Deux ans après son lancement, easyREcrue, dont le produit phare est une solution d’entretien vidéo différé, étend son offre pour miser encore davantage sur le recrutement prédictif. A l’occasion du HR Tech World Congress, nous avons interrogé Mickaël Cabrol, le fondateur de la start-up sur sa stratégie. Nos questions, ses réponses.
Quel est aujourd’hui le positionnement de EasyRECrue ?
Mickaël Cabrol : nous sommes un éditeur de logiciels permettant l’évaluation en ligne des meilleurs candidats. Pour cela, nous misons sur l’entretien vidéo différé ou en live. Avec nos solutions, le recruteur paramètre ses questions par écrit ou en vidéo sur une plate-forme en ligne. A charge pour le candidat de se connecter et d’y répondre en se filmant par écran interposé. Nous venons également de lancer une solution de tests linguistiques, easySPEAKing.
Comment fonctionne easySPEAKing?
Cette fois le candidat répond aux questions dans la langue demandée. L’expression écrite et orale sont ensuite analysées et évaluées par un traducteur qui, au final, lui attribue un score en fonction des référentiels du marché. Le tout est transmis au recruteur.
Quel est l’intérêt pour un recruteur d’opter pour une pré sélection vidéo ?
On estime que ce type de solution réduit de moitié le temps consacré à pré sélectionner un candidat et permet d’économiser 500 euros par recrutement. Deuxièmement, cela permet une diversification des profils. Ce processus ouvre en effet le recrutement à des candidats qui n’auraient pas nécessairement été sélectionné sur CV. Enfin, la plateforme vidéo aux couleurs de l’entreprise cliente embellit leur marque employeur. 82% des candidats en ont une bonne image.
La digitalisation du recrutement est-elle un passage obligatoire pour les entreprises ?
Dans 5 ans, je suis convaincu que tous les recruteurs seront passés à la pré sélection en ligne car les résultats n’en sont que meilleurs. C’est aussi plus confort pour les candidats qui peuvent se mettre dans de bonnes conditions pour répondre aux questions. Et ne plus être stressés par un coup de fil imprévu d’un recruteur.
Depuis la création d’EasyRECrue vous avez levé 3,5 millions d’euros, dont 2,5 millions il y a six mois. Quelle est votre stratégie ?
Nous souhaitons développer nos gammes actuelles notamment les solutions d’assessment. Outre easySPEAKing, nous lançons des tests pour les développeurs informatiques. Et puis, nous planchons, avec CentraleSupélec sur un projet R&D ambitieux portant sur le recrutement prédictif.
De quoi va-t-il s’agir ?
Notre solution va permettre d’analyser le contenu d’une vidéo d’entretien via le prisme de la reconnaissance faciale et de l’analyse lexicale. Nous pourrons à la fois décrypter les émotions du candidat, son engagement mais aussi l’emploi de mots clés. Première version attendue pour janvier 2016. En suivant ces recrues dans le temps au sein de l’entreprise, on sera alors à même d’identifier quels sont les « soft skills » des collaborateurs les plus performants. Des données capitales pour les recrutements à venir.
Un projet ambitieux. Que sera le easyRECrue de demain ? Une licorne ?
J’aimerais bien mais restons pour l’instant modeste. Nous visons un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros à 5 ans notamment grâce à des développements en Europe. Ce déploiement commercial passe par une trentaine d’embauches. Des commerciaux, des techniciens mais aussi des spécialistes RH et finances.
Recueillis par Sylvie Laidet