Malgré la crise, les DRH cherchent à garder le cap de leurs orientations, selon le dernier baromètre de la fonction RH, réalisé par AON Hewitt et dévoilé le 7 mars. Au premier rang desquelles, la formation des salariés, leur participation financière aux résultats de l’entreprise, le développement du leadership et la fidélisation des talents. Huit sur dix se disent satisfaits de leur travail.
Malgré le contexte économique morose, les DRH européens maintiennent leurs programmes de recrutement et développement des compétences. Seuls un tiers des personnes interrogées considèrent que leurs orientations en seront affectées. Tel est l’un des enseignements du 7ème baromètre de la fonction RH, réalisé par AON Hewitt (1), cabinet spécialisé en ressources humaines et dévoilé le 7 mars.
D’ailleurs, la proportion d’entreprises qui s’attendent à créer de nouveaux emplois en 2012 atteint 47% et dépasse le nombre d’entreprises qui prévoient une réduction de leurs effectifs (31%). Les DRH se sentent d’ailleurs concernés par le problème du chômage, en particulier des jeunes.
Presque tous –sauf 2%- considèrent que « leur entreprise a un rôle à jouer dans la réduction du nombre de demandeurs d’emploi, particulièrement des jeunes ». A leurs yeux, ce problème « ne devrait pas relever de l’unique responsabilité des autorités publiques ». Pour ce faire, ils comptent développer des partenariats avec l’Education nationale afin de créer des cursus plus porteurs en termes d’insertion professionnelle. Ils souhaitent, en outre, développer « de nouvelles opportunités d’apprentissage et rendre plus lisible les informations sur les postes à pourvoir ».
A noter également : 78% des DRH interrogés se disent favorables à la création de stages supplémentaires au sein de leur entreprise, notamment « en cas de soutien public qui pourrait prendre la forme de subvention salariale pour les stagiaires ».
Priorités à court terme
Dans les prochains mois, l’accent sera mis sur les programmes de formation et de développement. 69% des DRH interrogés prévoient, en effet, de tels dispositifs au sein de leur entreprise. Autre priorités : la participation financière des employés aux résultats de l’entreprise (21%) et la mise en place de complémentaires santé (19%).
A plus long terme
D’ici à 2014, plusieurs chantiers sont à l’étude. Au premier rang desquels, le développement du leadership (cité par 46% des sondés), l’engagement des salariés (37%) et la fidélisation des talents (37%). Une plus grande attention sera, en outre, portée aux plans de succession pour préparer le relève des dirigeants, l’évaluation et la reconnaissance de la performance de salariés ainsi que l’intégration d’un système d’information RH (SIRH).
Performance RH
Concernant leurs propres performances par rapport aux attentes de l’entreprise, la majorité des participants indique toujours ne pas avoir satisfait aux attentes dans de nombreux domaines spécifiques RH. Ils s’attribuent de bonnes notes pour les relations sociales, la gouvernance d’entreprise, la santé et la sécurité au travail ainsi que pour la responsabilité sociale des entreprises. A l’opposé, les domaines où les DRH s’estiment moins performants concernent les programmes portant sur l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, la cartographie et la gestion des compétences ainsi sur les outils d’évaluation RH. La gestion de la diversité intergénérationnelle reste leur principal point faible.
Malgré tout, leur niveau de satisfaction professionnelle reste élevé : 8 sur 10 déclarent de pas vouloir changer d’emploi. Toutefois, la proportion des candidats au changement atteint 23% cette année (contre 22% l’an passé). Leurs choix ? Poursuivre leur carrière une entreprise privée mais aussi intégrer un organisme à but non lucratif (19%). La mobilité géographique est également souhaitée, notamment à l’international : 41% d’entre eux ont envie de vivre une expérience professionnelle à l’étranger.
Camille Leroy
- Enquête menée par AON Hewitt en coopération avec le Club européen des ressources humaines entre décembre 2011 et janvier 2012. 52 grandes entreprises ont participé, employant, au total, 2,4 millions de salariés.