SGS est le leader mondial de l’inspection, du contrôle, de l’analyse et de la certification. Reconnue comme la référence en termes de qualité et d’intégrité, SGS emploie plus de 55 000 collaborateurs, et exploite un réseau de plus de 1 000 bureaux et laboratoires à travers le monde. SGS a signé son accord sur l’emploi des Seniors le 10 septembre 2009.
My RH Line a rencontré Véronique Cotelle, DRH, en charge du sujet Seniors chez SGS.
My RH Line : Quel est votre positionnement par rapport aux Seniors ?
Véronique Cotelle : Contrairement à ce qui a pu se passer dans certaines sociétés par le passé, nous souhaitons garder nos Seniors, ils sont un réel atout pour notre société.
La grande technicité étant, chez nous, quelque chose de très important, nous avons vraiment besoin de garder nos Seniors. La problématique chez nous est donc plus de réussir à garder nos plus anciens, que de travailler sur la pyramide des âges et se demander comment nous allons faire. Et tout cela bien avant la contrainte légale.
My RH Line : Comment avez-vous accueilli les accords sur les Seniors ?
Véronique Cotelle : Dans un certain nombre de domaines d’activités, il est compréhensible que cela soit difficile de garder des seniors. Nous ne sommes pas les seuls à vouloir le faire. Nous savons qu’à partir d’un certain âge l’emploi devient problématique mais ce n’est pas le cas chez nous. Nous luttons plutôt sur la tendance.
My RH Line : Quels sont les atouts proposés par votre société pour les Seniors?
Véronique Cotelle : Nous les avons formalisés dans l’accord signé le 10 septembre dernier. Cet accord a eu le mérite de remettre à plat le postulat. Nous y rappelons que nous sommes très intéressés pour garder les Seniors et nous avons pu indiquer noir sur blanc ce que nous pouvions faire et comment.
Nous sommes partis de l’accord GPEC qui existait chez nous en mettant l’accent spécifiquement sur les Seniors.
Nous sommes proactifs pour les Seniors. Nous leur envoyons un courrier à partir de 55 ans, en leur conseillant de prendre contact avec leur DRH pour réaliser leur entretien de carrière qui sera très ouvert, qui nous permettra de voir si la personne est usée, ce qu’elle veut faire, et comment nous pouvons l’aider.
Nous sommes proactifs pour les Seniors. Nous leur envoyons un courrier à partir de 55 ans, en leur conseillant de prendre contact avec leur DRH pour réaliser leur entretien de carrière qui sera très ouvert, qui nous permettra de voir si la personne est usée, ce qu’elle veut faire, et comment nous pouvons l’aider.
My RH Line : Pouvez-vous nous détailler ces atouts ?
Véronique Cotelle : Le temps partiel annualisé permet aux Seniors de bénéficier de l’accord sur l’emploi des intermittents (temps partiel annualisé) déjà existant au sein du Groupe. Il permettait traditionnellement l’emploi de jeunes retraités de la fonction publique ou parapublique (gendarmerie, RATP, SNCF etc.), qui pouvaient ainsi commencer une seconde carrière, allégée, une fois leur retraite liquidée. Désormais cette possibilité est offerte aux salariés SGS, après liquidation de leur retraite, dans les métiers opérationnels, mais aussi en assistance et conseil, pour les anciens managers, par exemple.
Les Congés supplémentaires : L’accord instaure un congé supplémentaire payé, de 1 à 5 jours, venant s’ajouter aux 5 semaines, et aux 4 jours supplémentaires de la convention collective. Ce qui fait jusqu’à 7 semaines de congés payés pour les Seniors ayant plus de 20 ans d’ancienneté (article 5-3). L’idée est de créer la tentation, chez les salariés qui remplissent les conditions requises, de rester un peu plus longtemps qu’ils l’avaient prévu, sachant que le bloc des congés d’ancienneté est globalement acquis à la date anniversaire.
Plus de poste de nuit : L’accord tend à retirer progressivement les plus de 55 ans des postes de nuit, par mutations préférentielles sur postes de jour.
Il est donc désormais possible de liquider sa retraite, et de reprendre un travail dans son entreprise, sans délai de carence, ni risque de remise en cause de sa retraite par les caisses de retraite. De ce fait est levé l’un des obstacles auxquels nous étions confrontés : des salariés qui étaient intéressés à conserver un lien avec l’entreprise, pour continuer à lui faire bénéficier de leur expertise, sans les servitudes découlant d’un travail à temps plein, mais qui ne franchissaient pas le pas, à cause du risque sur leur régime de retraite.
My RH Line : Comment a été accueilli cet accord par les plus jeunes ?
Véronique Cotelle : Très sincèrement, c’est encore trop neuf, nous n’avons pas d’échos, pas de réactions. Mais d’après ce que j’en ai vu dans les CE, tout le monde trouve cela bien. Cela leur donne une perspective pour la suite. Cet accord n’a pas été difficile à signer, il n’y a pas eu de points difficiles à négocier, cela a été très consensuel, chacun apportant son point de vue. Nous sommes multi sectoriels et les représentants syndicaux ont simplement avancé la problématique de chacun de leur secteur.
My RH Line : Etes-vous ouvert à l’embauche de seniors venant d’autres entreprises ?
Véronique Cotelle : Bien sûr et d’autant plus que nous avons pris un engagement dans l’accord. Aujourd’hui, nos seniors représentent 7 % de l’effectif et nous nous sommes engagés à les monter à 10% et également porter nos recrutements à 8% contre 5,5% aujourd’hui.
My RH Line : Quel est votre positionnement par rapport à l’embauche des jeunes qui rencontrent aujourd’hui aussi des difficultés ?
Véronique Cotelle : Nous embauchons également de nombreux jeunes, plus que de seniors.
Nos Seniors sont pour la plupart arrivés jeunes dans notre société.
Il n’existe pas d’école pour former à nos métiers.
Nous montons de plus en plus de programmes où nous embauchons des jeunes peu diplômés ou en sortie d’école. Nous leur faisons suivre un programme de formation. A l‘issue de celles-ci, ils obtiennent un CDI et nous espérons qu’ils restent chez nous pour, pourquoi pas, devenir nos futurs Seniors.
Cela marche bien et fédère les équipes. Nous aimons bien cela et le généralisons. Les jeunes sont aussi les bienvenus chez nous !
Je ne suis pas certaine que l’on ai besoin de légiférer sur les plus jeunes ou sur les seniors. L’entreprise est capable de gérer ses forces. Il n’est pas nécessaire que le législateur impose des choses aux entreprises. A nous de gérer nos forces vives, cela fonctionne d’autant mieux que notre pyramide des âges est équilibrée.
Propos recueillis par Anne-Sophie Duguay