La réforme de la formation professionnelle a fait l’objet d’une publication au Journal Officiel le 6 septembre 2018. Ce texte nous informe des changements qui vont désormais impacter le fonctionnement du CPF et des OPCA dès 2019. Alors quels sont les axes majeurs de la réforme ? Quel nouveau visage va t-elle donner à la formation professionnelle ?
Les 3 grands axes de la réforme de la formation
Notre société change c’est un fait. Avec la transformation du digital qui s’intensifie et s’accélère, les entreprises doivent faire preuve d’adaptation à chaque instant. La montée en puissance du numérique crée un bouleversement profond dans leur façon de recruter, de manager et de former. La digitalisation des entreprises a donné naissance à de nouveaux processus, outils et techniques, qui ne cessent de se perfectionner au fil du temps.
En définitive, tout arrive plus vite et tout change aussi très rapidement. En ce sens, on peut dire qu’à l’heure actuelle nous n’avons plus d’autres options que de nous former en continu afin de monter en compétences et maintenir dans le temps notre employabilité. C’est donc dans cette logique que s’inscrit la réforme de la formation professionnelle.
Elle s’appuie sur 3 fondamentaux qui vont permettre aux entreprises d’accompagner leurs salariés pour évoluer professionnellement grâce à la formation. Le but est également de soutenir les travailleurs et chômeurs peu qualifiés, afin qu’ils puissent accéder plus facilement à la formation et acquérir de nouvelles compétences.
L’État va investir massivement dans la formation professionnelle
Cet été, le Président a confirmé que l’État allait investir massivement dans la formation professionnelle. L’objectif est d’instaurer progressivement une économie qui va redonner de l’employabilité aux personnes sur le long terme. En investissant près de 15 milliards d’euros dans la formation professionnelle, l’État ambitionne de révolutionner l’emploi par la montée en puissance des compétences des salariés et un accès plus facile à la formation pour les personnes à la recherche d’un job.
Un compte personnel de formation (CPF) en euros
Encore crédité en nombre d’heures pour le moment, le compte personnel de formation est amené à changer dès le 1er janvier 2019. La réforme prévoit que ce dernier sera désormais crédité en euros et non plus en heures. Par ailleurs, le panel des formations éligibles au CPF va être plus important et les personnes pourront directement contacter les organismes de formation et monter leur dossier via l’espace de gestion « mon compte activité ». Le rôle d’intermédiaire des OPCA est donc amené à disparaître. Chaque année, le salarié à temps plein aura son compte CPF crédité de 500 euros. La réforme a statué sur la somme de 800 euros pour les personnes sans qualifications, ceci dans le but de favoriser l’accès aux longues formations.
Des formations avec des organismes labellisés
Pour induire la formation professionnelle des salariés avec des organismes qualitatifs, la réforme instaure un processus de labellisation des formations. Cela signifie que chaque organisme devra rendre compte publiquement de ses résultats et entreprendre des démarches pour obtenir le label. Ce nouveau système tend à soutenir une dynamique de formation professionnelle basée sur la qualité et la réputation.
Les principaux objectifs de la réforme de la formation
Des formations plus transparentes et un accès facilité
L’application mise en place pour l’auto-gestion du compte personnel de formation va progressivement être optimisée pour devenir encore plus ergonomique et intuitive. L’idée est de permettre à l’utilisateur de trouver et choisir sa formation facilement grâce à des informations pertinentes sur les programmes, le coût et surtout les débouchés. Les avis laissés par d’autres personnes seront visibles afin d’aider à la prise de décision.
L’évolution professionnelle des salariés accompagnés
La mise en place d’un Conseil en évolution professionnelle est prévue par la réforme de la formation. Il va permettre de mieux accompagner les salariés dans leur évolution professionnelle. Ce conseil aura pour mission d’aider les actifs à évaluer leurs compétences, définir un projet et trouver une formation adaptée. Ce service sera instauré dans les différentes régions pour permettre un accès facile et de proximité.
Favoriser la solidarité entre les TPE/PME et les grands groupes
Les grands groupes ont résolument tourné leur politique de gestion et d’optimisation des processus RH vers le digital. Leurs capacités importantes à disposer des ressources suffisantes pour former leurs collaborateurs y sont pour beaucoup. Par ailleurs, leur notoriété facilite le recrutement de nouveaux talents. De leur côté, les TPE/PME font face à plus de contraintes et ont donc plus de difficultés à y parvenir. En ce sens, l’État travaille actuellement a de nouveaux dispositifs qui permettront aux TPE/PME de bénéficier d’un soutien de la part des grands groupes. Pour le moment rien n’est encore bien arrêté à ce sujet, mais nous en saurons probablement plus très bientôt.
Melany MANCIO