Coup d'envoi de la deuxième édition de la Fête des voisins au travail ce matin. L'an passé environ 5000 entreprises, soit 200 000 salariés, se sont prêtées à cet instant de convivialité. Pour Atanase Périfan, le créateur du concept La Fête des voisins, ce n'est évidemment pas assez. Pour lui, les salariés mais aussi les entreprises, ont tout à gagner à recréer du lien social. Entretien.
Quel est le concept de la Fête des voisins au travail ?
Atanase Périfan : dans l'entreprise, comme ailleurs dans la société, les relations aux autres sont compliquées. Cette fête doit être un prétexte pour faciliter les relations humaines et recréer de la cohésion et de la solidarité entre collaborateurs. Avant cette grande période de crise, on fêtait volontiers son départ en retraite, une naissance…. Désormais, quand on est licencié à 55 ans, il est évident que l'on n'a pas envie de fêter son départ. Compte tenus du stress et du rythme de travail, les occasions sont devenues rares de se retrouver pour parler de sa vie, de tout et de rien entre collègues.
De qui doit venir l'initiative ?
C'est rarement une initiative qui vient du top management. Souvent, les organisateurs sont des salariés lambda, mais généreux, qui connaissent le concept de la Fête des voisins et qui souhaitent le dupliquer.
Concrètement comment se déroule ce moment de convivialité ?
Tout est possible, il n'y a pas de règles pré établies. Cela peut prendre la forme d'un petit-déjeuner entre des entreprises locales. L'an passé, un groupe de PME a organisé un déjeuner ambulant. L'entrée était servie dans une entreprise, le plat dans une autre et le dessert, dans une troisième. Les Fêtes des voisins au travail les plus réussies sont souvent celles organisées à la dernière minute. Voire carrément à un autre moment. On a fixé une date pour marquer les esprits, mais évidemment, on peut organiser cet événement n'importe quand.
Qu'est-ce qu'une entreprise peut attendre d'une telle initiative ?
Un dirigeant me racontait que c'est au cours de cet événement qu'il a découvert des problèmes que ses salariés n'osaient pas lui faire remonter, même au cours des réunions du CHSCT. Ces rencontres permettent de déjouer la défiance ambiante dans les entreprises. Après coup, cela créé des situations d'entraide et de solidarité. Suite à la première édition, des salariés de différents départements d'une même entreprise, se sont mis à faire du sport ensemble. D'autres ont instauré un système de covoiturage. Des salariés plus détendus sont plus heureux et contribuent donc davantage à l'entreprise. Comme disait Churchill, « ce sont les hommes et non les pierres qui forment le rempart de la Cité ».
Recueillis par Sylvie Laidet