Une personne sur quatre rechute après un burn-out.
Le retour au travail après un burn-out est une phase clé, à haut risque et souvent fragile. Mal accompagnée, elle peut déboucher sur une coûteuse rechute, tant pour la personne concernée, dont la confiance peut être profondément affectée, que pour l’entreprise. Mais bien préparée, elle peut aussi marquer un nouveau départ, plus sain et plus durable, pour les deux parties.
Dans ce contexte, ce webinar propose un éclairage concret pour mieux accompagner les collaborateurs après un burn-out. Au programme : des pistes d’action pour prévenir les rechutes, éviter les arrêts à répétition et instaurer un environnement de travail propice à la santé mentale. Avec, en fil rouge, le témoignage poignant d’un ancien DRH devenu entrepreneur dans le domaine de la santé mentale au travail.
Le retour au travail après un burn-out : une phase de tous les dangers
« Le retour après un burn-out est loin d’être une simple formalité. Il demande de la préparation, de l’écoute et de la coordination », souligne Clélia Sacadura, psychologue du travail chez Qualisocial. Et pour cause : selon une enquête menée par l’Antwerp Management School, une personne sur quatre rechute après un premier burn-out. Enjeu personnel, managérial et organisationnel, cette reprise ne peut être laissée au hasard.
De nombreuses entreprises, pourtant, peinent encore à structurer un accompagnement adapté. « Il ne suffit pas de reprendre son poste. Il faut reprendre un sens, un rythme, une place. Le salarié n’est plus le même, et l’entreprise non plus », ajoute Camy Puech, président de Qualisocial.
Cette période est également marquée par une charge émotionnelle importante, que ce soit pour le collaborateur de retour ou son entourage professionnel. La peur de rechuter, le sentiment d’illégitimité, l’incompréhension des collègues, la pression à la performance… autant de facteurs qui peuvent nourrir un mal-être latent, si aucun cadre bienveillant n’est posé dès la reprise.
Prévenir les rechutes : une responsabilité partagée
Pour éviter les rechutes, les entreprises doivent avant tout créer les conditions d’un retour progressif, sur mesure, et en lien avec les besoins réels du collaborateur. Cela suppose un dialogue constant entre toutes les parties prenantes : salarié, manager, RH, médecin du travail…
« Il faut sortir d’une logique d’urgence ou de contrôle, pour entrer dans une logique de co-construction », insiste Kevin Duchier, ancien DRH et fondateur du média “Burnout Valley”. Lui-même passé par un burn-out, il partage dans ce webinaire son expérience de la reprise, marquée par la solitude, l’épuisement mental et la difficulté à exprimer ses limites. Aujourd’hui, il milite pour une approche plus humaine et transparente : « On ne revient pas d’un burn-out comme on revient d’une grippe. Le rapport au travail, aux autres, à soi-même est profondément transformé. »
L’accompagnement ne s’arrête pas aux premiers jours. Il s’inscrit dans la durée et suppose un suivi adapté. Cela peut passer par la mise en place d’un référent interne, un coaching externe, ou encore des aménagements de poste. Les managers, de leur côté, doivent être formés à repérer les signaux faibles et à adopter une posture de soutien.
Enfin, prévenir les rechutes, c’est aussi agir en amont. Cela implique de repenser les conditions de travail de l’ensemble des équipes : charge de travail, autonomie, reconnaissance, droit à la déconnexion… Car un burn-out est rarement le fruit d’un déséquilibre individuel ; il est souvent le symptôme d’un dysfonctionnement organisationnel.
Le retour au travail post burn-out n’est pas une étape anodine : c’est un tournant à gérer avec tact et stratégie. En mettant en place un accompagnement sur-mesure, en formant les managers et en instaurant une culture de prévention, les entreprises peuvent transformer une période critique en véritable levier de transformation. Comme le résume bien Clélia Sacadura : « Prévenir les rechutes, c’est prendre soin de l’individu, mais aussi du collectif. »