Suite à la journée « J’aime ma boîte », QAPA a interrogé plus de 4,5 millions de personnes pour connaître leurs sentiments envers leur entreprise.
Créée en 2003, l’opération « J’aime ma boîte » est une fête des entreprises célébrée par plusieurs milliers de sociétés chaque année. Elle permet de fédérer salariés et dirigeants autour de ce qu’ils partagent ensemble, de faire sauter les barrières hiérarchiques et de partager un moment de cohésion et de convivialité, participant à améliorer la QVCT !
Suite à cette journée qui s’est déroulée cette année le 15 octobre, QAPA, plateforme de recrutement par intérim, a mené une enquête auprès des français pour savoir s’ils aiment réellement leur boîte. Le résultat n’est malheureusement pas à la hauteur du slogan.
Quels sont les résultats de l’enquête sur les rapports des Français avec leur entreprise ?
Sur l’ensemble des personnes interrogées, 58% déclarent qu’ils n’aiment pas particulièrement l’entreprise dans laquelle ils travaillent, pas plus d’ailleurs que l’entreprise qu’ils occupaient auparavant (57%).
En revanche, si l’entreprise dans laquelle travaillent les Français n’est pas particulièrement appréciée, il en est autrement des personnes qui y travaillent puisque 61% des sondés avouent aimer plus leurs collègues que l’entreprise et 10% n’ont pas de préférence.
Enfin, beaucoup de Français n’ont pas les mêmes sentiments pour leurs supérieurs hiérarchiques que pour leurs collègues puisque 16% des Français disent aimer plus leur patron que leur entreprise, alors que 45% « non » et 39 % de façon identique.
Quelles conclusions tirer des chiffres du sondage ?
Si l’on met cette enquête en parallèle avec celle menée par Sharp auprès de 6000 professionnels, on peut tenter de comprendre pourquoi les Français n’aiment pas spécialement leurs entreprises.
Tout d’abord, les entreprises sont peu nombreuses à faire de véritables efforts sur les conditions d’accueil et de travail des salariés, rendant ainsi l’environnement de travail « peu inspirant ». Parmi les termes employés dans l’enquête de Sharp ressortaient des adjectifs comme« sombre », « oppressant » ou « toxique ». Toutefois, 38% des personnes interrogées à l’époque trouvaient leur cadre de travail « calme », et seulement 10% le trouvaient « ennuyeux ».
De plus, un quart des Français parlait de méthodes et d’outils de travail dépassés comme sources de frustration. Des remarques qui ont pris tout leur sens au moment du confinement, lorsque les entreprises ont pris conscience que leur process internes étaient obsolètes, ne permettaient pas à leurs salariés de travailler à distance et qu’ils devaient revoir leurs schémas habituels.
Le rapport à la hiérarchie est aussi un des facteurs qui explique que les Français n’éprouvent pas de sentiments positifs à l’égard de leurs supérieurs. Le management avant la crise sanitaire était avant tout basé sur la pression, la défiance ou la surveillance, autant de critères qui ne favorisent pas un climat de travail et des rapports sains. Surtout, ce type de management n’est pas adapté aux conditions actuelles. Les managers, pour regagner la confiance de leurs salariés et continuer de faire progresser leur équipe et leur entreprise lors des prochains mois, doivent adopter une posture d’accompagnant, donner les bons outils et s’adapter aux nouvelles tendances numériques.
Des demandes exprimées depuis de nombreuses années puisque que les Français déclaraient lors de l’enquête Sharp qu’ils seraient bien plus motivés pour travailler si leur entreprise mettait à leur disposition des technologies plus récentes. Il est bon de préciser que cette étude date de 2017 et que les collaborateurs d’une entreprise demandaient déjà plus de souplesse dans l’organisation du travail, notamment un environnement de travail inspirant et collaboratif. La crise sanitaire aura au final permis de mettre en lumière que ces attentes sont réelles, probablement salutaires pour les entreprises et possibles à mettre en place.
Clément Kolodziejczak