C’est un des chiffres qui ressort de la cartographie 2025 des acteurs et du marché de la GTA*. Les éditeurs spécialistes et pure players du domaine présents sur le marché français dépensent en moyenne 22 % de leur CA en innovation.
Une réalité différente entre éditeurs historiques et nouveaux entrants
Ce chiffre de 22 % est la simple moyenne arithmétique de tous les acteurs interrogés par myRHline. Cette valeur est tirée par le haut par les startups et, plus généralement, par les entreprises arrivées sur le marché depuis moins de 10 ans. En forte croissance et dans une démarche de conquête du marché, il n’est pas rare que celles-ci investissent plus de 30 % en innovation (voire plus de 40 % pour certaines), alors qu’elles ne représentent encore « que » 20 % des parts de marché de la GTA en France.
De leur côté, les éditeurs historiques actifs sur le marché de la GTA depuis plusieurs décennies attribuent en général entre 10 et 15 % de leur chiffre d’affaires à la R&D, un chiffre assez proche de celui que l’on observe dans l’industrie du logiciel en général.
Ainsi, si l’on pondère les investissements avec les revenus réels de chaque éditeur, on arrive à une valeur comprise entre 17 et 18 % du chiffre d’affaires investis par la profession en R&D tous les ans. Un chiffre déjà élevé sur un marché mature.
Une accélération des investissements R&D prévue en 2025
Alors que la majorité des acteurs interrogés prévoit un ralentissement de la croissance du marché de la GTA en 2025, la stratégie d’investissement en innovation des éditeurs ne semble pas remise en cause. En effet, un sur deux envisage d’augmenter son budget R&D de plus de 5 % cette année, et ils sont même 17 % à prévoir une croissance de leurs dépenses de plus de 15 %. Aucun des acteurs du panel n’envisage de réduire ce poste à court terme.
Quelles priorités de R&D pour les éditeurs de GTA ?
Les entretiens réalisés avec plus de 20 éditeurs font ressortir différents axes d’innovation prioritaires. S’il en est un qui fait consensus, c’est bien celui de l’UX, un sujet au cœur de nombreux projets d’innovation et identifié comme une priorité absolue par de nombreux acteurs. L’enrichissement fonctionnel des solutions, la prise en compte des nouveautés réglementaires et l’intégration de nouvelles conventions collectives sont autant de sujets significatifs dans les stratégies d’investissement, tout particulièrement pour les nouveaux entrants sur le marché.
Par ailleurs, la capacité des logiciels à répondre à de nouvelles attentes sociologiques des salariés (flexibilité et souplesse dans les horaires, par exemple) est régulièrement citée, en particulier par les éditeurs avec une dominante « gestion de plannings » dans leur offre.
Pour les éditeurs historiques, un effort important est consacré à la réduction de la stack technique de leur solution et à la réalisation d’outils de migration de leur parc client vers le SaaS. Enfin, la « connectivité » des solutions de GTA et leur capacité à communiquer avec d’autres briques du SIRH, des systèmes décisionnels ou des ERP sont autant de sujets d’investissements qui reviennent régulièrement.
À ce stade, nous y reviendrons dans un prochain article, l’intégration de fonctionnalités de GTA basées sur l’IA reste très embryonnaire et les éditeurs ont, aujourd’hui, du mal à exposer des roadmaps claires sur le sujet. Ils en sont plutôt à identifier quelles fonctionnalités pourraient bénéficier de l’IA pour apporter une véritable valeur ajoutée aux utilisateurs.
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