Grèves : Nous apprenions dans un communiqué du 16 octobre 2019, la volonté ferme et officielle des organisations syndicales et de jeunesse (CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNL, UNEF) de contester le projet de réforme de retraites et la remise en cause du système de retraites solidaire et intergénérationnel. Plus largement, ce sont les conditions générales de travail, la question de l’égalité homme/femme, les incertitudes en termes d’emploi et les initiatives gouvernementales actuelles qui sont pointées du doigt.
L’appel à la grève est lancé :
L’appel à la grève est officiel ce jeudi 5 décembre 2019 et comprend aussi bien le secteur public et privé. Seront largement mobilisées les entreprises de transports (SNCF, RATP…), écoles, services publics, services de santé, services de distribution du courrier, Pompiers (hors urgences), services EDF, services de Police (hors urgences)…
Si dans certains cas (notamment les écoles, la police, EDF, Air France…), la durée de la grève est plus ou moins déterminée, pour les autres services régionaux et nationaux, l’appel à la grève est à durée indéterminée, nous parlons de grève « illimitée » et reconductible.
Au sein des hôpitaux, la date du 5 décembre n’est pas définie (les internes seraient appelés à manifester à compter du 10 décembre, tandis que la date du 17 décembre serait privilégiée pour le reste des membres des services hospitaliers) en raison des mouvements de grèves au sein des services d’urgences (la grève se poursuivant depuis 8 mois).
Retour sur la « Réforme Macron » :
Si l’âge, puis le nombre d’années de cotisation ont longtemps été discutés en France, le haut-commissaire aux retraites voit les choses sous un tout nouvel angle. Désormais c’est tout le système qui doit être réformé pour instaurer un calcul par points identique à celui pratiqué chez nos voisins allemands par exemple. À cette réforme vient le lot d’incertitudes relatives au déficit du système de retraites en 2025 et le besoin de certainement réformer une fois de plus le système de retraites.
Où en est le secteur privé ?
Dans le secteur privé, sont d’ores et déjà annoncées les sociétés de l’agroalimentaire, de la métallurgie et du transport privé. Bien qu’historiquement, il était plus complexe de fédérer un mouvement de grève dans le secteur privé en raison de l’impact direct sur les salariés mêmes (risque business fort, possible perte d’emplois faute de croissance, etc.), nous assistons petit à petit, à un retour de la mobilisation des grévistes. Sans avoir à respecter de préavis (sauf cas spéciaux : services ambulanciers par exemple), le salarié pourra se mettre en grève à condition de faire part de ses revendications (lesquelles doivent être collectives et d’ordre professionnel).
Grève inédite ou historique ?
La réforme du régime de retraite ne date pas d’aujourd’hui, les Français se souviennent parfaitement du « plan Juppé » de 1995 où près de 2 millions de manifestants se sont mobilisés durant plusieurs semaines pour prendre fin le 15 décembre et aboutir sur le retrait de la réforme et le maintien des régimes spéciaux.
Après la réforme Fillon (2003), la réforme Woerth (2010) et la réforme Touraine (2014), en 2019, le slogan reste à découvrir, mais les revendications sont les mêmes. Dans l’éducation nationale, les professeurs des écoles déplorent un niveau de vie qui se dégrade et la retraite semble reculer à la même vitesse que leur pouvoir d’achat.
L’impact du mouvement des « gilets jaunes » sur la grève générale :
Si la mobilisation des gilets jaunes ce 5 décembre ne fait aucun doute afin de « manifester dans l’unité », le gouvernement craint en revanche qu’une fraction « violente » des gilets jaunes ne viennent entacher cet évènement et altérer la situation. La présence des gilets jaunes suppose par ailleurs de soulever la question de la réforme de l’assurance chômage, de quoi donner du fil à retordre au gouvernement qui devra faire face à une manifestation générale à l’image du ras-le-bol « général » des Français.
Nihad H.C