Plus de 40 Intervenants de grands groupes (directeur de la formation groupe, directeur du développement des compétences et d’université d’entreprise) et 250 Décideurs Formation/Développement des Compétences/Corporate Universities issus d’entreprises grands comptes ont participé à la 1ère édition du Congrès Learning, Talent & Development. Ce nouveau rendez-vous a été l’occasion de réfléchir ensemble et d’envisager les défis liés à la fonction formation.
My RH Line s’est intéressé particulièrement à l’impact des nouvelles technologies et des nouveaux usages sur les comportements et façons d’apprendre.
Les nouvelles technologies : révolution pour la formation
Le web a considérablement transformé la façon d’apprendre, de lire, de communiquer avec les autres. Les grandes théories pédagogiques ont subi une très grande évolution depuis le milieu du siècle dernier. Du constructivisme (j’apprends par moi-même), en passant par le socio-constructivisme (j’apprends avec les autres pour renforcer mes connaissances), nous arrivons depuis quelques années à la culture Web qui permet d’apprendre autrement, de penser autrement. On pourrait nommer cette dernière étape : collectivisme.
Le fait de se placer dans cette perspective demande des nouvelles compétences de recherche d’information, de savoir synthétiser, communiquer, de savoir publier, collaborer. La collaboration semble représenter l’avenir de la formation, du développement des compétences individuelles et collectives.
Toutes les informations sont aujourd’hui accessibles à tous sur la toile, mais tout cela n’est pas très structuré.
L’association de deux tendances (développement de e-portfolio et explosion des réseaux sociaux) tend à montrer, selon François Duport, Expert en Déploiement de Réseaux sociaux, « que l’on est dans des logiques d’individualisme collectif, un individualisme franco-français », alors que les Allemands ont passé le pas du collaboratif. L’Allemagne est en effet, le premier pays à utiliser des wiki. Ce n’est pas un individualisme pour soi, mais aussi être en contact avec d’autres et souvent cela amène dans des conditions particulières à produire quelque chose.
Alors, comment développer les créativités un peu partout et dans tous les secteurs d’activités?
L’apport du collaboratif en matière de formation
Dans le monde de l’entreprise, les communautés de pratiques ou les communautés d’apprentissage sont le moyen qui permet d’avancer pour développer sa compétence personnelle et s’organiser. Alstom en possède une cinquantaine en interne permettant de réunir les personnes autour d’un savoir faire afin de l’améliorer et développer un nouveau produit ou améliorer la production de telle ou telle chose.
Pour pouvoir se construire en communauté, un certain nombre de pré requis doivent être respectés :
– Etablir la confiance entre les différents individus. Ils doivent trouver un sujet qui ne met pas à mal l’effet de concurrence pour co-élaborer des choses efficacement.
– Développer des usages Ce qu’on présente les blogs, les wiki, les réseaux ce n’est pas en une demi journée de travail en commun qu’on se l’approprie.
– Jardiner les communs à l’aide de Wiki par exemple.
– Tisser les liens. On se rend compte par la pratique qu’on a de plus en plus de liens. Nos contacts sur les réseaux sont connectés à d’autres personnes de mon réseau et en dehors. Elles ont les mêmes centres d’intérêts que moi et je peux donc avoir de la confiance ou croiser de l’information de manière à savoir si elle est pertinente ou on. C’est une de mes sources d’apprentissage.
Pour pouvoir se construire en communauté, un certain nombre de pré requis doivent être respectés :
– Etablir la confiance entre les différents individus. Ils doivent trouver un sujet qui ne met pas à mal l’effet de concurrence pour co-élaborer des choses efficacement.
– Développer des usages Ce qu’on présente les blogs, les wiki, les réseaux ce n’est pas en une demi journée de travail en commun qu’on se l’approprie.
– Jardiner les communs à l’aide de Wiki par exemple.
– Tisser les liens. On se rend compte par la pratique qu’on a de plus en plus de liens. Nos contacts sur les réseaux sont connectés à d’autres personnes de mon réseau et en dehors. Elles ont les mêmes centres d’intérêts que moi et je peux donc avoir de la confiance ou croiser de l’information de manière à savoir si elle est pertinente ou on. C’est une de mes sources d’apprentissage.
Exemples concrets de réseaux sociaux liés à l’apprentissage : les « Clionautes » (réseaux de professeurs d’histoire géographie qui échangent pour diversifier les entrées pédagogiques) ou encore « Apprendre 2.0 » (qui réunit 350 pers qui s’intéressent à la pédagogie et aux nouvelles technologies.)
Avec cette nouvelle approche de la formation, le formateur ne sera plus seulement transmetteur d’information mais également et principalement animateur d’un réseau d’apprentissage.
De nouvelles pratiques
"Nous sommes en permanence en quête de nouvelles pratiques, c’est comme cela que l’on expérimente depuis un certain temps de nouveaux formats" explique Luc Legay, Expert et conférencier (Les Explorateurs du Web)
Le BarCamp
Le BarCamp est né en août 2005 en réponse au Foo Camp, une "non-conférence" annuelle hébergée par un célèbre éditeur d’ouvrages sur les logiciels libres, où un certain nombre de développeurs se retrouvaient, pour développer le plus vite possible un service ou une application.
Un BarCamp est une rencontre ouverte qui prend la forme d’ateliers-événements participatifs où le contenu est fourni par les participants qui doivent tous, à un titre ou à un autre, apporter quelque chose au Barcamp.
Les bar camp portent la plupart du temps sur des projets internet mais il y a eu beaucoup de déclinaisons.
Le programme est crée sur place par les participants qui se mettent devant une matrice, et décident ensemble.
Les trois principes clés du BarCamp sont très simples :
Le programme est crée sur place par les participants qui se mettent devant une matrice, et décident ensemble.
Les trois principes clés du BarCamp sont très simples :
– pas de spectateur, tous participants
– pas de présentation commerciale
– on traite d’autant de sujets que possible en fonction du temps et des espaces disponibles.
Depuis que le concept existe, une soixantaine de BarCamp se sont déroulés en France. L’ambiance est très décontractée, c’est un moment partagé. On sait que l’on va co-construire, participer, faire du réseau. On apprend à travailler ensemble sur des moments assez courts. Plus on a un moment court plus on apprend à travailler vite.
Il existe des déclinaisons spécialisées. Le dernier bar camp qui s’est déroulé à Paris était un community camp. Le sujet principal était orienté sur l’animation des communautés en ligne. On sent que quelque chose est en train de se passer. Community manager est d’ailleurs la profession de l’année 2010, celle dans laquelle on a le plus recruté.
« Le BarCamp est une construction par le partage. On apprend à construire avec des mots clés, on essaie de mettre en place des méthodes agiles qui permettent de développer beaucoup plus rapidement sans créer de cahier des charges. On va « faire » et voir si ça « sert », comme dans la conception américaine. Même si ça ne marche pas on aura appris quelque chose. Cette façon un peu empirique de faire les choses est très intéressante, ne serait-ce que dans la démarche. » Luc Legay
L’explor camp
L’ExplorCamp, déclinaison du BarCamp est plus adapté aux entreprises. En effet, ce concept les déstabilise moins, notamment car il y a un programme pré-défini.
La dynamique est un peu la même que dans les BarCamp. Les participants sont installés autour de petites tables et en changent toutes les 20 minutes.
La dynamique est un peu la même que dans les BarCamp. Les participants sont installés autour de petites tables et en changent toutes les 20 minutes.
Susciter l’envie auprès des participants d’utiliser plus efficacement le web, et de devenir à son tour un passeur, un essaimeur des nouveaux usages, des nouveaux outils qui permettent de collaborer, d’échanger, d’apprendre plus vite…
Il y a un côté ludique. Cela est très important. En sortant du côté institutionnel, cela peut redonner l’envie d’apprendre ou en tout cas faciliter l’apprentissage. Il est difficile de motiver quelqu’un qui n’a pas vraiment d’attente.
Il s’agit principalement de sensibilisation, de découverte. On passe de table en table pour faire un parcours.
Les Fab lab
La notion de Fab lab (contraction de fabrication et laboratory)est une initiative intéressante mais encore très limitée, développée par le MIT qui finance les utilisateurs. L’utilisateur du Fab lab va faire partie de la capitalisation de l’utilisation de la machine. C’est lui qui va former les autres à l’utiliser.
Le Fab lab est une machine à fabriquer des machines pour permettre aux populations rurales isolées de ne plus dépendre des villes.
Les utilisateurs ont les connaissances mais ont juste un manque de moyen. C’est une nouvelle démarche de réplication des savoirs, d’expérimentation.
L’éclosion de nouvelles méthodes prouvent que l’on est sans cesse en quête de nouveaux espaces d’échanges. Nous sommes en permanence dans le besoin de ré-apprendre. Ces espaces d’échanges permettent de trouver des choses intéressantes pour chacun en se connectant à tous les acteurs qui nous entourent et s’intéressent au même sujet.
Anne-Sophie Duguay