Si certaines entreprises continuent à recruter, le marché de l’emploi n’est pas au beau fixe, récession économique oblique. Crise et recrutement ne font pas bon ménage. Pour preuve : les chiffres d’Indeed indiquaient une baisse d’environ 50% des offres pendant le confinement. Depuis, le chiffre à l’air de se stabiliser. Une reprise est attendue, mais certaines populations pourraient souffrir plus que d’autres de cette crise de l’emploi.
Les jeunes diplômés en première ligne
Les témoignages se suivent et se ressemblent : CDD non renouvelés, disparition des recruteurs, gel des embauches et périodes d’essai non transformées. Les jeunes diplômés sont sortis perdants de cette crise sanitaire et portent les stigmates de la crise de l’emploi qui la suit. L’apec en témoigne, le nombre d’offres d’emploi qui leur étaient destinées a fait une chute de 69% en avril, si on compare avec l’année précédente. Le taux de chômage pour cette population s’est envolé de +29% en avril.
Crise et recrutement : certains secteurs plus fragilisés
Parmi les baisses les plus notables, on compte la communication et les médias avec -85%. Suivent l’hôtellerie, la restauration, l’automobile ou encore l’aéronautique, fragilisés par un arrêt total d’activité durant deux mois de confinement. Le ralentissement des offres se sent aussi dans des secteurs qui recrutent beaucoup d’ordinaire. On compte -70% pour l’ingénierie, le conseil et gestion des entreprises ou l’informatique, alors que ces secteurs-là représentent 55% des offres d’emplois destinées aux jeunes diplômés.
Le recrutement des cadres n’est pas plus au beau fixe.
Début mai on pouvait lire : « Depuis le début du confinement, nous constatons une baisse de 40 % du volume des offres d’emploi, tous secteurs et fonctions confondus. Par exemple, les trois moteurs traditionnels de l’emploi-cadre, que sont l’informatique, l’ingénierie R&D et le conseil-gestion des entreprises, enregistrent une baisse des offres de 40 % en moyenne par rapport à l’année dernière. » Romain Clémenceau, consultant apec. Aujourd’hui, les chiffres fournis par l’apec font état d’une baisse de 62% des postes de cadres ouverts pour le recrutement.
Après 3 années consécutives de records de recrutements de cadres, l’apec accuse le coup. Les offres d’emploi ont largement diminué. De 90 000 offres d’emploi chaque jour avant le confinement, le site est passé à 53 000 en avril et 63 000 en juin. “Il pourrait y avoir entre deux et trois fois moins d’embauches que prévu”, annonce Gilles Gateau. 2020 aura du mal a voir la totalité des 296 600 recrutements initialement annoncés. Les prévisions qui tablaient sur 50 000 postes pourvus pour les jeunes ne se réaliseront pas.
Crise de l’emploi : des réflexions en marche pour éviter trop de casse
Avec 700.000 jeunes diplômés attendus sur le marché de l’emploi dès la rentrée, des questions se soulèvent. Comment sauvegarder au maximum l’emploi pour cette population ? Parmi les pistes explorées, celle du Cercle des économistes. Associé notamment à des organisations de jeunesse comme la Fage et l’Unef, le cercle demande que tous les chefs d’entreprise s’engagent à recruter au moins un jeune en fin d’études. Une piste à suivre, donc.
La rédaction de myRHline