Comment les futurs managers, issus de la génération Y, envisagent-ils le bureau de demain ? Telle est l’enquête, menée en juin dernier par la Chaire Immobilier et Développement durable de l’Essec auprès de 2000 étudiants francophones de la grande école de commerce. Etat des lieux.
Biberonnée au wifi, élevée en mode high-tech, évoluant en réseaux et hyper connectée… La génération Y peut-elle s’accommoder du bureau de « papa » ? Au regard de l’enquête menée par l’Essec, la réponse est sans appel : 93 % d’entre eux ne veulent pas d’un bureau classique.
« Pour 41 %, la référence, le modèle, s’apparente à la start-up californienne du type Google. Pour eux l’environnement professionnel ne peut être performant qu’en prenant en compte l’épanouissement du salarié ainsi que les nouveaux modes de management de l’entreprise, tels que le travail collaboratif et le travail en mode projet », analyse Ingrid Nappi-Choulet directrice de l’enquête et professeur de la Chaire Immobilier et Développement Durable à l’Essec.
Paradoxalement, alors que les entreprises proposant ce type de cadre professionnel, à l’instar de SFR à Saint-Denis, de Thalès à Vélizy, d’Evergreen à Montrouge (…) se trouvent en banlieue parisienne, 58 % des futurs managers aspirent essentiellement à travailler au cœur même de la capitale. Seuls 7 % d’entre eux, seraient à même de vouloir travailler dans des quartiers d’affaires du type campus d’entreprise. Parallèlement, l’open space ne semble pas trouver un écho particulièrement favorable auprès des jeunes qui privilégient à 50 % le bureau fermé partagé.
40 % des postes de travail sont inoccupés en journée…
« Puisque pour 40 % des étudiants sondés l’espace de travail est déterminant dans le choix du futur employeur, il représente un véritable enjeu en terme de ressources humaines. De plus, du côté des entreprises, l’immobilier est devenu un levier économique déterminant. Il représente, après les salaires, le budget le plus couteux », précise Ingrid Nappi-Choulet. Et si de ces constats émergeait une tendance… Comment réduire les coûts immobiliers des entreprises tout en étant une entité attractive à même de répondre aux managers de demain ? « Actuellement un axe se dessine.
A l’instar des bureaux de consultants, qui séduisent 33 % des sondés, il s’agit d’affecter moins d’espace aux personnes en privilégiant les fonctions. Cela donne naissance à des salles innovantes où l’on peut échanger sur un projet précis et travailler librement ; cela signe aussi la fin des bureaux nominatifs. Actuellement, en moyenne 40 % des postes de travail sont inoccupés en journée… », ajoute-t-elle.
Dans un contexte de plus en plus virtuel où la frontière entre la vie professionnelle et personnelle tend à s’estomper, le workplace management s’apparente comme une solution en totale adéquation avec la génération Y. D’ailleurs plus de la moitié d’entre eux sont disposés à travailler, tout en étant rattachés à un bureau, en télétravail (55 %) ou dans des lieux de coworking (54 %).
Gérald DUDOUET