Deux mois après le début du déconfinement, l’heure est à la prise de recul et à la préparation de la rentrée de septembre. Alors que les bureaux s’ouvrent petit à petit aux salariés, il n’est pas question de baisser la garde en matière de sécurité. L’objectif affiché pour cette rentrée 2020 : une bonne gestion des stocks de masques de la part de l’Etat mais aussi des entreprises, pour protéger la santé de tous. C’est dans cette optique que le gouvernement demande aux entreprises de se doter de 10 semaines de stocks de masques minimum.
10 semaines de stocks de masques pour anticiper une deuxième vague
Le 1er juillet dernier lors d’une audition au Sénat, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des finances Agnès Pannier-Runacher a indiqué qu’une note était en préparation pour encourager les entreprises à constituer des stocks de masques pour 10 semaines minimum. “Il y a un risque de recirculation du virus. On a appris de la première période. Nous demandons aux entreprises de prévoir 10 semaines de stocks de masques.” a-t-elle déclaré.
Se prémunir face à un risque d’une deuxième vague du Covid 19, décentraliser les stocks d’équipement de production, éviter une période de confinement généralisé sont autant d’arguments listés par le gouvernement. “C’est une consigne qu’il est fondamental de respecter” a prévenu Olivier Véran, Ministre de la Santé sur RTL le lendemain de l’audition par la délégation aux entreprises. “Nous l’avons vu, notre pays n’était pas suffisamment doté de masques, il y avait eu des consignes qui n’étaient pas suffisamment appliquées, sans doute pas suffisamment claires, les entreprises doivent pouvoir protéger leurs salarié”.
Agnès Pannier-Runacher a promis que les entreprises seront accompagnées dans la gestion de leur stocks tout en évoquant le problème de surproduction chez certaines entreprises dont la production a été improvisée.
Protéger les salariés tout en évitant la surproduction de masques
La secrétaire d’État a pris le temps de souligner la responsabilité des entreprises s’étant lancées à corps perdu dans la production d’urgence, se retrouvant avec un stock de masques conséquent à écouler. Elle a notamment donné l’exemple d’une entreprise “coincée” avec un stock de 20 millions de masques à usage unique fabriqués “sans avoir de contrat”. “On est en train de travailler pour aider, mais je dirais (…) qu’il est quand même d’usage de fabriquer en ayant des commandes” a-t-elle précisé. La secrétaire d’État a aussi appelé à la responsabilité les collectivités locales, “dont certaines ont annulé des commandes”, mettant les producteurs de masques en difficulté.
Enfin, la production de masques en france ayant permis de sauver des milliers d’emplois et des centaines d’entreprises, il a notamment été demandé aux entreprises de “privilégier solidairement les filières françaises”. “Avec un petit rappel que nous avons désormais des producteurs français et pour les masques chirurgicaux, et pour les masques dits grand public, en textile réutilisable”. D’après le gouvernement, les masques lavables et réutilisables sont d’ailleurs moins chers à l’usage et compétitifs au regard du masque chirurgical importé de Chine avant la crise. “Il y a un vrai intérêt écologique, productif et de coût à préférer ces masques dans l’environnement de travail” a-t-elle conclu.
Philippine SANDER