Il existe une multitude de moyens de chercher un emploi. Pour Thierry Bedouet, envoyer des CV et répondre à des offres n’étaient pas suffisant, pas assez original. Féru de sports, ce responsable export s’est lancé un challenge personnel et professionnel : courir le marathon de New-York, aller jusqu’au bout et se faire repérer par des employeurs potentiels.
« Mon challenge de la quarantaine »
Parmi les quelques 40 000 participants sur la ligne de départ du marathon de New-York, ce 7 novembre 2010, Thierry Bedouet a plus d’une seule idée en tête. S’il veut aller jusqu’au bout de cette course, il prévoit également de se faire repérer par un potentiel employeur, coureur ou spectateur. Ce responsable export vient à peine de fêter ses 40 ans et recherche un emploi depuis fin 2009, suite à un licenciement économique. Du haut de ses 15 ans d’expérience, il ne se laisse pas abattre et, entre deux candidatures, s’entraîne à courir le marathon. Ce passionné de sport et de défis pratique également la natation, le badminton et le self-défense.
Lorsqu’il s’est inscrit, un an et demi avant le top départ, il n’envisageait pas de donner cette tournure à ce challenge sportif. « C’était la première fois que je courrais un marathon. C’était un défi que je prévoyais de me lancer », raconte-t-il. Mais le challenger n’en est pas à sa première course à pied. « Je m’étais aperçu que de nombreux cadres et dirigeants français participaient à ce type de compétition », poursuit-il. C’est ainsi qu’est née l’idée de transformer cette expérience en opportunité professionnelle.
Il a alors mené cette opération comme un véritable projet d’entreprise, mettant en scène toutes les compétences liées à son métier, de la communication, au marketing, à la vente. « Il fallait d’abord trouver comment me vendre en tant que personne, dit-il, et laisser ma marque, mes coordonnées aux personnes intéressées ». Il réalise alors son propre maillot et trouve un slogan percutant : « After running the marathon, I keep running for a job », signé d’une adresse mail créée pour l’occasion. Pour laisser une trace de son passage, il trouve « le plus petit tampon encreur du monde, de la taille d’une clé usb ». Ainsi, nul besoin de s’arrêter de courir pour laisser ses coordonnées sur la main d’un éventuel recruteur.
« Mon objectif : finir le marathon ! »
« J’ai géré ce projet de A à Z, jusqu’aux plans marketing et media », continue le responsable export. Il contacte d’abord Le Progrès, le quotidien lyonnais, qui relaie l’information. Thierry Bedouet intéresse dès lors de nombreux titres et radios, au niveau régional comme national, …et quelques employeurs. « J’ai pu prendre beaucoup de contacts et décroché une mission temporaire en France dans mon domaine », termine-t-il.
Mais le plus important, « c’était déjà de terminer le marathon, d’aller jusqu’au bout », précise-t-il ensuite. Il finit dans les 25 000ème, en 4h40 et pas une seule minute de marche. « C’était une belle épreuve, qui m’a permis de développer mon esprit de compétition et ma persévérance », analyse-t-il.
Aujourd’hui, Thierry Bedouet se trouve de nouveau en recherche active d’un emploi mais ne pense pas courir le marathon de New-York 2011. Le sport occupe toujours une place centrale, comme un moyen de ne perdre ni confiance ni motivation. « Dans ce genre de situation, on est obligé d’aller de l’avant », philosophe le sportif, qui se focalise aujourd’hui sur un nouveau challenge : le triathlon.
Typhanie Bouju