Managers50, cabinet positionné sur le management de transition et le recrutement low-cost des cadres seniors, a fêté son premier anniversaire le 1er mars 2013. Son cofondateur, David Spire a répondu à nos questions.
Myrhline : Vous avez choisi le low-cost comme signature, un modèle que l’on n’associe pas spontanément à la qualité, est-ce par provocation, par envie de mettre un coup de pied dans la fourmilière ?
David Spire : Notre concept est né d’un constat : les prestations des cabinets de recrutement sont très chères, or, en 2013, un recrutement n’a pas le même coût qu’il y a 20 ans où il nécessitait de grosses infrastructures et disposait de moins de canaux de sourcing qu’aujourd’hui.
Les armoires remplies de dossiers de candidats, les équipes conséquentes sont maintenant remplacées par des outils de SIRH performants ; l’informatique permet de faire des économies et de mieux travailler. Nous avons donc voulu nous différencier, notamment sur les coûts, tout en disant que nous faisons notre travail aussi bien.
Comment parvenez-vous à proposer des tarifs défiant la concurrence ?
D’abord grâce à un outil maison qui nous permet de structurer les recrutements. Notre logiciel nous donne la possibilité d’en piloter toutes les étapes, de la phase de sourcing à la réception des candidatures et de suivre l’avancement d’une mission. Un questionnaire en ligne améliore la première présélection. Il nous permet aussi d’être corrects avec les candidats auxquels nous répondons rapidement. Et notre réponse est argumentée, c’est aussi un moyen pour eux de revenir vers nous quand ils estiment que nous avons commis une erreur de jugement.
Le low-cost force à être très organisé et notre outil réduit considérablement nos prix, nous sommes 50% moins chers que les cabinets de recrutement. Pour un DAF recruté en CDI par exemple, alors que la concurrence facture en général un pourcentage du salaire (entre 15 000 et 20 000 euros – sur un marché porteur, ce serait plutôt 25 000), nos honoraires sont fixes et forfaitaires : 7 000 euros.
Pour ce qui est du management de transition des cadres expérimentés payés au-delà de 60 K€, c’est un marché que nous connaissons bien et cette connaissance contribue à faire baisser nos tarifs. Quand la concurrence a recours à des contrats de type intérim ou de mise à disposition par le biais du portage et facture environ 25% du salaire chargé, soit plus de 60 K€ hors salaire sur un an – c’est la marge du cabinet –, Managers50 ne prend aucune marge. Si l’entreprise ne veut pas embaucher en CDD, nous proposons une option de portage salarial ou nous faisons intervenir un freelance.
Notre implantation est un autre moyen de faire baisser nos coûts. Nos bureaux sont basés à Sèvres, ils sont forcément moins chers que des bureaux situés en plein cœur de Paris. La conjoncture est telle aujourd’hui que les entreprises achètent la qualité de service plutôt que le prestige.
Vos concurrents ont aussi des outils, certains utilisent des process innovants, d’autres revoient leurs tarifs, quels sont leurs contre-arguments ?
Ceux qui revoient leurs tarifs ne l’assument pas comme nous, ne l’affichent pas de la même façon ! Des contre-arguments ? Ils en ont un : le suivi de mission.
Chez nous, il est en option et il coûte 700 euros par mois pour une journée de suivi sur le terrain. Et c’est en option car nous sommes vraiment dans une prestation de conseil. Si le client est d’accord, nous assistons au premier entretien candidat/client car être témoin de la façon dont les personnes interagissent ensemble est un facteur d’optimisation du recrutement. Enfin, notre présélection, pour une meilleure qualification, tient plus compte des réponses des candidats au questionnaire et au téléphone que de leur CV et lettre de motivation.
Propos recueillis par Sophie Girardeau