73% des jeunes de l’Est estiment qu’un jeune qui a effectué une formation professionnelle a plus de chance de trouver un emploi qu’un jeune qui n’en a pas suivi.
Alors que la situation des jeunes dits « Génération Y » sur le marché de l’emploi n’a jamais été si précaire avec un taux de chômage national de 23,3% l’AFPA (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes) a souhaité recueillir avec BVA, les perceptions croisées des recruteurs et des jeunes sur leur accès à l’emploi.
Les enseignements sont limpides: en tant que formule d’acquisition de compétences, la formation professionnelle est plébiscitée par les DRH comme par les jeunes de qui y voient le meilleur chemin vers l’emploi.
Plus généralement, l’enquête révèle un hiatus générationnel notable entre les attentes des jeunes et des recruteurs : alors que les savoirs être professionnels, au-delà des seules compétences, sont de plus en plus prisés par les DRH et les chefs d’entreprises, la « Génération Y », elle n’y voit pas une priorité bien au contraire, privilégiant l’épanouissement personnel sur le lieu de travail et le salaire. Plus qu’un emploi, les jeunes visent un métier durable en accord avec leurs valeurs.
« La situation des jeunes face à l’emploi est plus que préoccupante. Pourtant, la solution, nous l’avons : la formation professionnelle, qui est le plus court chemin vers un métier, et donc vers un emploi. Notre défi de tous les jours est de faire changer le regard de la société et de revaloriser la formation professionnelle, un outil indispensable qui permet de répondre aux demandes des recruteurs et de combler les aspirations de ces jeunes mis sur la touche » – déclare Daniel Quennemet, Directeur régional de l’AFPA.
Un enseignement classique jugé inadapté par les DRH / chefs d’entreprise
La différence d’appréciation est encore plus marquante sur la question de l’enseignement puisque seul un peu plus du tiers des DRH / chefs d’entreprise le trouve adapté au monde du travail tandis que 41% des jeunes de la région Est sont de cet avis. On notera également pour ces deux populations la très faible part des interviewés qui le juge très adapté (3% pour les DRH / chefs d’entreprise et 11% pour les jeunes de la région Est). Dans le détail, les TPE et les jeunes à la recherche d’un emploi se montrent les plus critiques à l’égard de l’enseignement reçu par les jeunes.
Les pistes pour mieux intégrer les jeunes à l’entreprise : un système pédagogique alternant activités théoriques et activités pratiques, solution plébiscitée
Un moyen pour mieux faire cohabiter (voire réconcilier) des attentes parfois contradictoires sur le monde de l’entreprise : un système qui permet d’instaurer une relation de proximité. A un niveau à peu près équivalent, les jeunes de la région Est (43%) comme les DRH / chefs d’entreprise (40%) prônent un système pédagogique alternant activités théoriques et activités pratiques dans le parcours de formation pour faciliter l’intégration des jeunes de moins de 30 ans au monde de l’entreprise, devant le tuteur en entreprise.
Pour s’impliquer, les nouveaux venus ont besoin d’avoir une relation personnalisée avec l’entreprise, ainsi les étudiants apparaissent les plus partisans d’un tuteur lors de l’arrivée dans l’entreprise. (à vérifier dans le sondage régional)
La formation professionnelle, la solution reconnue par les recruteurs et les jeunes pour trouver un emploi
Au final, le bénéfice de la formation professionnelle est unanimement reconnu, notamment par les DRH / chefs d’entreprise. Plus de 4 sur 5 jugent qu’un jeune qui a effectué une formation professionnelle à plus de chance de trouver une emploi qu’un jeune qui n’a pas suivi de formation professionnelle, les deux tiers qu’il s’adapte mieux au règles de l’entreprise et 40% qu’il est plus motivé.
Les jeunes, bien que légèrement moins enthousiastes notamment sur l’impact de la formation professionnelle sur la motivation, ne sont pas en reste. En effet, 73% des jeunes de la région Est estiment qu’un jeune qui a effectué une formation professionnelle a plus de chance de trouver un emploi qu’un jeune qui n’en a pas suivi
Les savoirs-être professionnels, demandés par les recruteurs, sous-estimés par les jeunes
La question des savoirs-être professionnels est une question qui intéresse de plus en plus les recruteurs. Savoir rédiger un CV, savoir se présenter, comprendre les règles de l’entreprise sont autant de compétences transverses qui vont bien au-delà du savoir-faire. Cette question est une priorité pour les recruteurs que les jeunes doivent prendre en compte.
Le candidat idéal : avant tout expérimenté disent les jeunes… motivé répondent les DRH
Mo-ti-vés. C’est ce qu’attendent les DRH (directeurs des ressources humaines) ou chefs d’entreprise des jeunes postulants (67% de citations). La formation qui apparaît comme le deuxième critère déterminant (50%) est beaucoup moins citée par les très petites entreprises (TPE), tout comme le niveau de diplôme.
Les jeunes de la région Est ne sont pas en phase complète sur l’importance de la motivation. Plus profondément, il peut également y avoir un certain décalage des attentes sur le monde de l’entreprise : les DRH attendant de la motivation sur le contenu du travail, là où les jeunes de la région Est prennent le travail pour un élément comme un autre qui leur permet de trouver leur épanouissement. 28% d’entre eux citent en premier l’expérience professionnelle comme étant le principal critère des DRH lors du recrutement d’un jeune de moins de 30 ans.
Pour les jeunes pourtant, trouver un emploi avec un salaire intéressant est le principal critère dans la recherche d’un emploi
Cet épanouissement, cette quête du développement personnel, recherchée par les jeunes de la région Est se retrouve lorsqu’on les interroge sur leurs principaux critères de choix dans leur recherche d’emploi. En effet, les jeunes de la région citent avant tout « un métier avec un salaire intéressant » (50%). Le salaire joue également beaucoup dans
leur choix.
Plus les jeunes « vieillissent » plus ils adoptent une vision pragmatique de leur emploi, en mettant davantage en avant le salaire et la proximité du domicile : une vision moins idéalisée de l’entreprise et plus de nécessités familiales également.
Comportement en entreprise et encore… motivation !
Certes une majorité de deux tiers des DRH / chefs d’entreprise trouvent le comportement des jeunes au travail adapté, mais seuls une petite minorité d’à peine 15% le trouve tout à fait adapté. Là encore, c’est la motivation qui pèche (en particulier pour les TPE) et les jeunes en ont conscience.
Pour les DRH – chefs d’entreprise, suivent le respect de la hiérarchie et le travail en équipe.
Des problèmes d’intégration des jeunes de moins de 30 ans fréquents selon les DRH / chefs d’entreprise
Un comportement inadapté peut aboutir à un problème d’intégration dans l’entreprise. Plus d’un DRH / chefs d’entreprise sur deux en a déjà rencontré dans son entreprise.
Un problème dont les jeunes de la Région Est n’ont a priori pas parfaitement conscience puisque seule une minorité de 19% estime y avoir déjà été confronté. Difficultés d’intégration qui sont par ailleurs davantage ressenties par les jeunes à la recherche d’un emploi.
L’AFPA, fournisseur officiel de mon métier», une campagne d’information pour revaloriser la formation professionnelle auprès des jeunes
Pour la deuxième année consécutive, l’AFPA lance une campagne nationale de sensibilisation des jeunes à la formation professionnelle, déclinée à 360° : Facebook, vidéos, site internet dédié, etc. Les égéries de cette campagne sont de véritables stagiaires de l’AFPA, chacun incarnant un exemple du succès de la formation professionnelle.
Le 2 décembre, l’AFPA entrera en conversation concrète avec les jeunes, à l’occasion d’une journée nationale de portes ouvertes. Pour l’occasion, les campus seront habillés aux couleurs de la campagne 2010 « AFPA, fournisseur officiel de mon métier » et accueilleront les partenaires qui en ont manifesté le souhait.
L’AFPA et les jeunes, des besoins et des formations adaptées
Depuis plus de 60 ans, l’AFPA est l’organisme de référence de formation professionnelle des actifs. Elle s’engage pour l’employabilité de toutes les populations, notamment les jeunes, à travers la formation professionnelle. Avec plus de 5000 formateurs, 186 campus de formation partout en France, dont 11 dans la région Lorraine, et 174 000 personnes en formation chaque année, l’AFPA n’est pas un organisme de formation comme les autres.
Méthodologie d’enquête :
L’enquête BVA / AFPA propose une méthodologie regards croisés DRH / chefs d’entreprise et jeunes (18-30 ans) qui permet de mettre en avant deux visions du monde du travail, leurs points communs et leurs différences. Cette enquête comporte également un volet régional qui permet de comprendre les différences régionales pour ne pas généraliser une question aussi complexe que l’accès des jeunes à l’emploi.
L’enquête a été réalisée du 7 au 21 septembre, auprès de 1 018 DRH ou chefs d’entreprise de 1 salarié ou plus par téléphone, et de 2 0003 jeunes de 18 à 30 ans par Internet. Les échantillons ont été raisonnés par tranche d’effectif salarial et par secteur d’activité pour les DRH/chefs d’entreprise, et par région d’habitation (UDA 9) pour les jeunes de 18 à 30 ans. Chacun des échantillons a été redressé de manière à être parfaitement représentatif de la population de référence en termes de taille et de secteur d’activité après stratification par région pour les DRH/chefs d’entreprise, et de sexe, âge, région d’habitation et situation professionnelle pour les jeunes.
1 Enquête BVA réalisée du 7 au 21 septembre, auprès de 1 018 DRH ou chefs d’entreprise de 1 salarié ou plus par téléphone, et de 218 jeunes de la région Est (Alsace, Lorraine, Franche-Comté) de 18 à 30 ans par Internet.