts de cette génération. En leur donnant les moyens d’arriver à leurs fins, en développant la créativité des salariés, elles se montrent capables de changer le monde.
La frilosité de la Génération Peter Pan
Dans le monde moderne, les personnes issues de la Génération Y sont prêtes à aller de l’avant, mais elles sont bien souvent freinées par les réalités économiques. Très hésitants quant à créer leur propre entreprise, les Millenials sont également appelés « Génération Peter Pan » en raison de leur réticence à passer les différentes étapes d’une vie liée à l’âge : acheter une voiture, devenir propriétaire d’une maison ou d’un appartement, mariage, enfants… laissant les économistes pantois quant aux raisons qui les retiennent en arrière. Ils ont pourtant l’énergie, l’ambition et le savoir-faire pour réussir. A l’aise avec l’idée de globalisation et les technologies modernes, les Millenials pourraient changer le monde. Mais ils se retiennent.
Arrivés sur le marché de l’emploi, ils réalisent que leurs possibilités d’avancement sont relativement restreintes, incitant beaucoup à opter pour un travail à temps partiel ou des tâches effectuées « à côté » – écrire, concevoir des objets artistiques, conduire des véhicules Uber – ou à poursuivre leurs études de manière à être plus compétitifs sur le marché du travail ou à gagner du temps avant de se lancer.
Le résultat est le suivant : les Millenials sont réticents à démarrer leur propre entreprise, même si la plupart souhaitent le faire et en ont les capacités. Et lorsqu’ils se lancent, ils minimisent les risques plutôt que de voir les choses en grand. Un comportement tout à fait compréhensible étant donné la conjoncture actuelle.
L’intrapreneuriat : tremplin d’opportunités pour la Génération Y
L’intérêt de l’intrapreneuriat est qu’il permet au salarié d’exercer ses compétences de leader et d’affirmer sa créativité sans risquer de s’endetter outre mesure, à titre personnel. Une opportunité qui permet de donner vie à ses projets tout en conservant un métier stable et en démontrant à l’employeur son engagement et son potentiel en qualité de leader.
Bien entendu, concilier son travail avec un projet d’entreprise n’est pas une tâche facile. Il convient au salarié dont le projet est validé de gérer lui-même son planning sans que ses fonctions au quotidien ne soient impactées.
Au-delà des compétences liées au projet proposé, les intrapreneurs développent certains aspects en fonction de leurs besoins, en se formant et en s’entourant d’une équipe performante lorsque cela est nécessaire. Certains privilégient des formations courtes, de manière à être opérationnels le plus rapidement possible. Des formations qui mettent l’accent sur les compétences mais également, et surtout, l’organisation afin de permettre aux intrapreneurs de concilier leur job actuel avec leur projet.
Créativité des salariés : les opportunités pour les entreprises
Expérience de plus en plus plébiscitée dans les entreprises, l’intrapreneuriat séduit car il représente un levier de croissance, permettant aux employeurs d’optimiser l’utilisation de leurs ressources humaines en innovant, en développant de nouvelles technologies, de nouveaux produits ou services ou en les améliorant.
La réalité fait qu’à l’heure actuelle, 63% des entreprises n’ont aucun programme d’intrapreneuriat, selon les chiffres présentés par Deloitte dans son étude réalisée en partenariat avec Viadéo et Cadre Emploi. Parmi les barrières à l’intrapreneuriat : la rigidité du management, la peur d’échouer, la gestion du temps et les risques financiers. Car même lorsqu’il prend naissance au sein d’une grosse structure, un projet fait toujours face à des risques d’échec. C’est pourquoi un programme d’intrapreneuriat nécessite certains éléments essentiels comme le fait d’être intégré dans la stratégie RH, un allègement des procédures offrant plus d’autonomie aux intrapreneurs ainsi que la mise à disposition des moyens humains et matériels pour mener le projet à bien.
Marilyn GUILLAUME