Aujourd'hui se tient la première session des Talent Days organisés par France Business School. Ce nouveau dispositif de sélection, mis en place en partenariat avec le cabinet international de ressources humaines Cubiks, constitue un tournant dans la manière de repérer les jeunes talents.
Les explications de Mireille Lefébure, directrice du Talent Development Centre.
Quel a été le contexte de création de ce nouveau mode de sélection ?
Nous souhaitions mettre en adéquation l’offre pédagogique innovante de nos écoles avec nos méthodes de sélection. Nous sommes dans un marché en constante évolution et il nous fallait nous adapter aux nouvelles réalités des jeunes générations. Dans un contexte de mondialisation et d’accès rapide à l’information, les étudiants ne sont plus les mêmes, ils n’ont plus les mêmes attentes et appréhendent les questions de carrière et de vie professionnelle d’une manière bien différente. Les attentes des entreprises ont changé aussi, elles recherchent de nouveaux profils plus audacieux, ouverts, créatifs… Pas question donc de proposer un modèle traditionnel de recrutement éloigné de ces nouvelles réalités. Toute l’ambition est de se rapprocher le plus possible des dispositifs de recrutement mis en place dans les entreprises.
Quelle est votre spécificité par rapport aux autres concours ?
Nous voulions une offre qui rende les étudiants véritablement acteurs de leur recrutement, qui prenne en compte les questions multiculturelles et utilise largement les nouvelles technologies. Construit avec le cabinet international de ressources humaines Cubiks, les Talent Days sont donc un dispositif qui rompt clairement avec les concours classiques d’entrées aux grandes écoles et qui permet aux étudiants d’être sélectionnés sur leurs compétences, sur leur capacité à gérer une situation.
Nous avons aussi pour ambition de toucher des profils atypiques, de nous ouvrir à des jeunes qui n’ont pas l’habitude de se positionner sur ce type de concours et de favoriser l’émergence de doubles compétences très recherchées sur le marché professionnel (étudiants issus d’écoles d’art, d’écoles d’ingénieur, jeunes ayant fait une année à l’étranger…).
Pouvez-vous présenter votre dispositif Talent Days ?
Le processus se déroule en deux temps : un dossier d’inscription à remplir en ligne (avec description du parcours, mention des diplômes, lettres de recommandation…) et une journée d’évaluation – le Talent Day. Au cours de cette session, deux épreuves de simulation collective permettront au jury de mesurer entre autres la créativité, la capacité d’innovation, l’aptitude à gérer l’arrivée d’informations et le comportement dans le groupe de l’étudiant.
Elles sont suivies de tests de raisonnement (logique, verbal, numérique) ; d’une épreuve de mise en situation en anglais organisée en binôme ; et d’un bilan individuel de quarante-cinq minutes de type entretien devant un jury composé d’un professeur et d’un DRH. Toute l’ambition est de rechercher les meilleurs profils de la manière la plus objective possible selon une vraie analyse professionnelle des compétences.
Comment avez-vous travaillé avec Cubiks pour la construction de ce concours ?
Cubiks travaille déjà avec des Grandes Ecoles sur des questions d’aide à l’entrée des étudiants sur le marché dans le cadre de leur projet professionnel. Nous souhaitions aller plus loin en les intégrant à notre dispositif de recrutement dans nos programmes et en leur proposant de nous aider à déterminer les compétences attendues sur le marché à échéance cinq ans. Toutes les épreuves ont ainsi été pensées par Cubiks sur des modèles de recrutement utilisées en entreprises.
Des grilles d ‘évaluation ont été créées pour mesurer les compétences-cibles et ont ensuite été rééchelonnées par France Business School, avant de faire l’objet d’une formation auprès de l’ensemble des évaluateurs, enseignants et professionnels RH. Cette année, 1 300 places sont ouvertes et une centaine de Talent Days sont prévus partout en France et dans plusieurs villes étrangères (Dublin, Cardiff, Londres).
Propos recueillis par Audrey Caudron-Vaillant