Les Key notes ont été vulgarisées par Steve Jobs, et se développe de plus en plus. Communiquer par point clé devient un phénomène, faut-il s’en inquiéter ? Déjà, il existait une association de lutte contre PowerPoint ; pour ces mêmes raisons, faut-il militer pour un mouvement de libération des key notes ? Dit encore différemment, les Key notes rendent-ils idiot ?
De quoi s’agit-il ? Les Key notes sont des outils de communication qui consistent à aller à l’essentiel, ce qu’avant on appelait les relevés d’actions, parler de ce que l’on fait plutôt que d’enrober une décision dans une littérature, qui au final, nous fait oublier les motivations de l’action, quand ce n’est pas l’action elle-même. Le monde va plus vite, la communication aussi. Mais à trop simplifier la communication ne risque-t-on pas de la bêtifier en l’apurant de son contenu propre. L’association de lutte contre Powerpoint, le livre Franck Frommer, la pensée PowerPoint, ou le livre de Nicolas Beretti, Stop au PowerPoint avait déjà soulevé la problématique.
Les formateurs le savent un bon PowerPoint est un PowerPoint bref, sous forme de slogan, une façon de capter l’attention sur l’essentiel du message. Mais tout ne peut être réduit à quelque chose de simple… j’irai même plus loin dans la réalité complexe, la simplification est de plus en plus difficile… mais c’est là tout le talent de ceux qui savent communiquer.
Et c’est vrai que l’impact compte plus que le contenu, un bon pitch est plus efficace qu’un long discours. La vraie question est de savoir si l’on veut parler ou être entendu. Avoir des choses à dire est le lot de chacun, savoir le dire nécessite des communicants comme les formateurs. Apprendre à trouver les mots pour le dire, apprendre la finesse des mots d’un voltaire, d’un Oscar Wilde qui soignait autant le media que le message.
Il s’agit d’une agilité intellectuelle qui vaut bien celle des personnes longues, n’arrivant pas se dire où faisant l’hypothèse que le monde va prendre un temps immémorial pour l’écouter. Alors, tous pour les Key notes ?
Il ne faut pas oublié que les Key notes étaient aussi une mise en spectacle des points clés. Steve Jobs arpentait la scène pour distiller ces informations sur une mécanique qui utilise tout aussi bien le teasing, que l’effet de surprise, l’affect… et tant d’autres outils de la traditionnel boite à outils de la rhétorique.
Car il s’agit de cela, nous sommes rentrés dans une économie de l’affect, certains disent économie libidinale, d’autres parlent de l’économie de l’attention, être capable de capter l’attention devient un atout majeur pour donner de la valeur à son action. La formation devient spectaculaire, un message pourquoi pas, un média assurément mais l’avenir appartiendra à ceux qui proposent une nouvelle écriture qui associe le message et le media, le fonds et la forme.
Les Key notes sont l’arbre qui cache la forêt, on peut critiquer, voir s’opposer mais à nier la forêt on risque de se perdre. La formation doit être militante des Key notes, non pas tant comme un outil magique mais comme une nouvelle mise en perspective de leur métier pour toujours être demain, la carte du territoire de la trans-formation.
Stéphane DIEBOLD