Le 14 janvier 2010, les principaux acteurs du recrutement en France se sont réunis pour signer officiellement la Charte réseaux sociaux, Internet, vie privée et recrutement, en présence du sénateur Yves Détraigne, à l’origine d’une proposition de loi sur la protection des données numériques personnelles
Ils vont tous dans le même sens. Les DRH, les cabinets de recrutement, les sites emplois,… Le jeudi 14 janvier 2010, le Medef, l’ANDRH (Association Nationale des DRH)., l’APEC, le CJD (Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise), Prisme (Professionnels de l’intérim, services et métiers de l’emploi), Syntec Recrutement, Viadeo et les associations Ethique & Recrutement et l’IMS, ont signé la Charte réseaux sociaux, Internet, vie privée et recrutement. Les sites d’annonces Adenclassifieds et Monster étaient présents et se seraient engagés à la signer très prochainement. Les grands absents et pas les moindre : LinkedIn et Facebook ! Ne sont-ils pas encore prêts à mettre en place plus de pédagogie sur l’utilisation de leurs outils ? Quoi qu’il en soit, le premier pas de l’encadrement du recrutement via les réseaux sociaux est franchi.
Lancée le 12 novembre dernier par l’Association A Compétence égale, qui fédère 40 cabinets de recrutement français en lutte contre toute forme de discrimination à l’embauche, la Charte vient à point nommé avec la volonté actuelle du gouvernement de légiférer sur le droit à l’oubli numérique, évoqué lors d’un atelierorganisé par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État à la prospective et au développement de l’économie numérique et actuellement en débat au Parlement.
Préconisations
La Charte vise à assurer le bon usage des réseaux sociaux en matière de recrutement et à éviter les dérapages possibles pouvant être engendrés par un trop plein d’informations personnelles qui y sont publiées. En effet, les recruteurs n’ont pas de mal à trouver sur la Toile les données concernant l’âge, la situation familiale, l’appartenance religieuse, ou encore les activités extra-professionnelles. Or, tous ces éléments ne devraient pas être pris en compte lors de l’embauche d’un candidat qui doit se fonder sur sa seule compétence. C’est pourquoi, la Charte engage les signataires à ne pas utiliser les moteurs de recherche et les réseaux sociaux, notamment Facebook et Copains d’avant, comme outils de collecte d’informations. Seuls Viadéo et LinkedIn sont considérés comme des réseaux professionnels sur lesquels la charte préconise d’y diffuser uniquement des offres avec un consentement préalable de l’utilisateur.
Une diffusion des bonnes pratiques
Avec la charte, les signataires s’engagent à diffuser le plus largement possible les bonnes pratiques. Alain Gavand, président de l’Association A Compétence Egale croît en l’effet multiplicateur : « Le CJD travaille par exemple avec les pays du Maghreb et le Canada et peut présenter la charte à des professionnels étrangers. »
Les prochains Rendez-vous de l’association sont d’une part la réalisation en février d’une vidéo de sensibilisation des internautes ainsi qu’un kit pratique d’application de la charte pour les recruteurs et les employeurs, et d’autre part, en mars, un premier bilan avec les partenaires. « Le kit pratique va nous permettre de mettre en place de façon pratique des principes généraux énoncés dans la charte. L’ensemble des membres de l’association sont là pour participer à la réflexion, témoigne le président, Par ailleurs, nous voulons aider les internautes à maîtriser leur identité numérique. »
Christel Lambolez
Signature en ligne sur www.chartereseauxsociauxrecrutement.com