L’index 2021 de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes a été publié le 8 mars dernier. Conjointement, la ministre du Travail Elisabeth Borne et Elisabeth Moreno, ministre déléguée à l’égalité femmes hommes, ont souligné la prise de conscience des entreprises sur le sujet. Des axes d’amélioration, pour faire de l’entreprise en France un espace plus égalitaire, ont aussi été soulevés.
Les entreprises impliquées pour l’index 2021 de l’égalité professionnelle femmes hommes
Cette année, les ministres se sont félicités du nombre de réponses des entreprises. En effet, le taux de répondants a bondi de 11 points pour arriver à 79% des entreprises de plus de 50 salariés en 2021. La note moyenne de l’index, elle, augmente seulement d’un point par rapport à l’année précédente et atteint 85/100. Par ailleurs, ce sont les entreprises de plus de 1000 salariés qui ont été les plus enclines à donner leur réponse avec un taux de participation de 84% cette année.
L’Index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est calculé chaque année au 1er mars à partir de 4 ou 5 indicateurs suivant la taille de l’entreprise. S’il est inférieur à 75 points, l’entreprise doit prendre des mesures correctives, afin de diminuer les écarts dans les trois ans sous peine de sanctions financières. “Malgré la crise, les entreprises ont été au rendez-vous de l’Index de l’égalité professionnelle, a indiqué la ministre du travail Elisabeth Borne, dans un communiqué. S’il reste encore du chemin à parcourir, l’Index a indéniablement fait bouger les lignes ces trois dernières années”.
Maternité, hautes rémunérations… Les entreprises peuvent mieux faire
Les résultats de cet index sur l’égalité femmes hommes au travail ont aussi montré certains points où les entreprises françaises paraissent être à la traîne, comme le souligne la ministre du Travail. Ainsi, sur l’indicateur “congé maternité”, 13% des entreprises ont obtenu 0 en refusant d’appliquer à leurs salariées l’augmentation moyenne dont ont pu bénéficier leurs collègues en leur absence. “Sur ce point, je ne peux accepter que des entreprises soient dans l’illégalité depuis 3 ans et ne fassent rien pour en sortir. Nous appliquerons une tolérance zéro avec des contrôles ciblés pour celles qui sont en infraction”, a tranché Elisabeth Borne, toujours dans un communiqué.
Aussi, l’indicateur “hautes rémunérations”, qui mesure la parité des salaires au sein des dix meilleures rémunérations de l’entreprise est au plus bas. Seulement un quart des entreprises respecte une parité ou une quasi-parité en France. Et quatre entreprises sur dix de plus de 1000 salariés comptent moins de deux femmes parmi ces dix plus grosses rémunérations. Pour que l’égalité femmes hommes soit effective jusque dans les comités exécutifs et de direction, la ministre s’est engagée à rapidement agir pour “améliorer la représentativité des femmes dans les plus hautes rémunérations des entreprises”.
Un guide sur l’égalité femmes hommes pour les TPE PME
Un guide à destination des petites et moyennes entreprises a aussi été publié. Égalité femmes hommes, mon entreprise s’engage propose des pistes d’actions pour les TPE PME. De nombreuses références mais aussi des conseils y sont prodigués. Au long des pages, le guide énumère les différentes lois récemment votées sur le sujet. Il invite aussi les dirigeants de petites et moyennes entreprises à faire eux-mêmes le diagnostic de leur entreprise pour en dégager des axes d’amélioration.
“Les dirigeants et dirigeantes d’entreprise ont un rôle déterminant pour porter et faire vivre le combat en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, indique Elisabeth Borne, ministre du travail. Il s’agit à la fois d’une question de responsabilité et de justice sociale mais aussi d’un enjeu de performance économique pour les entreprises. Je suis profondément convaincue que la parité, à tous les niveaux, est créatrice de valeur”.
Les violences faites aux femmes, et dont elles peuvent faire l’objet en entreprise, sont aussi évoquées dans cette nouvelle édition du guide pour l’égalité femmes hommes au travail. Le livret insiste aussi sur le soutien que peuvent apporter les entreprises aux femmes victimes de violences conjugales.
Elsa Taillandier