Le monde de la Tech, traditionnellement investi par les hommes, voit de plus en plus la montée en puissance des femmes. Pour autant, ces dernières sont confrontées à de multiples défis. Comment asseoir son leadership au féminin dans un domaine largement composé d’hommes ? Comment, par ailleurs, prendre confiance en soi ?
Cet article explore les défis auxquels elles sont confrontées dans ce secteur et comment elles contribuent à façonner son avenir.
Pourquoi les femmes désertent-elles le secteur de la Tech ?
La rétention des talents est d’autant plus importante que les femmes se font rares dans le secteur de la Tech. Elles n’occupent que 22 % de tous les postes technologiques au sein des entreprises européennes (Étude McKinsey, 2023, More Women in Tech). Selon l’état des lieux dressé par la restitution de l’étude Simundia x 50inTeh, la part des femmes dans ce secteur pourrait d’ailleurs chuter à 21 % d’ici 2027, si la tendance suit son cours.
Et pourtant, l’Union européenne fait face à un déficit de talents technologiques. En effet, 1,4 à 3,9 millions des profils technologiques pourraient manquer en 2027. Un déficit qui pourrait être pallié s’il y avait davantage de femmes dans la Tech : « Si d’ici 2027, l’UE doublait le nombre de femmes dans la Tech, la pénurie des talents ne serait plus un sujet et le PIB doublerait de 260 à 600 milliards d’euros », rapporte l’étude.
Mais pourquoi les femmes désertent-elles le secteur de la Tech ?
Selon Simundia et 50inTech, 72 % des femmes pensent qu’elles ont besoin de prendre conscience de leur talent personnel (ce qui concerne seulement 28 % des hommes).
En outre, 62 % des femmes coachées via les programmes de coaching Simundia souhaiteraient apprendre à mieux valoriser leur travail. Mais aussi à se mettre plus en avant et développer leur aptitude à convaincre (c’est le cas pour 38 % des hommes. Un écart là encore important).
Comment retenir les talents féminins dans la Tech ?
Face à ces défis, des organisations telles que 50inTech et Simundia œuvrent pour renverser la tendance. En effet, les problématiques liées à la fidélisation des talents féminins sont au cœur des préoccupations de ces deux entreprises.
Hélène Lucien évoque l’importance du coaching et de mesures visant à promouvoir la diversité et l’équité salariale. De son côté, Colombe Mandula, CEO de Simundia, met en avant le rôle essentiel du coaching personnalisé pour le développement professionnel des femmes. Une initiative qui a déjà aidé plus de 10 000 personnes à travers le monde.
En outre, par le biais de la data Simundia et de l’étude de terrain menée avec 50inTech, 3 conseils de coaching sont ressortis pour les femmes :
- S’approprier les bons codes communicationnels afin de se faire entendre et se sentir reconnue ;
- Développer sa confiance en soi afin de se sentir à sa place au sein de son équipe ;
- Se projeter de manière concrète afin de faire évoluer sa carrière.
À travers les témoignages de plusieurs coachées, on se rend compte de la nécessité de l’exercice. C’est par exemple le cas de Cyrille Huteau, Digital Marketing Manager chez Qwilt, qui pointe du doigt ce que l’on nomme « syndrome de l’imposteur ». Aspirant à des fonctions managériales d’ici quelques années, elle sent qu’elle a besoin de gagner en confiance.
Dans le cadre de mon coaching, j’ai réalisé que j’étais enfermée dans le modèle de la bonne élève, toujours dans une quête insatisfaite de perfection. Pour sortir de ce schéma, ma coach m’a encouragée à travailler mon assertivité. Pour ne plus me sentir démunie dans certaines situations, notamment en réunion face à des personnalités masculines qui prennent beaucoup de place.
Maroua Mesbahi, Security Engineer chez Qonto, a également bénéficié du programme de coaching. Elle se posait beaucoup de questions quant à sa place en tant que femme « dans un milieu d’hommes ».
Les femmes dans la Tech : témoignages et expériences personnelles
Si le coaching n’est, bien entendu, pas un remède miracle, il témoigne toutefois de résultats prometteurs. Par ce biais, il semble que les femmes ont pu évoluer sur leurs problématiques avec un impact sur divers points : engagement, motivation, envie d’aller plus loin, voire de rester au sein de leur organisation.
Parmi les coachées, 2 femmes qui envisageaient de quitter la Tech ont fait le choix de rester dans leur entreprise suite à leur coaching, d’après l’étude de Simundia et de 50inTech.
Avant ce coaching, j’étais vraiment désillusionnée, je ne m’attendais pas à ça ! Ce que je retiens, c’est que même si tu es différente, tes hypothétiques faiblesses sont en fait une force. Il est inutile de vouloir se suradapter à un contexte ou se travestir. Ce qui est intéressant, c’est de prendre conscience de sa singularité, de sa plus-value.
Cyrille Huteau aura également gagné en assurance. Avec des perspectives de développement claires à l’heure du futur du travail : « Je me sens plus confiante pour avancer, je sais désormais que je peux atteindre mes objectifs et je sais comment. Je repars avec un plan d’action concret et des axes de travail clairement identifiés pour atteindre mes ambitions professionnelles. »
En outre, notons que les parcours de femmes comme Colombe Mandula, cofondatrice de Simundia et d’Hélène Lucien, CPO pour 50inTech, sont révélateurs.
Colombe Mandula, ayant travaillé comme RH chez BCG, a observé les limites du coaching traditionnel. C’est d’ailleurs ce qui a mené à la création de Simundia, une entreprise visant à démocratiser le coaching professionnel. Hélène Lucien, quant à elle, travaille chez 50inTech où elle contribue à l’élaboration de solutions pour une meilleure intégration des femmes dans la Tech. Ces expériences soulignent l’importance de modèles féminins dans la Tech et l’impact positif de leurs initiatives sur la diversité dans ce secteur.
*Revivez les temps forts du second épisode de la saison 1 de T’as raté le coche, le podcast de myRHline. Avec Colombe Mandula et Hélène Lucien sur le thème suivant : Quand les femmes quittent la Tech.
Discussion quant aux perspectives pour les femmes dans la Tech
Les femmes dans la Tech sont confrontées à des défis uniques. Mais grâce aux efforts concertés d’organisations et d’individus engagés, des changements positifs émergent. L’industrie technologique doit continuer à promouvoir l’inclusion, la diversité et l’égalité pour attirer et retenir les talents féminins. Les témoignages de femmes leaders dans ce domaine sont une source d’inspiration. Et l’avenir de la Tech dépend de la reconnaissance et du soutien continu de ces voix puissantes.
L’avenir des femmes dans la Tech et dans tout autre secteur est prometteur, mais nécessite des changements significatifs. Lors du Women’s Forum for the Economy & Society, des voix influentes comme Catherine Barba et Elizabeth Vazquez ont mis en avant le potentiel des femmes dans la construction du futur du travail.
Catherine Barba a souligné l’importance de la confiance en soi pour les femmes et encourage les entreprises à être plus inclusives. L’événement a rappelé la nécessité d’une prise de conscience des talents personnels des femmes et d’un effort collectif pour équilibrer les inégalités existantes.
- Que faut-il retenir ?
Les femmes dans la Tech font face à des défis significatifs. Mais malgré ces obstacles, des initiatives comme le coaching personnalisé et la promotion de la diversité et de l’équité salariale aident à renverser la tendance. Les expériences de femmes ayant bénéficié de ces programmes témoignent d’un impact positif sur leur engagement et leur motivation. Pour garantir un avenir prometteur aux femmes dans la Tech, il est crucial de continuer à promouvoir l’inclusion, la diversité et l’égalité, en s’inspirant des modèles féminins qui marquent le secteur. À l’exemple des actions réalisées par l’entreprise Mailinblack.
Quoi qu’il en soit, l’entreprise doit pouvoir se transformer pour pallier les limites organisationnelles entravant la carrière des femmes. Comment ? Au travers, par exemple, d’un accompagnement à la parentalité en entreprise. Or, à ce jour, des efforts restent à poursuivre en la matière, d’autant que la majorité des familles monoparentales sont gérées par des femmes. Mais aussi à travers des actions concrètes pour enrayer les inégalités de salaire entre hommes et femmes (pourquoi ne pas miser sur la transparence des salaires, par exemple ?), la formation en entreprise pour prendre conscience des comportements discriminants (par exemple avec une formation sur les biais cognitifs), etc.
Pour aller plus loin, retrouvez l’étude de Simundia et de 50inTech intitulée Comment retenir les talents féminins dans la Tech ?