Travailler pour plusieurs entreprises via un groupement d’employeurs, via une société de temps partagé ou tout simplement être multi-salarié voilà les trois principales façons de se lancer dans une carrière à temps partagé. Mais en avez-vous réellement le profil ?
Oui… si vous faîtes preuve d’agilité intellectuelle : travailler en temps partagé est tout sauf routinier. D’un jour à l’autre, vous changez d’environnement de travail et/ou de métier. Pour réussir, une certaine agilité intellectuelle s’impose. A chaque rotation en entreprise, vous devez être immédiatement opérationnel et ne pas perdre de temps au démarrage. En effet, les employeurs ont recours au temps partagé essentiellement pour disposer des compétences supplémentaires (38% des employeurs répondants selon une étude menée par les étudiants de l’IGS), pour parer aux fluctuations d’activité (29%) et pour avoir la possibilité de travailler avec des professionnels qu’ils n’auraient pas pu recruter à temps complet (25%).
Oui… si vous savez vous fixer des limites : temps partagé ne rime évidemment pas avec temps partiel. « Ce n’est pas une moindre charge de travail. Au contraire. En temps partagé, on bosse davantage. Il faut donc s’imposer une vraie discipline vis-à-vis de soi-même pour ne pas être noyé sous le travail », conseille Lionel Prud’homme, directeur du centre de recherche LIPSE du groupe de formation IGS. Par exemple, ne pas laisser de dossier en suspens avant de quitter son poste pour quelques jours. Ne pas faire de mélange des genres d’une entreprise à l’autre mais cloisonner. L’idéal est au contraire de planifier le plus précisément ses tâches hebdomadaires pour ne pas se laisser déborder.
Oui si vous êtes capable de vous s’adapter : si en début de semaine, vous assurez la gestion administrative d’une PME du BTP et que les jours suivants, vous travaillez dans une SSII, mieux vaut savoir jouer les caméléons. A chaque univers son « dress code » par exemple.
Oui si vous ne craignez pas l’isolement : quelque soit votre rythme de « temps partagé », vous serez de fait absent lors d’évènements ou d’annonces importants pour l’entreprise. « Le sentiment d’isolement est possible. Au salarié de se faire sa place dans l’entreprise afin que son manager ou ses collègues pensent à le tenir informé en continu de l’actualité du site. A lui de faire en sorte d’être encore plus connu et reconnu même en son absence », recommande l’expert de la filière RH du groupe IGS.
Sylvie Laidet
En chiffres
Mais qui sont les salariés en temps partagé ?
- 64% sont des femmes.
- 46% ont entre 40 et 49 ans.
- 77% sont passés à temps partagés suite à un événement déclencheur dans leur carrière. Le plus souvent suite à une rupture avec leur entreprise.
- 67% travaillent en province.
(Source : Livret temps partagé, IGS en partenariat avec l’ANDRH, avril 2015)