L’épidémie de Coronavirus COVID‐19 qui s’est propagée depuis la Chine en janvier 2020 impacte l’économie mondiale et les entreprises françaises ne sont pas en reste. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, Agnès Pannier‐Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances ainsi que la ministre du Travail Muriel Pénicaud ont pris à nouveau la parole ce 9 mars pour faire le point sur la situation, les mesures et les solutions mises en place afin d’apporter de l’aide aux entreprises impactées par l’épidémie.
Un impact sévère sur les entreprises
Lors de sa prise de parole, Bruno Lemaire explique que les entreprises les plus touchées par l’épidémie sont les TPE, PME, les artisans, les commerçants et les plus petites entreprises. Celle-ci aura un impact important sur l’économie française qui se chiffrera en plusieurs dixièmes de points de PIB pour l’année 2020. Un impact qui se fait sentir dès les chiffres du premier trimestre. Un certain nombre de secteurs sont durement touchés, d’ailleurs les chiffres donnés par les professionnels parlent d’eux-mêmes : baisse de CA de 60% en moyenne pour les traiteurs, de 30 à 40% dans l’hôtellerie, de 25% en moyenne pour les restaurateurs. Les chiffres sont encore plus importants pour tout le secteur de l’événementiel avec un taux d’annulations important. Par ailleurs les secteurs de l’automobile et du transport aérien ne sont pas épargnés.
“Simplifier et muscler la réponse économique”
Dans une volonté de proposer le dispositif le plus efficace, le ministre de l’Économie et des Finances détaille un certain nombre de mesures. Avec les prochaines échéances des charges fiscales et sociales pour les entreprises attendues le 15 mars prochain, les entreprises auront la possibilité de demander le report desdites charges par simple email. Un dégrèvement d’impôt est par ailleurs prévu pour les entreprises menacées de disparition en raison de la situation. Par ailleurs le dispositif d’activité partielle, que l’on appelle aussi le chômage technique, sera renforcé pour plus d’efficacité. Pour ce cas de force majeure, les entreprises qui ne peuvent maintenir leur activité peuvent suspendre les contrats de travail. L’entreprise paie 70% du salaire du salarié et l’état remboursait jusqu’aujourd’hui 7,74e par heure. Ce remboursement passera à 8,04 par heure pour correspondre au SMIC afin de simplifier la démarche pour les entreprises. Vendredi soir, 900 entreprises demandaient à bénéficier de l’activité partielle pour 15 000 salariés, cela correspond à 52 millions d’euros. Muriel Pénicaud déclare s’attendre à un chiffre beaucoup plus important.
Un appel à la solidarité nationale
Par ailleurs le ministre de l’Économie appelle à la solidarité, au-delà de l’état et des pouvoirs publics. Il demande aux grandes entreprises d’aider à protéger leurs sous-traitants en ne demandant pas le remboursement des arrhes déjà payées, notamment pour les évènements ayant été annulés, voire même à honorer autant que possible le règlement de la prestation et s’arranger avec le sous-traitant pour bénéficier du service payé dans un futur proche. Il a également été demandé aux médiateurs des entreprises d’étudier le cadre juridique à mettre en place pour l’application du cas de force majeur dans l’exécution des contrats privés. Par ailleurs il sera demandé aux collectivités locales, communes et départements, d’appliquer ce cas de force majeure à l’ensemble de leurs marchés publics. La semaine dernière les présidents de région se sont engagés à ce que le coronavirus soit considéré comme un cas de force majeure pour l’exécution de tous les marchés publics passés par les régions. Cela signifie qu’en cas de retard directement dû à l’épidémie, aucune pénalité ne sera appliquée. Enfin monsieur Bruno Le Maire appelle également les bailleurs à faire preuve de compréhension vis-à-vis de tous les commerçants qui devront régler leur loyer dans les semaines ou dans les mois à venir.
Autres mesures
Pour ce qui est du transport aérien, le ministre de l’Économie déclare avoir fait la demande que les compagnies aériennes puissent conserver leurs créneaux aériens afin d’éviter de conserver les vols à vide et réduire une pollution inutile. D’autre part, la banque publique d’investissement (BPI) a été mobilisée sur tout le territoire pour apporter des réponses aux entreprises en difficulté, avec une garantie de prêt portée de 40 à 70%. Il a par ailleurs été demandé que le champ d’action de la BPI soit élargi, à l’occasion de l’épidémie, pour soutenir la trésorerie de toutes les entreprises en France, PME et ETI.
Pour clôturer ses déclarations, Bruno Le Maire affirme :
“Il y aura un avant et un après cette épidémie de coronavirus sur l’organisation de l’économie mondiale. Nous voyons bien dans un certain nombre de secteurs à quel point il est important de réfléchir à une meilleure organisation des chaînes de valeur, à une relocalisation d’un certain nombre d’activités stratégiques, en particulier dans le domaine de la santé et à bâtir une mondialisation où les chaînes de valeur soient mieux protégées, plus indépendantes et évitent également des déplacements qui sont parfois inutiles alors même que certaines productions pourraient être faites à proximité”.
Pour voir le détail des mesures prises par le ministère de l’Économie pour les entreprises : Coronavirus Covid-19 : chefs d’entreprise, le ministère de l’Economie est à vos côtés
La rédaction de myRHline, le média RH