Les communiqués de presse se suivent et se ressemblent. Depuis le début de la crise du Covid 19, startups et licenciements économiques sont des termes souvent rapprochés dans les annonces. Les unes on fait grand bruit en raison de leur ampleur, les autres pour des questions éthiques, enfin certaines sont passées quasi inaperçues par la presse malgré des chiffres impressionnants. Bien sûr, tous les secteurs de l’économie et tous types d’entreprises ont été touchés par la crise sanitaire et les licenciements. Alors pourquoi peut-on mettre le cas des startups à part ?
Startups et licenciements économiques : des airs de débâcle
La liste des startups qui licencient dans le monde continue de s’allonger sur le site layoffs.fyi. Aujourd’hui la liste comptabilise 451 de ces entreprises pour 58 735 personnes licenciées. Certains noms très familiers occupent la morne tête de peloton. On y trouve Uber avec 6 700 mises à pied, soit 25% des salariés, Groupon, passé quasiment inaperçu dans la presse avec 2800 employés soit 44% de son effectif ou encore AirBNB avec 1 900 licenciements, soit 25 % de son effectif. De San Francisco à Jakarta en passant par la France, on pourrait croire que peu de startups échappent à la “case licenciements”.
En France, alors qu’on entrevoit les conséquences de la crise sur l’emploi, une étude de Gallion Project auprès des membres de son think tank montre que 21% d’entre eux ont lancé ou s’apprêtent à opérer un plan de licenciement. C’est tout de même un chiffre plus rassurant que ceux observés outre Atlantique.
Les salariés dans la tourmente
Certaines startups se sont tristement illustrées par leur façon de traiter les salariés licenciés. C’est le cas de la startup Bird, qui s’est contentée de planifier un meeting Zoom “Mise à jour Covid 19” aux agendas des concernés, pour leur servir au moment venu une annonce à base de voix robotisée indiquant leur licenciement. Heureusement, pour une grande majorité, l’humain prône. Les startups et le monde de la Tech se sont largement mobilisés pour tenter de limiter les dégâts causés aux salariés. Au-delà d’assurer un minimum de prime de licenciement et une couverture santé d’un an pour ses employés américains, AirBNB a installé un soutien psychologique et met en place une plateforme pour favoriser l’employabilité des personnes mises à pied. Par ailleurs elles peuvent conserver l’ordinateur portable de l’entreprise, outil primordial dans la recherche d’emploi.
Côté monde de la Tech, des plateformes ont vu le jour pour permettre aux startups en licenciement économique de mettre à disposition la liste des employés concernés. Une mission pour favoriser l’exposition des talents et leur employabilité. C’est le cas de layoffs.fyi qui compte déjà 451 startups et 58 735 noms, ou encore la plateforme Switch lancée par Wanted, qui compte 300 entreprises et 12 000 noms de salariés.
Pourquoi autant de licenciements dans les startups ?
La question est légitime, car même si les startups ne sont pas les seules concernées par les licenciements économiques, ce sont celles qui affichent les chiffres les plus impressionnants. La crise sanitaire et la période de confinement ont permis de mettre le doigt sur une problématique de gestion plutôt caractéristique des startups. Bon nombre de celles-ci, dont le modèle économique est encore majoritairement tributaire des investisseurs, affichent des pertes massives depuis des années, car elles continuent d’investir bien plus que ce qu’elles gagnent. Avec le confinement, la demande a largement baissé, obligeant les structures à puiser dans leurs fonds disponibles. L’option des licenciements massifs pourrait donc être le moyen de conserver un maximum de liquidités en prévision d’une pénurie de fonds.
La rédaction de myRHline