La nuatique, ou cloud computing, est comme son nom l’indique l’informatique dans les nuages. Outre la poésie du concept, il s’agit d’utiliser des logiciels à distance, le SaaS (Software as a Service), communiquer avec les nuages. Certains parlent de coup marketing pour faire migrer l’informatique classique dans les nuages, mais la majorité parle d’une véritable révolution. Alors de quoi s’agit-il ? Et qu’elle pourrait être l’impact pour le monde de la formation ?
La nuatique permet le distanciel, être capable à partir de n’importe quel ordinateur de se connecter à son espace personnel de travail avec les logiciels dont on a besoin. Le logiciel dans les nuages permet aux développeurs de les réactualiser en temps réel, l’utilisateur a donc toujours la dernière version. C’est un gage d’efficacité. Mais le plus gros avantage est que l’ordinateur individuel n’a plus besoin de porter l’ensemble des logiciels en son sein et libère d’autant sa capacité mémoire et ainsi augmente la puissance de la machine, ce qui prend toute sa dimension avec les Smartphones. Google a particulièrement bien compris l’enjeu de la nuatique lorsqu’il lance cette année le Chromebook un ordinateur dédié à la nuatique et qui reprend des logiciels déjà disponibles pour les mails avec Gmail, les documents avec Google Docs, l’agenda avec Google calendar, le réseau social avec Google +,… et tout ceci gratuitement. Le bureau à la maison prend toute sa réalité grâce au virtuel.
Et les entreprises ? Elles commencent à réfléchir à la nuatique car outre la mobilité cela réduit les problèmes de maintenance et surtout de sécurité. Il s’agit d’une révolution, les entreprises qui adoptent la nuatique n’auront plus à supporter la gestion de leur infrastructure réseau/serveur. C’est une révolution du même ordre que la téléphonie à son époque. Aucune entreprise n’accepterait de créer son propre réseau de téléphonie eu egard aux coûts de création et de maintenance. Avec la nuatique, il s’agit aussi d’externaliser son infrastructure. Et tout ceci avec un niveau de sécurité supérieur au niveau de nombre d’entreprise. L’Internet devient l’épine dorsale de l’entreprise. Et en plus la nuatique démocratise les logiciels : vidéo, téléphonie, courriel, agenda, réseau social, documents, stockage, CRM,… tout cela devient accessible même aux petites structures. Autant de nouveau territoire pour la formation.
Devant une telle profusion de potentialités il est nécessaire de s’organiser. C’est ce que Benjamin Bayard, Président de FDN (French Data Network) appelle « le Minitel 2.0 ». C’est tout l’enjeu autour des « App Stores » qui sont des plates-formes proposant des applications Apple Store propose 381 000 application contre 295 000 pour Androïd Market (mai 2011). Les supermarchés de l’application. La gestion de ses supermarchés est une gestion fermée, comme le Minitel, c’est une gestion des flux qui assure l’émergence d’un modèle économique efficace. La consommation de formation s’en trouve changée iTunes ou CanalU proposent, par exemple, des formations gratuites… apprendre sans coût ?
Mais la formation dans les nuages va plus loin, c’est aussi une capacité d’être créateur de contenu, de hot spots formatifs, avec une dimension plus ou moins collaborative. L’entreprise a besoin d’organiser l’information dans des nuages, comme le « Minitel 2.0 », sur la base d’un écosystème apprenant®, mais là, on n’est plus dans les nuages mais dans la dure réalité du quotidien.
Stéphane DIEBOLD
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