Dans le processus d’externalisation, la gestion des temps et des activités s’impose comme le deuxième pas à franchir, après celui de la gestion de la paie. Loin de la seule pointeuse, le besoin a évolué en amont : la GTA est devenue un outil de planification et d’analyse, faisant désormais partie des processus de décision de l’entreprise. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’une opération de comptage, mais d’optimiser les temps et les compétences.
L’évolution sectorielle
« La gestion des temps a longtemps été associée à la pointeuse et au secteur industriel », rappelle Anne-Sophie Kieffer, Directrice Générale de la société Asys, qui édite, entre autres, les solutions Chronos et Horsys. Le marché des solutions de gestion des temps s’est désormais étendu à tous les secteurs. « Peu à peu, le marché s’est ouvert au Négoce, au BTP, aux services et au secteur public », poursuit la Directrice Générale. Son entreprise est présente sur ce terrain depuis près de 25 ans et, pour s’adapter aux évolutions de la GTA, a fait l’acquisition de deux solutions complémentaires. Autrefois spécialisée dans le secteur industriel, la société a pu élargir sa cible en faisant l’acquisition d’abord d’Horsys, en 2000, puis plus récemment de Chronos.
Les usines ne sont plus les seules à compter les heures de leurs salariés. « Nos clients sont principalement des Grands Comptes, comme Total, Saint-Gobain, Banque de France, énumère-t-elle, mais aussi les centres hospitaliers, les cliniques, les centres médicaux sociaux ». Le secteur de la santé, qui travaille en flux tendu en termes de personnel, est en forte demande de solutions de gestions des temps. L’externalisation de la GTA dans ce secteur illustre bien l’évolution de la gestion des temps, devenue stratégique dans la gestion des compétences au sein des entreprises d’envergure. Avec ses deux solutions, Asys cible les entreprises de 200 à 20 000 salariés.
« Le marché s’étend aussi de plus en plus au Retail. Nous comptons parmi nos clients des chaînes de distribution comme Celio, L’Occitane, Longchamp », complète Anne-Sophie Kieffer.
En parallèle à cette évolution sectorielle, la GTA – nous le disions – ne se résume plus à une badgeuse, car elle est devenue interactive. Aujourd’hui, tous les collaborateurs de l’entreprise en sont partie prenante. Les solutions intègrent des modules qui permettent aux salariés de consulter leurs droits aux congés, leur décompte d’heures supplémentaires, d’émettre des demandes (absences, congés maladie…). « Le processus va au-delà de la simple déclaration », constate la dirigeante d’Asys.
GTA : une fonction décisionnelle
« La demande des entreprises a évolué en ce qui concerne la GTA, continue Anne-Sophie Kieffer. Nous intervenons désormais en amont, dans la planification des équipes, des compétences, des postes, des activités ». Les solutions de GTA sont devenues des outils d’optimisation de la gestion des Ressources Humaines. D’abord parce que les compétences ne sont plus en interne, mais aussi parce que la GTA implique désormais une recherche de rentabilité.
« Les entreprises font appel à nous parce que la GTA est une problématique de plus en plus forte, qui intervient dans la stratégie de l’entreprise d’un point de vue social et financier », révèle la spécialiste. Les solutions permettent d’établir des reporting sans monopoliser un poste du département RH, et ainsi d’aller plus loin dans le processus d’optimisation des temps. « La GTA est un sujet délicat. Il faut composer avec les syndicats, faire face aux négociations sociales, tenir compte des accords de branche, des accords d’entreprise », précise Anne-Sophie Kieffer. Comme pour l’externalisation de la paie, le prestataire porte la responsabilité de la maintenance juridique, sociale, et fiscale. L’un ne va d’ailleurs pas sans l’autre, comme le souligne la dirigeante d’Asys. « Nos solutions sont interfacées avec 90% des solutions de paie existantes. Les éditeurs ont intégré nos offres à leur catalogue », précise-t-elle.
Typhanie BOUJU